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Fondée au Maroc en 1944, Chantiers et Ateliers du Maroc s’attaque depuis sa création au secteur maritime où elle opère principalement dans la construction et la réparation des navires. Un secteur particulier qui reste dominé par certains obstacles. Grâce aux compétences développées, il est aussi devenu un prestataire important pour toute l’industrie nationale.

La construction et la réparation des bateaux est un domaine d’activité à part entière, pourvoyeur important en main d’œuvre qualifiée car l’un des rares secteurs industriels où la machine ne peut pas remplacer l’homme. Ce secteur fait appel pour cela à un éventail de spécialités. « La réparation d’un bateau requiert toutes les compétences nécessaires, qui vont de l’ingénierie à la mécanique, en passant par la chaudronnerie, la construction métallique, l’électricité, l’aménagement des cabines, etc. », indique Chafiq Essakalli, PDG de Chantiers et Ateliers du Maroc. « Bien entendu, les compétences développées profitent aussi à toute notre industrie, car lorsqu’on sait réparer un bateau, on sait réparer une usine.  Au Maroc, nous avons développé des compétences qui sont reconnues et qui n’ont rien à envier à celles que nous pourrions trouver auprès de chantiers navals à l’étranger », renchérit-il. La construction et la réparation navale sont des activités qui ont un caractère irrégulier et imprévisible, qui demandent une disponibilité quasi-permanente des ressources. D’où l’intérêt de Chantiers et Ateliers du Maroc d’orienter son développement vers d’autres activités industrielles telles que la chaudronnerie, l’usinage, l’électricité, la mécanique et l’hydraulique, le montage et la construction métallique, que l’entreprise promeut aussi au sud du Royaume à travers sa filiale ?? ACAS basée à Agadir.

Industrie navale : Secteur à difficultés ?                                         Comme toute autre activité, le secteur naval est confronté à certaines difficultés dont certaines ont trait au marché. En effet, comme l’atteste Chafiq Essakalli, « l’armement national traverse une grave crise. Il n’y a pratiquement plus d’armateurs. » Pour ce dernier aussi, les nombreuses difficultés de l’industrie navale sont principalement liées au problème de l’infrastructure. « Un bateau a besoin de l’infrastructure nécessaire pour être accueilli, construit et réparé. Le secteur naval requiert des quais de réparation, des moyens d’assèchement, etc. Or au Maroc, la grosse difficulté réside dans la disponibilité de ces infrastructures », regrette Chafiq Essakalli. Selon ce dernier, les infrastructures existantes aujourd’hui ne permettent pas de répondre aux besoins de la flotte nationale, même celle restante, encore moins ceux de la flotte étrangère dont les bateaux peuvent être construits ou réparés au Maroc.                    Autre difficulté pour le secteur naval : former et fidéliser les compétences requises, des ouvriers aux cadres, dans ce domaine particulier, l’activité étant très contraignante par rapport à d’autres industries.

Vers la progression                                                                                Aujourd’hui, Chantiers et Ateliers du Maroc mise sa stratégie de développement sur différents projets. «  Nos projets sont liés au développement des infrastructures. Il y a tout d’abord celui du transfert de la zone chantier naval du port de Casablanca vers une nouvelle zone, avec le développement de nouvelles infrastructures,  prévues d’ici 24 mois », précise Chafiq Essakalli. Pour le PDG de Chantiers et Ateliers du Maroc, un développement de l’activité navale ne peut être aussi envisagé  qu’avec une meilleure gestion et une optimisation des infrastructures de réparation ou de construction. Ainsi, il sera possible de répondre au marché aussi bien marocain qu’éventuellement étranger.

 Encadré : Association des Constructeurs et Réparateurs Navals  Comme de nombreux domaines d’activité industriels, le secteur naval compte à son tour une association qui lui est dédiée, l’Association des Constructeurs et Réparateurs Navals, dont Chafiq Essakalli est le Président. « Cette association regroupe les quelques chantiers navals plus ou moins structurés dans  le Royaume », indique-t-il. Affiliée à la Fédération des Industries Métallurgiques, Mécaniques et Électromécaniques, l’Association des Constructeurs et Réparateurs Navals  vise la promotion de l’activité navale qui dépend principalement de l’infrastructure, ainsi que l’optimisation et la meilleure utilisation de ces infrastructures, sans oublier l’instauration d’une réglementation favorable. « Par nos actions, nous souhaitons attirer, vers un secteur mieux organisé, de nouveaux adhérents, souvent restés dans l’informel », souligne Chafiq Essakalli.

Siham HAMDI

 

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