En seulement 15 ans, Midparc s’est imposée comme une référence industrielle dans l’aéronautique mondiale. Retour avec Hamid Benbrahim El Andaloussi, président de Midparc, sur les clés du succès marocain et ses ambitions stratégiques pour l’avenir.
Quels étaient les objectifs initiaux lors de la création de Midparc, et dans quelle mesure ces objectifs ont-ils été atteints aujourd’hui ?
À la genèse de Midparc, il y a environ 14 à 15 ans, nous avions constaté que le Maroc avait une place à prendre dans le secteur aéronautique mondial, marqué par une croissance forte et durable. Ce secteur faisait également face à deux défis majeurs : d’une part, une pression sur les talents en Europe et au Canada, et d’autre part, des difficultés dans la chaîne d’approvisionnement pour accompagner la montée en cadence de Boeing et d’Airbus.
À partir de ce constat, nous avons estimé que le Maroc pouvait apporter des solutions concrètes en répondant aux besoins des industriels en talents et en implantation rapide, dans des conditions compétitives. C’est ainsi que nous avons décidé d’implanter dans cette zone de Nouaceur deux structures complémentaires : l’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA) pour former des talents, et Midparc pour accueillir et accompagner les entreprises.
Aujourd’hui, je peux dire que Midparc a non seulement atteint ses objectifs initiaux, mais les a même largement dépassés en contribuant de manière décisive à l’émergence et à la consolidation de la base aéronautique marocaine.
Concrètement, quel est le modèle économique de Midparc, et comment accompagnez-vous les grandes entreprises ainsi que les petites entreprise et sous-traitants dans leur implantation et leur croissance ?
Le modèle économique de Midparc repose sur deux approches distinctes. Pour les grandes entreprises, elles achètent le terrain et l’équipe de Midparc assure un accompagnement complet, notamment au niveau des procédures de construction, des choix des entreprises, et à travers la maîtrise d’ouvrages délégués.
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Pour les petites entreprises et les sous-traitants, Midparc achète des terrains et développe des modules d’environ 2000 m², adaptés aux besoins spécifiques de ces entreprises. Ensuite, Midparc lève un prêt, construit et loue dans le cadre d’une location longue durée. Lorsque ces entreprises se développent au bout de trois ou quatre ans, nous leur permettons d’agrandir facilement leurs installations pour accompagner leur croissance.
Pendant la période de construction de leur usine, nous permettons aux entreprises qui s’installent de démarrer dans un atelier, ce qu’on appelle un atelier relais qui leur permet d’embaucher leurs équipes, les former directement à l’IMA situé juste en face, commander leurs équipements et lancer l’industrialisation. Ainsi, au moment où leur usine définitive est prête, elles disposent déjà d’équipes opérationnelles, ce qui leur permet d’être immédiatement productives et de gagner en efficacité économique.
Quelles sont désormais les ambitions stratégiques et les priorités de Midparc pour l’avenir, notamment en termes de diversification technologique et de conquête de nouveaux marchés ?
Notre objectif stratégique est clair : accompagner les entreprises à accéder à de nouveaux marchés et attirer des acteurs dans des technologies aéronautiques variées. Nous visons particulièrement à pénétrer des marchés où le Maroc n’est pas encore très présent aujourd’hui, notamment dans les domaines des services, des entretiens, de modification et de transformation d’avions. Nous travaillons également à attirer des industries connexes, notamment dans le secteur de la défense. Cette démarche s’inscrit pleinement dans la nouvelle ère industrielle que Sa Majesté le Roi a appelée de ses vœux en mars 2023, invitant ainsi le Maroc à franchir un nouveau palier industriel et technologique.
Propos recueillis par Désiré Beiblo
