Amazon France va fermer ses sites français pour cinq jours à compter de ce jeudi, après que la justice l’a contraint à limiter son activité aux livraisons de produits essentiels dans l’attente d’une évaluation des risques pour ses travailleurs face à l’épidémie du nouveau coronavirus, rapportent les médias de l’Hexagone.
Le tribunal judiciaire de Nanterre (Haut-de-Seine) avait imposé mardi à Amazon France de restreindre son activité aux commandes de produits alimentaires, médicaux et d’hygiène, tant que la société n’aurait pas évalué correctement les risques auxquels sont exposés ses travailleurs. En cas d’infraction, l’entreprise s’expose à une amende de 1 million d’euros par jour.
«La décision rendue par le tribunal nous laisse perplexes. Nous pourrions être contraints de suspendre l’activité de nos centres de distribution en France», avait réagi Amazon dans un communiqué.
Un comité social et économique (CSE) a approuvé cette fermeture pour mener des opérations de nettoyage et évaluer les risques, selon les syndicats. Ces derniers accusent Amazon France, qui employait en février près de 6.500 personnes en contrat à durée indéterminée (CDI) et 3.600 intérimaires dans ses six entrepôts français, de ne pas se soucier de la protection de ses équipes contre le risque de contamination au Covid-19.
Début avril, l’inspection du travail avait exigé que des mesures soient prises dans cinq sites, afin de mettre fin à la «situation dangereuse» qui prévalait, selon elle, avec un non-respect de la «distanciation sociale» à certains endroits, le manque de gel hydroalcoolique dans d’autres.
Toutefois, la direction d’Amazon France, qui a fait appel de la décision de justice, assure de son côté avoir «distribué sur ses sites plus de 127.000 paquets de lingettes désinfectantes, plus de 27.000 litres de gel hydroalcoolique, ainsi que plus de 1,5 million de masques» et avoir «mis en place des contrôles de température et des mesures de distanciation sociale».