Le Maroc, avec son écosystème dynamique des startups et de projets innovants, semble sur la bonne voie pour réussir une véritable transition vers une économie de l’innovation.
Compte tenu de ses externalités positives sur l’amélioration de la valeur ajoutée, l’emploi et l’attractivité des investissements, l’innovation a toujours occupé une place de choix dans les stratégies relatives aux différents domaines (éducation, agriculture, pêche, industrie, commerce, énergie, tourisme, artisanat, etc). Objectif : Créer un environnement propice pour libérer et exploiter le plein potentiel de l’innovation et d’en faire un moteur du développement socio-économique à même de générer une croissance inclusive et durable.
Pour ce faire, en plus de la promotion des start-ups, des entreprises et des porteurs de projets innovants via les différents programmes d’accompagnement, le Maroc a misé sur la recherche & développement et l’intégration de l’innovation et du développement technologique dans l’éducation et la formation des jeunes.
C’est dans ce sens que le président de la Fondation « Jil Al Ibtikar Al Maghribi » (Gen J), Tarik Haddi, a indiqué, dans une interview accordée à la MAP, que l’un des principaux facteurs clés d’une économie de l’innovation est l’investissement massif dans l’économie du savoir (école, enseignement supérieur, centres de recherche fondamentale, incitation à la R&D dans les entreprises, formation professionnelle…).
Il s’agit, selon lui, d’un apprentissage et d’une formation durant toute la vie grâce aux technologies de production et de diffusion de la connaissance et des idées.
M. Haddi a fait également savoir que le succès d’une économie de l’innovation passe par un cadre institutionnel favorisant la concurrence et la protection des modèles d’affaires innovants, l’ouverture au reste du monde pour la captation du savoir et des bonnes pratiques en matière d’innovation à travers la compétition commerciale internationale et la « flexisécurité » pour réduire les rigidités qui entravent les processus de l’innovation disruptive tout en protégeant les victimes de la destruction créatrice.
Parallèlement, il a insisté sur l’importance du développement des financements alternatifs qui financent ces nouveaux modèles d’affaire plus risqués, citant à cet effet, le capital-investissement, surtout capital-risque/innovation, ainsi que le crowdfunding et des compartiments boursiers technologique, à l’image du Nasdaq.
Quid du rôle du secteur privé dans la transition vers une économie de l’innovation ?
Le rôle du secteur privé dans cette transition se veut fondamental, puisque l’entreprise est au cœur des processus d’innovation, a estimé M. Haddi, notant parallèlement, que « pour réussir notre transition à une économie de l’innovation, il faut que l’innovation soit la matrice centrale, la pierre angulaire, de toutes nos stratégies privées, mais aussi publiques ».
Ces stratégies, a-t-il poursuivi, doivent intégrer totalement, de la conception jusqu’à l’évaluation, en passant bien entendu par la mise en œuvre, les différentes parties concernées, à savoir l’État, les entreprises, les régions et la société civile.
À cet égard, M. Haddi a expliqué que la Fondation « Jil Al Ibtikar Al Maghribi » (Gen J) compte agir sur deux principaux volets, à savoir la culture entrepreneuriale et les politiques publiques.
Il a, en outre, indiqué qu’après l’étude « Gen J » en cours sur l’état de l’innovation au Maroc, la Fondation ambitionne de pouvoir développer, avec des experts, des dispositifs d’accompagnement et de formation aux entreprises qui désirent améliorer leurs processus d’innovation ou développer une innovation « made in Morocco ».
Et d’ajouter qu’un label « Gen J » est également prévue pour distinguer les organisations (entreprises, administrations, écoles, universités, structures d’accompagnement de l’entrepreneuriat innovant, associations, …) qui adoptent avec succès des démarches d’innovation fondées sur la culture et les ressources locales.
Pour ce qui est des politiques publiques, la Fondation envisage de formuler des recommandations concrètes à destination de toutes les parties prenantes de la transition à une économie de l’innovation, a fait valoir M. Haddi, soulignant qu’une étude a été lancée avec l’appui du Conseil économique social et environnemental (CESE) pour fonder ces recommandations.
Fort est de constater que la transition du Maroc vers une économie de l’innovation, qui se veut plus que jamais une nécessité, présente une série de défis à relever, mais reste une piste prometteuse pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre du nouveau modèle de développement.