Le Moroccan Travel Management Club (MTM), une association regroupant une vingtaine des plus grandes agences réceptives marocaines, a élaboré un rapport de synthèse faisant état de l’impact socio-économique et touristique de la pandémie du Covid-19, tout en proposant une série de recommandations à même d’aider les agences de voyage à sortir de la crise.
«Les vingt plus grandes agences du Maroc regroupées dans ce club ont décidé de faire entendre leur voix» dans un contexte économique et social difficile », a fait savoir le coordinateur général du MTM Club, Mohamed Setti, dans une déclaration à la MAP, saluant, par la même, les mesures de prévention prises par les différents acteurs étatiques et non-étatiques en la matière.
Par ailleurs, dans ce rapport, le MTM Club invite d’abord les «parties prenantes» à «repenser la stratégie de promotion et de commercialisation de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) en concertation avec les agences de voyage», aussi bien pour la relance et le développement du tourisme national que pour la reprise de la demande touristique internationale de la destination Maroc.
Ensuite, sur le volet promotion et marketing, l’association propose l’instauration de débats à cadences régulières sur des sujets précis, comme elle appelle aussi à des subventions en faveur des agences de voyage pour, notamment, des programmes de relance en communication et commercialisation en B to B pour les principaux marchés classiques.
Le rapport, dont copie est parvenue à la MAP, souligne aussi que ces «budgets» seraient à définir pour les campagnes de ventes et sur 6-12-18 mois, avec un financement pris en charge par l’Etat et le réseau de distribution, et qu’ils consisteront à couvrir «des éductours, famtrip pour les décideurs et des Workshop ciblés, en plus d’une politique de promotion et une campagne de communication publicitaire sur tout le territoire».
Le MTM Club met également l’accent sur la concertation et l’implication effective sur le planning des futurs Salons, ainsi que sur un accompagnement «réel» et «effectif» par les délégués à l’étranger selon un plan d’action concret et étalé dans le temps.
Il suggère, dans la même veine, de développer une stratégie du tourisme interne pour une durée d’au moins deux ans, un plan d’action «New Wave» avec des offres spéciales pour Marocains et résidents, outre l’obligation de passer à travers «la plate-forme et les agences de voyages marocains à conditions préférentielles et selon des segments définis».
Sur le plan de la digitalisation, l’association recommande de «revoir la politique e-commerce» et la réalisation d’outils adéquats pour accompagner la «révolution» digitale 4.0, ainsi que l’établissement d’une convention collective avec le ministère de tutelle et les différentes fédérations et associations régionales et nationales.
En ce qui concerne le volet bancaire et fiscal, l’association conseille notamment d’adopter un moratoire quant à la mise en application de la loi 11-16 et l’élaboration du décret relatif à son application, sur la base d’une étude d’impact tenant compte de la réalité post-pandémique du secteur touristique et les perspectives objectives de sa relance, souligne le rapport, ajoutant qu’outre les quelques réaménagements opérés au niveau des délais de paiement des charges fiscales, la Fédération préconise que le levier fiscal doit être actionné pour réduire la pression qui pèse sur le secteur des agences de voyages.
L’association préconise, en outre, une réduction du taux de la TVA et son uniformisation avec ce qui se pratique pour les autres pans du secteur touristique, notant que cette décision est, dans ces conditions exceptionnelles, amplement justifiée.
«Les effets de la pandémie la rendent évidente et nécessaire pour aider le secteur non seulement à se maintenir, mais aussi à préparer sa relance», assure la même source.
Dans le même ordre d’idées, l’exonération d’impôts portant sur une durée de deux exercices fiscaux pourraient être un moyen de consolidation et d’appui aux PME & TPE (agences de voyages) pour mieux appréhender les exigences de leur redémarrage et leur redynamisation, souligne le rapport, relevant qu’un accompagnement «fort» du secteur bancaire à travers l’octroi de crédits à taux réduit garanti par l’Etat est nécessaire pour la revitalisation des moyens d’investissement des agences de voyages.
Le MTM Club préconise également de mettre le secteur des opérateurs touristiques à l’abri des aléas conjoncturels imprévisibles par la mise en place et l’élargissement de la couverture des risques qui en découlent par les assurances qui, en l’état, n’intègrent pas les risques naturels et les pandémies même de l’envergure du Covid-19, appelant simultanément à appuyer par «le fait et le geste», entre autres, les agences de voyages DMC pour développer le tourisme international, car il, contribue de «manière significative» à l’apport en devises.
Il s’agit aussi de permettre aux agences de voyages de délivrer des bons d’avoir aux clients dont les prestations n’ont pas pu être réalisés, remboursables au terme de 12 mois en cas de non-réalisation, poursuit le rapport, signalant que cette mesure est de nature à éviter d’obérer les liquidités des agences de voyages dont les ressources sont drastiquement taries pour cause d’arrêt de l’activité.
Il est également question, selon la même source, de «faire droit au secteur des agences de voyages en les protégeant de la concurrence déloyale dont elles font l’objet de la part des OTA étrangers. Et particulièrement au niveau de l’activité touristique liée au tourisme interne pour remettre et renforcer la préférence nationale en incitant des hôteliers à recourir aux services des agences de voyages principalement au lieu d’en être les commanditaires».
En effet, MTM Club explique qu’il s’agit de réactiver la clause obligeant les opérateurs étrangers à recourir aux agences de voyages de droit marocain pour toutes transactions touristiques au Royaume, soulignant que cette clause mise en vigueur permettra au Maroc la construction d’un réseau de distribution «performant».