Le Congrès Africain sur la Simulation en Sciences et Santé (SIM Africa 2025) a ouvert ses portes ce vendredi à Casablanca, marquant le début de la deuxième édition de cet événement majeur en Afrique.
Ce congrès, qui se déroule, du 10 au 12 avril, en parallèle avec la première édition du Congrès Africain de la Pédagogie en Sciences de la Santé, se concentre sur les nouvelles méthodes d’enseignement dans le domaine médical, avec un accent particulier sur la simulation clinique, la robotique et l’intelligence artificielle. L’événement, organisé par le Centre International Mohammed VI de Simulation en Sciences de la Santé (CIM655) et l’Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé (UM6SS), attire des chercheurs, des experts et des professionnels de la santé du monde entier.
Un espace de convergence pour l’innovation pédagogique en Afrique
Le thème central de cette édition, « Pédagogie innovante en sciences et santé : L’Afrique à l’ère de la simulation, de la robotique et de l’intelligence artificielle », met en lumière l’importance de la modernisation de la formation en sciences de la santé. Selon Youns Bjijou, Directeur Délégué de la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé, le Maroc se positionne désormais comme un acteur de pointe dans ce domaine. Il a souligné que « les universités et hôpitaux du Royaume ne sont plus de simples lieux de transmission, mais de véritables laboratoires d’innovation intégrant la simulation médicale, l’intelligence artificielle et les approches interprofessionnelles. » Ces outils, selon lui, « sont des passerelles entre la théorie et la pratique, au service du patient. »
La simulation médicale : un levier pour la réforme du système de santé
La simulation médicale est désormais vue comme un outil stratégique dans la réforme du système de santé national. Amine Tehraoui, ministre de la Santé et de la Protection Sociale, a expliqué que SIM Africa 2025 s’inscrit dans le cadre de réformes profondes du système de santé du Maroc. Il a affirmé que cette édition du congrès est « un catalyseur de coopération continentale », rappelant la place centrale de la simulation dans l’amélioration de la sécurité des soins et de la formation des professionnels de santé. « Jamais la première fois sur le patient », a-t-il répété, insistant sur la nécessité d’utiliser ces technologies avancées pour réduire les erreurs médicales et améliorer la préparation aux crises.
Le ministre a également mis en avant les progrès réalisés par le Maroc, notamment avec l’introduction des technologies immersives et du premier robot chirurgical national. Cette avancée s’inscrit dans une vision continentale portée par SIM Africa, un espace de convergence pour la souveraineté sanitaire de l’Afrique. « Nous préparons l’Afrique à relever les défis sanitaires du 21e siècle, et la simulation joue un rôle central dans ce processus, » a-t-il ajouté.
Une Afrique innovante et collaborative
Pour Mohamed Adnaoui, président de l’UM6SS, SIM Africa 2025 est un espace de réflexion, d’échange et d’innovation pédagogique. Il a souligné que l’Afrique, « à la croisée des chemins », doit faire face à des défis sanitaires complexes. Les modèles de formation doivent évoluer pour devenir « immersifs, interdisciplinaire et technologique ». Cette vision se retrouve dans l’intégration de la simulation, de la robotique, de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle dans la formation des professionnels de santé, permettant ainsi une approche plus rigoureuse et humaine de la médecine.
Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Azzedine El Midaoui, a également salué ces avancées. Il a rappelé que la recherche et la formation médicale sont en pleine mutation, avec l’utilisation de technologies telles que les mannequins intelligents, la réalité virtuelle, les simulateurs IA et les jumeaux numériques. « Ces outils permettent une formation sans risque, une meilleure préparation des professionnels de santé et une avancée significative vers une médecine plus humaine, plus rigoureuse et plus éthique », a-t-il précisé.
Une dynamique de coopération scientifique et académique
SIM Africa 2025 ne se limite pas à un congrès scientifique, mais constitue également un appel à l’action. Le congrès réunit plus de 800 participants, avec plus de 200 travaux scientifiques et 30 ateliers pratiques. Mohammed Chahbouni, directeur général du Centre International Mohammed VI de Simulation en Sciences et de la Santé, a insisté sur l’importance de la simulation comme outil essentiel pour améliorer la formation des professionnels et garantir la sécurité des soins. Il a évoqué l’engagement du Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en faveur d’une pédagogie innovante, inclusive et technologique.
« Nous avons aujourd’hui la chance de construire un écosystème équilibré, où universités, hôpitaux, laboratoires, startups et institutions publiques travaillent de concert pour garantir un accès équitable aux technologies de simulation », a conclu le ministre de l’Enseignement Supérieur, soulignant l’importance d’une coopération scientifique et académique renforcée avec les pays africains. Avec plus de 27 000 étudiants étrangers au Maroc et la multiplication des projets conjoints, le pays devient un modèle de coopération en matière de formation et de recherche en santé en Afrique.
Des ateliers pratiques et des sessions immersives pour une meilleure préparation
Le programme du SIM Africa 2025 propose une série de conférences, masterclasses et ateliers pratiques portant sur des sujets clés comme les stages hospitaliers, l’évaluation en santé, et l’intégration de la simulation dans l’enseignement.
En outre, les participants ont la possibilité de suivre des sessions immersives dans plusieurs domaines de la médecine, tels que la chirurgie robotique, la radiologie, l’endoscopie, la simulation en médecine d’urgence, la médecine dentaire et la pharmacie, ainsi que l’ingénierie de la santé et l’intelligence artificielle.