La question de l’exploitation et de la transformation locale des ressources pétrolières et gazières en Afrique a été au cœur des débats lors de la Semaine de l’Association des raffineurs et distributeurs africains, qui s’est achevée ce vendredi au Cap. Placée sous le thème «L’Afrique d’abord : assurer notre avenir énergétique», cette édition 2025 a rassemblé des acteurs clés du secteur, déterminés à promouvoir une approche continentale plus autonome en matière d’énergie.
Les participants ont souligné l’urgence pour l’Afrique de maîtriser pleinement l’exploitation de ses réserves d’hydrocarbures afin d’en tirer un bénéfice économique et social maximal. Selon les raffineurs et distributeurs présents, la «Vision Afrique d’abord» ne pourra se concrétiser sans une optimisation de chaque goutte de pétrole et de gaz disponible sur le continent. Cette démarche passe notamment par une augmentation des investissements dans les infrastructures en aval et une refonte des politiques énergétiques nationales.
Combler le déficit infrastructurel : un impératif financier
Le manque criant d’infrastructures adaptées constitue l’un des principaux freins au développement du secteur. Les experts estiment ce déficit à 15,7 milliards de dollars, une somme qui pourrait être mobilisée en partie grâce à des solutions financières africaines. NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie (AEC), a ainsi proposé de recourir aux 400 milliards de dollars disponibles dans les fonds de pension africains pour financer des projets pétroliers et gaziers. «Ces capitaux permettraient de construire des pipelines, des raffineries et des centrales électriques, renforçant ainsi l’intégration énergétique régionale et réduisant la précarité», a-t-il expliqué.
Vers des stratégies endogènes pour un développement durable
Anibor Kragha, secrétaire exécutif de l’ARDA, a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de s’affranchir des influences extérieures en concevant ses propres modèles de financement. «Nous devons nous tourner vers l’intérieur et élaborer des plans adaptés à nos réalités, plutôt que de subir des schémas imposés», a-t-il déclaré. Cette approche afro-centrique vise à garantir que les retombées économiques des hydrocarbures profitent en priorité aux populations locales.
Des discussions orientées vers l’action
Au cours de la semaine, plusieurs panels ont permis d’aborder des enjeux cruciaux, tels que l’impact des tendances mondiales sur le marché africain, l’évolution des infrastructures en aval, ou encore le rôle des carburants de transition dans la future demande énergétique du continent. La question du gaz de pétrole liquéfié (GPL) a également été discutée, présentée comme une solution immédiate pour réduire les émissions de carbone tout en améliorant l’accès à une énergie propre.
Une industrie pétrolière plus intégrée et compétitive
Fondée en 2006, l’ARDA joue un rôle clé dans la promotion des échanges entre les raffineurs africains, les distributeurs et les partenaires internationaux. Son objectif est de favoriser une collaboration plus étroite pour moderniser et rendre plus compétitive la filière pétrolière du continent.