«Bonjour et merci d’être venus ici en aussi grand nombre. Honorable ministre
du Commerce de l’Industrie, et de l’Economie numérique Son Excellence Monsieur Hafid Elalamy. Je félicite son Excellence Monsieur le Ministre d’avoir initié la Politique d’accélération de l’industrie marocaine. C’est ce genre de choses qui vont faire une grande différence pour un pays, en particulier avec de si grands esprits et avec une industrie disposée à grandir. Vous avez besoin de ce genre d’initiative que le Ministre a prise et j’apprécie cet effort et je peux aussi voir, à la manière dont il a parlé si passionnément de l’industrie, la façon dont il veut porter le Maroc en avant. La profondeur dans laquelle il est impliqué dans cette tâche est déjà une très bonne chose
pour l’industrie marocaine. Je suis très reconnaissante de sa présence aujourd’hui et du fait que je puisse apprendre beaucoup de lui.

Je ne vous donnerai qu’une image de ce qui se passe en Inde afin que nous comprenions où existe la complémentarité entre l’Inde et le Maroc , les domaines où nous pouvons partager et profiter mutuellement de nos expériences et ceux où le Maroc peut nous guider. Je suis heureuse de dire que l’Inde, dans le monde d’aujourd’hui, est capable de maintenir une croissance de plus de 7,5% de son
PIB qui durera plusieurs années, et que les agences de notation internationales
du FMI et de la Banque Mondiale annoncent que l’Inde pourrait atteindre même 8% de croissance et de durabilité pour les 7 prochaines années. Cette croissance est désignée par plusieurs personnes comme un excellent départ dans un environnement globalement austère et, par conséquent, venant d’une économie qui est si amicale,
nous sommes heureux de dire que nous nous ouvrons davantage, de sorte que
certains d’entre-eux ont même référé à l’Inde comme probablement l’une des
économies les plus ouvertes du monde.

Le 26 mai 2017 marque les 3 ans de notre gouvernement sous la direction du Premier ministre Monsieur Narendra Modiet. Durant ces 3 années, je peux vous dire que c’est une base sur laquelle il a été si difficile et intéressant de travailler et j’ai eu un bref mandat à l’international et ce que j’ai vu ce sont des conseillers en gestion, des comptables agréés et des entreprises informatiques au Royaume-Uni. C’est dans ce genre de mode que le gouvernement travaille actuellement en Inde, c’est comme travailler dans un secteur d’entreprise fondé sur la responsabilité et la mise en oeuvre des objectifs ainsi que la livraison, de sorte qu’un gouvernement qui est normalement connu pour travailler à son rythme travaille maintenant sur le rythme des gouvernements internationaux. Et c’est la raison pour laquelle les initiatives que nous vous avons présentées ici ont connu un grand succès.
Avec monsieur le ministre, nous avons tenu une conversation juste avant de venir ici où je lui ai parlé de la façon dont nous avons réussi à opérer la révolution numérique d’une
manière très rapide. Il m’a demandé comment cela était possible. Je le lui ai expliqué que le fait est qu’il n’y a pas d’approche descendante en Inde, qui était probablement la caractéristique de nombreux pays qui ont adopté le modèle socialiste de développement et où tout est décidé dans la capitale nationale en ce qui concerne le peuple et où les gens n’ont pas leur mot à dire. Nous n’avons pas suivi ce modèle.

Nous avons été mandatés pour nous assurer que ce soient les personnes qui
décident et que le gouvernement soit un facilitateur afin de permettre à cela de
se produire. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Inde ne sera plus un pays de
bureaucratie administrative. Car lorsque c’est le cas, vous créez des fichiers pour
tout et les décisions prennent beaucoup de temps à être mises en œuvre. Puis,
entre le moment où un investisseur obtient son permis pour investir et le moment où il commence sa production, cela peut prendre plusieurs années et dans ce cas un pays n’est pas attrayant pour les investisseurs.

J’ai invité son Excellence le Ministre Elalamy et son Excellence le Secrétaire d’Etat El Ferdaous en Inde parce que j’aimerais qu’ils viennent voir ce dont je vous parle aujourd’hui, pour voir en quoi consiste la révolution numérique et en discuter. J’aimerais simplement vous dire brièvement comment nous avons atteint la révolution numérique
en Inde et je l’appelle ainsi parce que 1,25 milliard de citoyens vivent en Inde et que nous avons presque couvert 90% d’entre eux qui ont aujourd’hui une connexion numérique. Pour ce faire, nous avons adopté 3 lettres : la lettre G pour le genre, ce qui signifie que chaque citoyen a un compte bancaire lié à un numéro d’identité numérique , la lettre A pour Aadhaar, où les données biométriques de cet individu sont stockées, et la lettre M qui concerne toutes les transactions en terme d’argent perçu par le gouvernement comme les subventions ou l’argent qu’il a sur son compte et qu’il a gagné. Tous ses paiements et toutes ses taxes seront opérés à travers son téléphone portable.

Donc vous avez un compte pour tout G, qui en fait est tout citoyen, vous avez un numéro Aadhaar qui est une carte d’identité qui est le A et le téléphone mobile qui est le M. Tout est disponible sur le téléphone mobile, le citoyen n’a même plus besoin de carte guichet pour aller à une banque retirer son argent et son mobile est suffisant pour traiter ses affaires. GAM a été essentiellement la manière dont nous avons atteint tous les citoyens de notre pays et aujourd’hui nous pouvons dire que chaque activité
financière est maintenant suivie. L’économie indienne dépendait en grande partie de la transaction au comptant et il y avait de l’évasion fiscale, or de nombreuses transactions
qui ne sont pas enregistrées signifient que quantité d’argent qui doit être reliée par les agences fiscales n’a pas été comptabilisée. La trinité GAM nous a aidé à atteindre chaque citoyen et à partir du 1er juillet 2017, date à laquelle l’Inde aura ses routes connectées pour devenir un seul marché de biens et services, la taxe va être mise en
place et chaque taxe indirecte sera numériquement connectée. Aucune petite entreprise ne pourra dire qu’elle est trop petite et qu’elle ne peut pas le
faire. Toute transaction où vous achetez ou vendez sera liée numériquement et il
ne pourra y avoir de transaction qui ne soit disponible.

Donc, les voies de biens et services qui entrent en vigueur à partir du 1er
juillet permettront à l’Inde de devenir un seul marché. Les taxes ne sont pas
corrigées sur un élément particulier en 3 endroits différents, il n’y aura pas de duplication dans les taxes, il n’y aura pas de chevauchement dans les impôts et
les incidences fiscales ne se produiront pas dans plus d’un lieu. Ainsi, l’État ou les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral auront tous un seul reçu d’impôt. En conséquence, la fiscalité a été simplifiée et cela sera plus facile pour tous ceux qui jusque là, malgré qu’ils étaient intéressés par le fait d’investir en Inde, nous reprochaient que nos routes n’étaient pas connectées. L’Inde, au cours des 3 dernières années, est devenue un pays excédentaire d’énergie. Nous avons plus d’énergie
que nous en consommons et ce n’est pas seulement l’énergie à domicile.

Nous nous sommes engagés à Paris,durant la COP 21, et les engagements environnementaux que l’Inde a pris sont beaucoup mieux que les engagements pris par les États-Unis. Nous sommes en surplus d’énergie aujourd’hui et d’ici l’an 2022 nous produirons plus d’énergie renouvelable. Nous nous sommes engagés à ce que l’énergie
solaire atteigne environ 2 Gigawatts et nous avons établi un calendrier et cette
année nous avons dépassé les objectifs de réalisation que nous nous étions fixés. Nous avançons rapidement vers la réalisation de l’énergie solaire, cible que nous avons fixée comme essentielle et l’Inde devient rapidement un hub de fabrication.
Dans son discours, Son Excellence Elalamy a parlé de l’importance de la création d’emplois au Maroc. L’Inde a également une population qui est très nombreuse et ses compétences sont également très élevées et recherchées dans ce qu’on appelle les emplois de STEEM (Sciences, Technologie, Education, Ingénierie et Médecine).
Ce sont les quatre domaines dans lesquels les jeunes Indiens excellent.
Nous avons des instituts fantastiques comme l’Institut Indien de Technologie; l’Institut Indien de Gestion, l’Institut des sciences de l’Inde, et surtout notre Institut Indien des Sciences médicales, à travers lesquels tous s’entrainent pour une profession internationale. En conséquence, aujourd’hui des étudiants indiens sortent de ces universités avec des qualifications merveilleuses, mais où les placer est un problème aussi important que celui de la création d’emplois au Maroc. Mais ce que nous avons fait, c’est de nous assurer que les systèmes seront renforcés de telle sorte
qu’ils puissent absorber tous ces jeunes.

Les gouvernements ne peuvent plus fournir leurs propres emplois, l’emploi au gouvernement n’est plus disponible comme avant : c’est maintenant au secteur privé de le faire et c’est pourquoi l’Inde aujourd’hui est le troisième plus grand écosystème pour les startups. Les jeunes d’aujourd’hui ne veulent pas de travail : ils ont des idées, ils peuvent innover. Par conséquent, nous avons créé un système par lequel les startups peuvent fonctionner. Nous leur apportons de l’aide, nous leur accordons des avantages fiscaux, nous leur donnons également des locaux dans lesquels ils peuvent commencer à travailler. Les universités vont être des centres d’incubation pour eux, de progrès…
Je pense que nous devons examiner les opportunités qui existent en Inde ainsi que les opportunités qui existent au Maroc. J’aimerais que les investisseurs du Maroc viennent voir ce qu’ils peuvent faire en Inde, et aussi que les investisseurs de l’Inde viennent et
fassent des affaires au Maroc. Je sais que de nombreux fabricants Indiens d’énergie solaire et d’entreprises pharmaceutiques veulent venir au Maroc. Mais pour cela, nous avons besoin d’un environnement propice. Je demanderai au ministre d’utiliser ses
bons offices pour communiquer sur le fait que le Maroc et l’Inde ont signé un Accord Bilatéral de Promotion de l’Investissement (le BIPA) afin que les investisseurs se sentent protégés. Nous avons besoin d’une protection pour les investisseurs parce qu’ils servent mutuellement les deux pays. La politique de l’industrie indienne s’adapte très clairement au changements qui entrent dans l’industrie version 4.0. Nous avons opté pour l’économie fondée sur le savoir, la robotique, l’Internet et l’apprentissage
numérique qui sont notre priorité et je suis sûre que le Maroc a beaucoup à nous en dire. J’invite une fois de plus son Excellence le ministre et son Secrétaire d’Etat à visiter l’Inde pour partager l’expérience que nous avons eue là-bas et discuter de ce que nous pouvons faire ensemble. J’ai hâte de faire votre connaissance à tous. Merci de m’avoir
donné cette opportunité.»

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