Le secteur de la métallurgie n’a pas fini sa traversée du dessert. Après la flambée des prix de ses matières premières due à la crise Covid-19, le voici confronté à la même situation avec la crise russo-ukrainienne.
Les acteurs du secteur métallurgique doivent encore attacher leur ceinture. En effet, fortement impacté par la crise Covid-19 traduit par la hausse du prix des matières premières et le coût du transport, le secteur est loin d’être sorti de l’auberge, avec le déclenchement du conflit russo-ukrainien. Il faut dire que l’acier, principal composant de production pour la filière, a continué sa flambée au cours de l’année 2021, atteignant ainsi des niveaux historiques. Et la crise entre l’Ukraine et la Russie n’arrange pas les choses.
Avant le début de celle-ci, la Fédération des Industries Métallurgiques, Mécaniques et Electroniques (FIMME) a déclaré que les opérateurs du secteur n’ont pas encore de visibilité, avec une perturbation de leur carnet de commandes. Elle ajoutait qu’il est très difficile de dresser un devis avec une estimation approximative, car la situation a entrainé une hausse sensible des prix pour les clients. « Rien ne laisse présager que la situation va s’améliorer dans les mois à venir. Les prévisions les plus optimistes tablent sur un retour à la normale qu’en 2023 », précisait-elle.
À ce jour, le constat est pareil mais certains acteurs restent optimistes. « Au vu du contexte géopolitique entre la Russie et l’Ukraine, 2 acteurs majeurs de la sidérurgie dans le monde, le 1er trimestre a été marqué par une hausse historique des prix des matières premières, leur raréfaction ainsi qu’une augmentation sans précédent des coûts d’énergie. A compter du 2nd trimestre, nous avons constaté une détente sur les prix des produits sidérurgiques et de meilleures conditions d’approvisionnement malgré la persistance d’une forte volatilité du dollar. Le secteur national de la sidérurgie a su réagir rapidement à cette conjoncture exceptionnelle et assurer l’approvisionnement du marché dans de bonnes conditions », a expliqué Ismail Akalay, Directeur Général (DG) du Groupe SONASID.
Crise énergétique, un auteur facteur d’affaiblissement
En dehors des impacts liés à la hausse du prix des matières premières et du coût du fret maritime, un autre facteur d’affaiblissement de la filière est à considérer. Il s’agit de la crise énergétique. « Au niveau du marché, les difficultés ont été liées d’une part à l’approvisionnement en matière première. D’autre part, la crise énergétique mondiale a aussi eu une incidence sur l’évolution du secteur dans la région et a renchéri de nombreux intrants. Nous avons également connu une situation tendue sur le plan logistique avec le renchérissement du fret maritime, qui est déterminant dans les chaînes d’approvisionnement des sidérurgistes tant au niveau des importations que de l’export », a indiqué Ismail Akalay.
Au regard des éléments développés, et compte tenu de la poursuite du confit, le secteur continuera à être éprouvé, même si ses acteurs ont su s’adapter pour le maintien de leurs activités. C’est le lieu de rappeler que le domaine des Industries Mécaniques et Métallurgiques (IMM) représente un maillon essentiel de la chaîne d’approvisionnement manufacturière, en raison de son rôle de fournisseur et de sous-traitant pour divers marchés applicatifs, tels que le bâtiment et les travaux publics, l’énergie, le transport et l’agriculture.
Mohamed.F