Interview avec LAHCEN HADDAD,
IDM : Quel pronostic faites-vous pour l’année 2014 ?
L.H. : Malgré un contexte mondial difficile, je reste confiant par rapport à l’année en cours.
Il faut s’en réjouir, la destination Maroc a réussi quand même à tirer son épingle du jeu comme l’attestent les chiffres prometteurs de l’année 2013.
Nos objectifs tablent sur une progression des arrivées touristiques de 8%, un peu mieux que l’année d’avant.
Bien qu’il ne se profile pas encore de signes d’éclaircissement d’un point de vue d’ensemble du tourisme mondial.
Nous prévoyons une appréciation des recettes touristiques de l’ordre de 2 à 3% et une hausse de 12% du nombre des vols d’avions.
IDM : Pourquoi le Maroc n’a pas su tirer profit du contexte régional tendu?
L.H. : Certes le contexte géostratégique actuel est très délicat et, les enjeux régionaux sont de taille. Néanmoins, il faut souligner une chose c’est que nous ne sommes pas dans la logique voulant que le malheur des uns fasse le bonheur des autres.
Au contraire, on espère que les pays voisins retrouvent leur essor économique et leur prospérité.
IDM : La taxe aérienne est prévue pour le mois d’avril prochain. Cette mesure est-elle toujours maintenue malgré les larges contestations dont elle a fait l’objet ?
L.H. : Ce qu’il faut savoir c’est qu’il s’agit d’une décision souveraine.
C’est une disposition qui est contenue dans la loi de Finances 2014. En plus nous ne sommes pas les seuls à l’imposer, plusieurs pays l’ont fait.
Contrairement à ce que lancent certains, je ne pense pas que le fait de majorer le prix d’un billet d’avion de 200 ou 300 dirhams, qui va faire fuir les compagnies aériennes ou décourager les touristes à venir visiter la Maroc.
Nous sommes une destination de haute valeur ajoutée et c’est ainsi et à travers cette image que nous la commercialisons à l’international.
Ceci dit notre stratégie touristique vis-à- vis des acteurs du transport aérien est basée sur une formule de combinaison et de rééquilibrage.
C’est-à-dire que nous souhaitons une augmentation des dessertes, mais sans compter uniquement sur une seule catégorie de compagnies.
Nous voulons que les charters, les low cost et les autres compagnies aériennes régulières soient toutes présentes sous le ciel marocain.
Cette présence diffère bien sûr suivant les destinations.
Pour prendre l’exemple de Marrakech, elle répond efficacement aux stratégies de positionnement des low cost.
Par contre la ville d’Agadir, station balnéaire par excellence, attire et arrange au mieux les intérêts des vols charter.
IDM : Où en sont les Agences de développement touristique (ADT) ?
L.H. : La question des ADT est un peu complexe au vu des difficultés observées pour réunir autour de la même table la multitude des intervenants.
Il faut l’avouer, ce chantier est en retard et a besoin de plus de temps.
Il nécessite également la mobilisation de tout le monde.
La gestion touristique de proximité n’est pas si simple que l’on puisse imaginer.
Les ADT sont-elles en mesure de répondre aux besoins et exigences de la gouvernance…?
IDM : Quid de votre stratégie de diversification des marchés et de promotion à l’international ?
L.H. : Nous travaillons sur bon nombre de marchés émetteurs.
Nous sommes concentrés sur l’Europe de l’est étant donné que ces pays connaissent depuis quelques années une croissance accélérée.
Des marchés comme la Russie ou la Pologne deviennent davantage générateurs de touristes et leurs dépenses ont augmenté.
Le Brésil nous intéresse aussi.
Déjà une nouvelle desserte aérienne a été ouverte par la RAM.
Et nous comptons créer une délégation à Sao Paulo.
C’est un marché qui a atteint une certaine maturité et a plus de portée que d’autres comme la Chine.
Lequel reste complexe et a besoin de beaucoup de travail à l’instar de la Turquie, l’Inde et le Sud asiatique d’une façon générale.
Ce sont des marchés qui se développent à travers une stratégie de long terme.
Toujours dans cette approche de diversification, les pays du Golf font aussi partie de notre cible.
L’implantation d’une délégation est prévue en Arabie saoudite.
L’Afrique de l’Ouest n’est pas en reste.
Nous sommes en train d’adapter notre offre aux mutations que connait la région, d’ailleurs une délégation touristique à Dakar au Sénégal verra le jour prochainement.

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