En 2015, plus d’un million de Marocains ont passé plus de quatre heures quotidiennement sur les réseaux sociaux, Facebook en tête. Ils sont près de 8 millions à rester plus d’une heure par jour dans leurs univers sociaux virtuels. 

Si la téléphonie est parfaitement démocratisée, internet peine encore à toucher la totalité de la population marocaine. Néanmoins, une large frange de la population marocaine, notamment citadine, a effectué sa révolution numérique. En effet, à fin 2015, le Maroc comptait 7,8 millions d’internautes. Précisément, c’est le nombre de Marocains de plus de 5 ans qui se sont connectés à internet au cours des trois derniers mois de l’année écoulée, ne serait- ce qu’une seule fois. Ce chiffre clé a été livré par la dernière enquête sur l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) menée par l’agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). Malgré ces millions d’internautes recensés, la progression de l’usage du web est restée modeste : la proportion des internautes passe seulement de 56,8% en 2014 à 57,1% en 2015. Ce taux reste faible comparé aux économies avancées. Il est pourtant le plus élevé du continent africain. Dans le monde rural en revanche, ce taux se limite à 42% avec tout de même un rattrapage remarquable d’année en année. Addiction «facebookienne» ceci étant, parmi les habitudes d’utilisation des tic par nos compatriotes, il y a un aspect qui se démarque et se confirme sur la durée: les internautes marocains sont accros aux réseaux sociaux, et ce à plusieurs égards et de plus en plus. D’abord, ce sont les contenus préférés des internautes marocains. L’accès aux réseaux sociaux arrive effectivement en tête des usages que font les Marocains de leur connexion internet. Cet usage affiche une avance écrasante avec plus de 84% des internautes concernés. Loin derrière, arrive la presse, l’actualité et le sport (59,3%), devant les jeux et loisirs (56,5%) complétant la «top liste» des types des contenus favoris des internautes. Viennent ensuite successivement la santé; l’économie et finance; l’éducation et la formation et les petites annonces, selon l’enquête de l’anrt.

pour un million de marocains: plus de 4 heures/ jour sur le web

Ensuite, le second aspect, plus significatif quant au phénomène «d’addiction», concerne la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux. Près de deux internautes sur trois (63,5%) qui utilisent les réseaux sociaux le font quasi-quotidiennement. Une proportion qui dépasse légèrement les deux-tiers (67,1%) en milieu urbain et la moitié en milieu rural (51,5%). dans le détail, des tendances encore plus accentuées se démarquent. Chez les 25-29 ans, cette proportion dépasse les 70%. Elle s’approche même des 80% pour les internautes qui utilisent leurs smartphones pour accéder à la toile ! enfin, le dernier aspect, le plus pertinent quant au constat de «dépendance», porte sur le temps passé chaque jour sur les réseaux sociaux. L’on apprend à ce sujet que plus de la moitié (52,8%) des utilisateurs de ces derniers y reste scotchée plus d’une heure par jour. Ils sont 27,4% à passer entre une et deux heures par jour dans leurs mondes virtuels; 18,3% à y passer entre 2 et 4 heures et 7,1% «vivent» sur les réseaux sociaux plus de 4 heures par jour ! Un simple calcul mathématique fait ressortir que plus d’un million de Marocains passent plus de 4 heures de leurs journées sur leurs espaces digitaux. Une réelle dépendance, un besoin vital ! A noter que Facebook et Whats app sont, sans surprise, les champions de la catégorie au Maroc, avec respectivement 93% et 84,9% utilisateurs, loin devant les autres réseaux sociaux et encore plus loin des autres types de contenus numériques. En circulation au Maroc par rapport à la population (12-65 ans) s’élève à 14,7 millions d’unités en 2015; ce qui repré- sente une augmentation de 5,3 millions unités par rapport à 2014», rapporte le gendarme des télécoms dans son enquête. Deux fois plus de ménages connectés dans le rural cette forte progression de l’usage des smartphones a ainsi eu un impact direct et significatif sur l’accès des Marocains à internet. En effet, la proportion de ménages accédant à internet est passée de 50,4% en 2014 à 66,5% une année plus tard en moyenne nationale, dont 76,3% dans les villes et 47,3% dans les campagnes. Or, en milieu rural, 2015 a été marquée par le doublement des ménages connectés, suivant la même tendance que le taux d’équipement en smartphones. En effet, en 2014, à peine un ménage rural sur 4 avait la possibilité de se connecter au web, contre près d’un ménage sur deux une année plus tard. il s’agit là d’un rattra- page fulgurant qu’il est important de relever. La corrélation en équipement en smartphones et accès à internet est forte, puisque la moitié des internautes sont en fait des «mobinautes». «Plus de la moitié des individus (12-65 ans) équipés en téléphone mobile l’utilisent pour l’accès à internet. Cette proportion est un peu plus élevée en milieu urbain et se situe à 34,8% en milieu rural. Les mobinautes hommes (56,3%) sont plus nombreux que les mobinautes femmes (45,5%)», détaille l’anrt. Avec cette démocratisation relative, même les raisons de non-accès à internet ont connu une mutation selon l’enquête du régulateur du secteur. En effet, le critère de coût élevé est passé au second plan, avec un tiers des sondés qui évoquent cette raison en 2015, contre la moitié en 2014. La première raison de non-équipement en accès internet est désormais devenue le «manque de connaissance ou de compétences pour utiliser internet», avec une propor- tion de 56% des concernés. Ce constat pose ainsi la problématique de la démocratisation de l’usage puisque celle de l’équipement est désormais sur une bonne tendance.

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