Génération Green 2020-2030

AGROALIMENTAIRE – La nouvelle stratégie de développement du secteur agricole, baptisée «Génération Green 2020-2030», se base sur deux principaux fondements, à savoir la valorisation de l’élément humain, en particulier les jeunes, et la poursuite de la dynamique de développement du secteur, en favorisant le développement humain et social, a indiqué, le 13 février 2020, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch.

Cette stratégie s’articule autour de 8 axes qui ambitionnent, en ce qui concerne l’élément humain, l’émergence d’une nouvelle génération de classe moyenne agricole en permettant à 400.000 nouveaux ménages d’accéder à cette catégorie, a souligné Akhannouch dans une allocution prononcée devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de la cérémonie de lancement de la nouvelle stratégie de développement du secteur agricole baptisée «Génération Green 2020-2030» et de celle relative au développement du secteur des eaux et forêts du nom de «Forêts du Maroc».

Cette stratégie vise également l’essor d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles via la mobilisation et la valorisation d’un million d’hectares de terres collectives et la création de 350.000 postes d’emploi au profit des jeunes, a-t-il précisé.

La classe moyenne agricole et les jeunes agriculteurs pourront également recourir à une nouvelle génération d’organisations agricoles plus innovantes et bénéficier d’une nouvelle génération de mesures d’accompagnement leur permettant de renforcer leurs compétences, a assuré le ministre.

En ce qui concerne le deuxième fondement, la nouvelle vision prévoit la consolidation des filières agricoles, en vue de doubler le PIB agricole et les exportations, d’améliorer les chaînes de distribution des produits, la qualité et l’innovation et de garantir une agriculture résiliente et durable, a-t-il ajouté.

L’émergence d’une nouvelle génération de la classe moyenne agricole

La réalisation des objectifs de l’axe relatif à l’émergence d’une nouvelle génération de la classe moyenne agricole repose sur quatre piliers qui concernent l’amélioration du revenu de l’agriculteur, la généralisation de l’assurance agricole, la mise en place d’un cadre spécial pour l’agriculteur lui permettant de bénéficier des services de protection sociale et la réduction de la différence entre le salaire minimum légal agricole (SMAG) et le salaire minimum légal des autres secteurs (SMIG) à l’horizon 2030, a-t-il poursuivi.

Selon la borne définie par les standards nationaux et internationaux, l’application de ces mesures permettra à 400.000 ménages d’accéder à la classe moyenne agricole et de stabiliser et pérenniser l’appartenance de 690.000 ménages à cette classe, selon Akhannouch.

Quant à l’essor d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs agricoles, le ministre a expliqué que quatre leviers ont été mis en place. Le premier concerne 3 offres de valeur sur le million d’hectares de terres collectives qui ciblent les jeunes et ayant-droits.

Ceux-ci bénéficieront d’un système d’incitation et d’aides à l’installation pouvant couvrir une partie des coûts d’investissement et d’un accès à une couverture sociale, a-t-il indiqué, ajoutant que ces offres concernent aussi les investisseurs présentant des projets avec un important potentiel de création d’emplois, puisqu’ils bénéficieront d’un accès à une assiette foncière et d’incitations adaptées.

Pour accompagner cet élan, des actions transversales d’aménagement hydro-agricole, de formation et de qualification des exploitants seront menées, a noté le ministre, faisant savoir que ces 3 offres profiteront à 200.000 personnes, dont 45.000 jeunes.

Le deuxième levier aura trait à l’instauration d’incitations spéciales permettant à environ 180.000 jeunes agriculteurs de lancer leurs activités, a-t-il indiqué, ajoutant qu’étant donné que 360.000 propriétaires de fermes ont plus de 65 ans et pour assurer la succession des générations dans le secteur, des mécanismes innovants seront mis en place pour assurer la pérennité des exploitations.

Le troisième levier, a-t-il relevé, concerne le soutien aux entreprises de services agricoles, tandis que le quatrième et dernier levier concerne une stratégie de formation ambitieuse visant à former 150.000 jeunes à l’horizon 2030.

Les enjeux de la formation professionnelle

La formation agricole professionnelle sera présente dans 10 des 12 Cités des Métiers et des Compétences dont les travaux ont été lancés par SM le Roi, a fait savoir M. Akhannouch, ajoutant que des leviers liés au soutien des activités agricoles dans le monde rural seront également inclus en complémentarité avec le programme intégré d’appui et de financement des entreprises, dont le coup d’envoi a été donné par SM le Roi.

Et afin de créer une nouvelle génération d’organisations agricoles, une vision de deux leviers a été développée, à travers la promotion de nouveaux modèles de coopératives agricoles, en proposant des offres précieuses qui mêlent les dimensions économiques et sociales et qui renforcent l’indépendance et le rôle des organisations interprofessionnelles dans la structuration des chaînes de production, dans le but de leur déléguer la gestion de 30% du budget, a-t-il signalé.

Le dernier axe de la première partie comprend l’instauration d’une nouvelle génération de mécanismes d’accompagnement, à travers l’intensification et la généralisation du conseil agricole, le développement des e-services agricoles en connectant au moins 2 millions d’agriculteurs à des plateformes de services digitaux et l’enrichissement du système d’accompagnement de l’agriculture solidaire, notamment en accompagnant les jeunes hommes et femmes pour assurer la pérennité de leurs projets.

Concernant la deuxième partie de la nouvelle vision stratégique, qui concerne la poursuite de la dynamique de développement agricole, le ministre a expliqué, dans un premier axe lié à la nécessité de travailler sur le renforcement des chaînes de production, que l’objectif est de doubler le produit agricole brut pour atteindre 200 à 250 milliards de dirhams (MMDH) d’ici 2030 et la valeur des exportations agricoles pour atteindre 50 à 60 MMDH et de doper les investissements dans la valorisation et la transformation en vue de couvrir 70% de la production.

Une première étape réussie et efficace

Il a par ailleurs, souligné que le contrat-programme des industries agroalimentaires constitue, à cet égard, une première étape réussie et efficace qui doit être développée en consolidant ses acquis, ainsi qu’en incitant la mise en évidence de nouvelles chaînes hautement qualifiées comme les produits biologiques.

Le deuxième axe concerne également, a ajouté  Akhannouch, la structuration et la modernisation des chaines de distribution en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et les collectivités territoriales, à travers trois mesures liées à la modernisation de 12 marchés de gros et des souks traditionnels ainsi que la structuration et la diversification des chaînes de distribution via des circuits courts et la distribution directe.

Le troisième axe, lié à la qualité et l’innovation, permettra au Maroc de mieux se conformer aux normes internationales, de répondre aux besoins des consommateurs et de faire du produit “origine Maroc” un gage de qualité. Il vise également à intensifier les opérations de contrôle sanitaire pour protéger les consommateurs et à améliorer l’accès aux marchés internationaux.

Le quatrième et dernier axe vise à développer une agriculture résiliente et durable à travers trois leviers, à savoir la mise en œuvre du volet en rapport avec les eaux d’irrigation dans le cadre du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, l’accompagnement des agriculteurs dans la transition vers les énergies renouvelables et la réalisation d’une agriculture résiliente et durable basée principalement sur l’amélioration des techniques de conservation des sols.

«Génération Green» aura un impact socio-économique important, en permettant notamment à 350.000 à 400.000 ménages d’accéder à la classe moyenne, d’y stabiliser 690.000 ménages, de créer 350.000 emplois pour les jeunes, ainsi que de doubler le PIB agricole et les exportations agricoles, a souligné le ministre, estimant que la mise en oeuvre de cette stratégie nécessite globalement une croissance totale du budget du secteur de l’ordre de 2,5% par an à partir de 2020.

19 contrats-programmes et 12 plans agricoles régionaux

 Akhannouch a passé en revue les réalisations accomplies dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV), lancé par SM le Roi Mohammed VI en 2008, notamment la signature de 19 contrats-programmes, la mise en oeuvre de 12 plans agricoles régionaux, la création de quatre nouvelles agences, l’entrée en vigueur de 4.500 textes juridiques et la mobilisation de plus de 34 MMDH mobilisés par des financements internationaux.

Le Plan Maroc vert a permis la multiplication du PIB-Agricole et des exportations agricoles, ainsi que l’augmentation du volume des investissements, a-t-il poursuivi, notant qu’au niveau social, le PMV a permis la création de postes d’emploi et l’augmentation des taux de couverture des besoins alimentaires.

En matière de durabilité, le PMV a favorisé l’économie des eaux d’irrigation, la consolidation de la résilience de l’agriculture et la baisse de l’agriculture pluviale, outre l’impulsion d’une dynamique d’intégration de la petite et moyenne agriculture, en bénéficiant à 2,7 millions d’agriculteurs, a-t-il dit.

 

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