Depuis 2010, le Maroc a lancé sa stratégie nationale de développement de la Logistique dans un contexte assez particulier, la conjoncture économique internationale était difficile et les contraintes budgétaires de l’Etat imposaient une mise en place rapide des instances d’une bonne gouvernance. Quels étaient les plans d’actions définis pour le bon déploiement de cette stratégie? Aziz Rabbah livre ses réponses à Industrie du Maroc.

IDM  : Quelle est la portée de votre dernière signature avec le département de l’industrie?

Abdelaziz Rabbah: L’on considère la logistique comme facteur clé de succès pour les grands projets. C’est ce qui nous a poussés à changer notre stratégie globale de la logistique sur des dossiers à caractère horizontal comme la formation et l’organisation ou même les plateformes, vers des plans à caractère sectoriel. C’est ce qui explique notre dernière signature avec le ministère de l’industrie en présence de sa Majesté le Roi, du nouveau plan d’intégration de la logistique dans l’ensemble des zones industrielles, ce qui permettra aux industriels de bénéficier de tous les avantages d’une logistique de proximité.

Qu’en est-il des activités agricoles et agroalimentaires?

Nous avons convenu avec le ministère de l’agriculture d’intégrer la logistique dans différents agropoles ce qui permettra aux professionnels d’avoir des nouvelles solutions et services, notamment la logistique du froid qui va accompagner la production et l’exportation. Aujourd’hui c’est un atout primordial de doter les exportateurs de logistique de froid pour qu’ils puissent proposer des produits de qualité et ainsi augmenter la compétitivité avec les autres pays. Où en est la stratégie portuaire? Depuis 2012, le Maroc a adopté une nouvelle stratégie, qui vise à créer 5 ports tels que les ports de Jorf Lasfar et Dakhla et une expansion pour d’autres ports tels celui de Casablanca. Cette stratégie nous a poussé à opter pour 3 shifts de 8h pour assurer une gestion 24H/24 pour l’ensemble des ports, ainsi qu’une nouvelle politique pour la gestion de l’espace portuaire. L’ensemble des décisions ont été prises pour donner un nouveau souffle à notre compétitivité qui connaissait un certain retard par rapport aux concurrents.

Selon vous, quels sont les freins du développement de la logistique au Maroc?

Le Maroc connait un énorme problème de mobilier de logistique, notamment pour le stockage et la fluidité des marchandises, ainsi que les parkings et les matériaux de construction. C’est pour cela qu’on a développé une nouvelle politique de logistique urbaine qui sera appliquée à la ville de Casablanca dans un premier temps. Le ministère jouera dans ce cadre un rôle principal dans l’accompagnement des opérateurs pour le bon déroulement de toutes les opérations.

 Qu’est ce qui explique les retards enregistrés?

Le Maroc a connu un contexte assez particulier au moment du lancement de la stratégie nationale de logistique en 2010. Primo, on a connu des difficultés de financement. Secundo, le Royaume connaissait un ralentissement de sa croissance économique ce qui n’encourageait pas les investisseurs étrangers à choisir le Maroc pour s’y installer. Mais cela ne nous a pas découragés. Ainsi, en 2011 le Maroc a connu la création juridique de l’Agence marocaine de développement de la logistique, qui à son tour a permis la réduction des coûts de la logistique et l’accompagnement des opérateurs dans la réalisation de leurs projets, et par la suite, la réduction l’écart avec nos principaux concurrents.

La logistique urbaine est donc une priorité …

Le ministère a pris le choix de mettre à niveau la logistique urbaine en instaurant un nouveau programme pour la période 2016-2021 en partenariat avec les grandes villes marocaines à commencer par Casablanca. Ce programme vise notamment l’optimisation des pratiques logistiques en ville telles que la livraison et la circulation et ceci en adaptant les équipements et les infrastructures adéquates.

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