Le déficit budgétaire se serait allégé pour avoisiner 4,7% du Produit intérieur brut (PIB) en 2023, un niveau qui reste élevé par rapport à la moyenne de 3,7% enregistrée entre 2014 et 2019, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Ces prévisions tiennent compte des dépenses d’investissements qui auraient atteint 6,4% du PIB, portant ainsi les dépenses globales à près de 26,9% du PIB en 2023, indique le HCP qui vient de publier son Budget économique prévisionnel 2024.
Ainsi, dans un contexte économique marqué par une amélioration relative du rythme de croissance et par le maintien des niveaux élevés des prix, la situation des finances publiques se serait caractérisée en 2023 par un allègement du déficit budgétaire, ajoute la même source. Les recettes ordinaires auraient atteint près de 21,9% du PIB soutenues par les recettes fiscales qui auraient représenté 18,3% du PIB. En effet, les impôts directs et indirects auraient avoisiné respectivement 8,2% et 7,7% du PIB en 2023.
De leur côté, les recettes non fiscales auraient marqué une évolution positive atteignant ainsi 3,3% du PIB en 2023, profitant notamment des recettes en provenance des établissements et entreprises publics et des financements innovants.
Par ailleurs, les dépenses ordinaires auraient atteint près de 20,5% du PIB en 2023, accusant un recul par rapport à 21,7% du PIB enregistré une année auparavant. Ceci est dû principalement au net repli de la charge de compensation en relation avec la baisse des prix du gaz butane à l’échelle mondiale.
Pour ce qui est des dépenses des biens et services et des intérêts de la dette, ils auraient continué sur leur trend haussier atteignant 16,4% et 2,2% du PIB respectivement.
Sur le plan du financement, le trésor a eu recours en 2023 principalement à des sources de financement extérieures pour financer le déficit budgétaire et combler ses besoins grandissants, et ce après une période marquée par un recours massif au marché intérieur. Ainsi, le Maroc a réussi au début de l’année 2023 son premier emprunt à l’international de 2,5 milliards de dollars après deux années d’absence.
Cette sortie à l’international aurait permis d’alléger la pression sur le marché intérieur, maintenant les réserves de change à des niveaux confortables. La dette extérieure du trésor se serait ainsi établie à près de 18,2% du PIB au lieu de 17,2% en 2022.
S’agissant du financement intérieur, et tenant compte des souscriptions sur le marché des adjudications des valeurs du trésor, l’encours de la dette intérieure du trésor se serait établi à près de 53,8% du PIB.
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Globalement, la dette du trésor aurait augmenté en 2023 dépassant le seuil des 1.000 MMDH, soit près de 72% du PIB au lieu de 71,6% du PIB en 2022.
Toutefois, la structure de la dette du trésor reste dominée par sa composante intérieure avec une part de près de 74,7% alors que celle de la dette extérieure aurait augmenté à près 25,3%. Cette structure reste conforme aux objectifs retenus pour le portefeuille benchmark de 70% à 80% pour la dette intérieure et 20% à 30% pour la dette extérieure.
Concernant la dette extérieure garantie par l’État, elle aurait atteint près de 13,6% du PIB en 2023 contre 14,6% en 2022. Dans ce cadre, les opérations de restructuration réalisées pour permettre aux établissements et entreprises publics de se financer librement sur le marché international et national sans recours à la garantie de l’État, auraient contribué relativement à l’allégement des émissions de garanties par l’État et par la suite de la dette extérieure garantie.
De ce fait, le ratio de la dette publique globale devrait se situer à 85,6% du PIB au lieu 86,1% du PIB en 2022.
IDM avec MAP