L’intelligence artificielle (IA) fait son entrée fracassante dans le monde du travail, suscitant son lot d’interrogations et d’inquiétudes. Comme l’aurait dit un célèbre auteur, « Rien n’est plus puissant qu’une idée dont le temps est venu ». L’IA est désormais une réalité incontournable avec laquelle nous devons composer. Mais se posent les questions suivantes : est-elle en train de sonner le glas du travail tel que nous le connaissons ? Va-t-elle, à l’instar des machines à tisser jadis, broyer des millions d’emplois ?
Nuance et réflexion s’imposent. Aborder la question de l’intelligence artificielle (IA) en pensant qu’elle va usurper des emplois traditionnellement réservés aux humains est une erreur. En effet, les avancées technologiques ont toujours apporté leur lot de changements, modifiant nos connaissances, nos compétences et, par conséquent, nos métiers. L’ère numérique n’a fait que prolonger cette tendance, comme ce fut le cas lors de l’avènement de l’informatique et de l’internet. L’IA ne fera pas exception.
Cela dit, il ne faut pas nier que le monde du travail sera inévitablement, s’il ne l’est déjà, bouleversé par l’IA. « Près de 40 % des emplois dans le monde sont exposés », a averti la directrice générale du Fond monétaire international (FMI), s’appuyant sur une analyse menée récemment par l’institution financière. Toutefois, il y a cette étude de l’organisation internationale du travail, menée plus tôt, qui conclut que : « l’intelligence artificielle générative (IA) est plus susceptible d’augmenter que de détruire les emplois en automatisant certaines tâches plutôt qu’en remplaçant entièrement un rôle ». En somme, une conclusion plutôt rassurante quant aux perspectives trop souvent sombres de l’IA sur le travail humain.
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Dans un tel contexte, il est de notre responsabilité de remédier aux menaces et de saisir les opportunités de croissance et de développement liées à cette innovation. Surtout que son influence s’étend à tous les secteurs de l’activité économique. Autant dans l’industrie, le commerce, les finances, la santé, l’énergie, que dans la santé, l’énergie ou le sport, aucun n’y échappe. De plus, en transformant littéralement les métiers existants et en dictant de nouvelles méthodes de travail, qui concilient productivité et qualité, l’IA charrie de nouveaux métiers ainsi que d’autres dits d’avenir.
C’est donc le lieu, puisque nous n’ignorons pas que c’est sur ce terrain que se jouent désormais la résilience et la compétitivité au niveau mondial, d’adapter hic et nunc, nos compétences, celles de notre capital humain, de notre jeunesse pour adresser ces nouvelles exigences métiers.
Et si nous pouvons d’ores et déjà saluer l’initiative gouvernementale visant à créer un écosystème IA, il est urgent que la mobilisation en faveur de cette cause soit plus inclusive, et portée plus particulièrement par notre indéfectible communauté industrielle. Cette dernière ne devrait pas hésiter, si nécessaire, à investir davantage pour s’y préparer. L’enjeu en vaut la chandelle !
Par Hicham Rahioui Idrissi