Un total de 122 projets d’investissement dans le secteur agroalimentaire a été validé, à ce jour, dans le cadre de la banque de projets, d’un montant global de 3,7 milliards de dirhams (MMDH), selon le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique.

Permettant de générer plus de 13.000 emplois, ces investissements représentent un potentiel de chiffre d’affaires (CA) de 5,1 MMDH et de 2,1 MMDH à l’export, indique-t-on lors du « Rendez-Vous de l’industrie agroalimentaire », organisé par le ministère.

« Le Maroc n’aurait plus à importer 5 MMDH et exporterait 2 MMDH de plus. La balance commerciale du Royaume gagnerait alors 7 MMDH », tient à expliquer la même source.

Intervenant lors de cet événement, le président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri), Abdelmounim El Eulj, a mis en avant le rôle socio-économique capital du secteur agroalimentaire au Maroc et sa forte contribution dans la garantie de la sécurité alimentaire du pays, relevant que la pandémie du Covid-19 était un révélateur du potentiel et des capacités des différents opérateurs de ce secteur, ainsi que sa résilience, son efficacité et sa performance.

Ce secteur, a-t-il dit, entre au « stade de la compétitivité ». Un enjeu de taille qui impose aux professionnels, selon M. El Eulj, de s’investir plus dans la recherche et développement (R&D), l’innovation, les ressources humaines, la logistique, ainsi que dans le processus de la décarbonation et la digitalisation.

Le président de la Fenagri a, à cet égard, soulevé que le secteur devra s’atteler à l’amélioration de la valeur ajoutée du produit et du rapport qualité/prix à même de se préparer au marché local et répondre au mieux à la demande du consommateur.

« C’est un critère essentiel pour renforcer sa compétitivité face à la concurrence des produits étrangers en vente sur le marché local et conquérir d’autres marchés à l’export », a-t-il poursuivi.

Pour sa part, le président directeur général de Cosumar, Mohammed Fikrat, a relevé que le développement de l’industrie agroalimentaire a un rôle majeur à jouer dans le développement de l’agriculture et auprès des agriculteurs.

« On ne peut pas relever les défis sans un capital humain de qualité. Il ne suffit pas d’avoir des ressources humaines diplômées », a-t-il dit, soulignant l’impératif de développer et perfectionner les compétences de façon continue.

« Nous avons la chance que plusieurs politiques aient été lancées dans cet objectif. A titre d’exemple, les cités des métiers lancées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, qui couvrent les 12 régions », a-t-il soutenu.

M. Fikrat a, en outre, mis en avant l’expérience tirée de l’épreuve « Covid-19 », notant que l’agroalimentaire, secteur fondamental et stratégique, a joué un rôle majeur durant cette période difficile.

De son côté, le président directeur général (PDG) de la Compagnie chérifienne de chocolaterie (Aiguebelle), Amine Berrada Sounni a relevé que les enjeux du secteur de l’agroalimentaire se trouvent actuellement dans l’innovation, la compétitivité mais également dans la R&D.

« Nous avons un consommateur exigeant et nous sommes face à des accords de libre-échange où la concurrence est rude. Ces enjeux sont donc une question de survie, mais aussi, une opportunité », a-t-il soutenu.

M. Berrada Sounni a également mis en avant les avantages de se positionner sur le marché local, faisant observer que le positionnement fort permet de conquérir d’autres marchés extérieurs.

Le Président de l’Association des biscuitiers, chocolatiers et confiseurs (AB2C), Rachid Sraidi, a jeté, quant à lui, la lumière sur l’importance d’exploiter le potentiel du marché local dans le secteur en développant une offre destinée au consommateur marocain « de plus en plus exigeant ».

« C’est à travers une offre de bonne qualité et de produits innovants qu’on pourra stimuler l’appétit du consommateur, se substituer à l’export et exploiter le potentiel », a-t-il-précisé.

Pour ce qui est du secteur de la chocolaterie et confiserie, M. Sraidi a indiqué que celui-ci est devenu crucial dans le chéquier agro-industriel marocain, ajoutant que ledit secteur emploie plus de 10.000 personnes en direct et 35.000 personnes en indirect.

En termes de chiffre d’affaires, le secteur génère 7 MMDH, ce qui correspond à un tonnage de 150.000 tonnes produites par une trentaine d’opérateurs, a-t-il fait savoir.

Le directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), Saïd Mouline, a mis l’accent, de son côté, sur l’importance du développement durable, affirmant que ce concept n’est plus un luxe, mais un « must ».

M. Mouline a, de même, rappelé les leçons tirées de la pandémie. « Nous n’avons plus le droit de gaspiller tous les intrants, l’énergie, les matières premières, l’eau… Cela doit être géré tout comme les déchets agricoles qui représentent une énorme niche », a-t-il souligné.

Il a, à cet égard, noté que la mise en place prochaine d’une taxe carbone impose aux produits marocains la décarbonation pour qu’ils soient exportables, mettant en exergue l’importance de l’utilisation des énergies renouvelables et de la biomasse pour réduire la facture énergétique des industriels et leur permettre de fabriquer des produits nationaux exportables, décarbonés et compétitifs.

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