À l’occasion de la conférence plénière intitulée « Transition vers une économie circulaire et bas carbone », Mounir El Bari, Président de la COVAD (Coalition pour la Valorisation des Déchets), revient sur les enjeux majeurs de la valorisation des déchets au Maroc, les initiatives marquantes de son organisation, ainsi que les défis et opportunités liés à la transition écologique.
La COVAD a joué un rôle clé dans la valorisation des déchets au Maroc. Quelles sont, selon vous, les initiatives les plus marquantes que l’organisation a mises en place ces dernières années pour favoriser l’économie circulaire ?
Depuis sa création en 2015, la COVAD (Coalition pour la Valorisation des Déchets) participe activement à la valorisation des déchets produits par le Maroc. Aujourd’hui, notre pays génère plus de 26 millions de tonnes de déchets, dont 25% sont d’origine industrielle. Grâce à ces déchets, nous pouvons développer une industrie verte, durable et inclusive. Si nous réussissons à atteindre un taux de collecte de 25 à 30%, nous définirons une forte valeur ajoutée pour le pays, ainsi que 50 000 à 60 000 emplois, notamment pour des personnes peu qualifiées. L’objectif est de transformer ce potentiel en une opportunité économique et environnementale.
La transition vers une économie circulaire et bas carbone est un enjeu majeur pour l’avenir du pays. Quels sont les principales défis auxquels le Maroc doit faire face pour réussir cette transition, et quel rôle la COVAD peut-elle jouer pour surmonter ces obstacles ?
Pour réussir cette transition, la COVAD travaille en étroite collaboration avec le Ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable sur plusieurs projets. Nous menons, par exemple, une étude avec l’ONUDI sur l’économie circulaire et sur la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP). En parallèle, nous contribuons à la rédaction des termes de référence et des définitions légales pour une future loi sur le sujet, qui pourrait être adoptée dans les prochaines années.
La COVAD est un groupe de réflexion qui rassemble des partenaires institutionnels, privés et des ONG. Ensemble, nous alimentons les ministères de propositions concrètes pour organiser les secteurs de la collecte et du recyclage des matériaux. À ce titre, nous avons récemment travaillé sur une étude de l’écosystème vert, où nous avons identifié 13 filières matures pouvant s’intégrer dans le cadre de l’économie circulaire.
Comment voyez-vous l’évolution de ces partenariats et leur impact sur les projets de valorisation des déchets à l’échelle nationale ?
Aujourd’hui, nous avons lancé un appel à tous nos partenaires pour travailler main dans la main afin de réussir la feuille de route annoncée par le Ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable, en partenariat avec l’ONUDI. Si nous parvenons à mettre en œuvre cette feuille de route, cela permettra de valoriser les déchets de manière optimale, créant ainsi des emplois, de la valeur ajoutée et de nouvelles PME et PMI au Maroc.
L’enjeu est de taille, mais avec la coopération des secteurs public et privé, nous pouvons faire de cette économie circulaire une réalité et transformer le secteur des déchets en une véritable force économique pour le pays.
Rachid Mahmoudi