En matière d’alimentation, les plantes contribuent à plus de 85% de notre régime alimentaire d’une manière directe ou indirecte.
Il est à noter que 70% des populations pauvres du globe vivent en milieu rural et dépendent à 90% de leur besoins de la diversité biologique.
Parmi 7.000 plantes utilisées pour l’alimentation à travers les civilisations, 30 seulement nourrissent le monde de nos jours.
Le blé, le maïs et le riz, à eux seuls, fournissent plus de la moitié des aliments d’origine végétale.
Vu l’importance de la sécurité alimentaire mondiale, il devient impératif de prendre au sérieux la vitalité des espèces locales et leur formes sauvages apparentées qui constituent un véritable potentiel génétique.
Elles sont parfaitement adaptées pour le développement de nouvelles variétés à croissance rapide, à haut rendement et résistantes à la sécheresse, à la salinité, aux maladies et aux ravageurs.
Elles sont de ce fait susceptibles, voire nécessaires pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans un monde confronté à plusieurs défis.
Autres bienfaits
Dans le secteur énergétique, les plantes fournissent plus du tiers des besoins comme combustible, et constituent la deuxième source en la matière.
Le pétrole, première source d’énergie, dérive de la décomposition anaérobique de la biodiversité.
La biodiversité, à côté de tout cela, est la source de bien d’autres services :
habillement, productions industrielles, constructions, etc.
Les biotechnologies sur lesquelles se fondent tant d’espoirs sont aussi tributaires de quantités importantes de plantes.
Ceci sans oublier le rôle primordial que jouent les plantes en matière d’environnement et d’amélioration de la qualité de vie des populations.
Elles sont à la base de la purification de l’air et de l’eau, la stabilisation du climat et des sols et la protection contre les inondations et la sécheresse.
Enfin, la variété de la vie sur terre, que témoigne cette biodiversité, apporte sans doute des valeurs culturelles, spirituelles et de loisirs.
La biodiversité face aux menaces
Malheureusement, la biodiversité se trouve quotidiennement confrontée à de sérieuses menaces compromettant gravement la sécurité alimentaire.
Le facteur anthropique constitue l’élément majeur causant cette dégradation, associée aux aléas climatiques en deuxième lieu.
Le facteur humain se traduit par la perte, la fragmentation et la dégradation des habitats, la surexploitation des espèces par l’homme et les animaux, la pollution de diverses natures…
Le facteur naturel se manifeste, essentiellement, par les changements climatiques.
Les conséquences de ces pressions naturelles et anthropiques sont très alarmantes.
Il en découle un déclin des forêts de 13 millions d’hectares, alors que le tiers du nombre total des plantes vasculaires est menacé d’extinction et 6 millions d’hectares des terres et 25% des bassins versants menacés par l’érosion.
La faune n’est nullement épargnée de ce fléau.
C’est ainsi que 24% des mammifères et 12% des oiseaux sont recensés rares ou menacés d’extinction.
Ce phénomène est très rapide et impacte directement la sécurité alimentaire. Ainsi, entre 1900 et 2000, la FAO estime la perte de 75% de la diversité des cultures.
Devant cette situation très préoccupante, des mesures de préservation de la biodiversité et de la régulation de son utilisation s’imposent. Pour pallier à ce problème, l’on fait appel à :
La conservation in-situ
Ce dispositif constitue la meilleure mesure de conservation de la biodiversité.
Ainsi sont créés des parcs naturels, des réserves naturelles ou tout simplement des aires protégées ou mises en défense pour permettre aux espèces d’évoluer d’une manière naturelle au sein de leur écosystème naturel.
La conservation ex-situ
Ce mode de conservation nécessite des dispositions bien particulières et coûteuses et se pratique dans des jardins botaniques pour les collections vivantes par le biais de banques de gênes pour les semences, les embryons etc.
Or, les plus grands efforts à déployer restent au niveau de la promotion de l’éducation à l’environnement, chose qui garantit un changement du comportement humain vis-à-vis de l’environnement vers des attitudes plus responsables et respectueuses.
A l’échelle nationale, le Maroc jouit d’un véritable réservoir phylogénétique très distingué dans le bassin méditerranéen.
Cet héritage vert riche et diversifié, constitué d’environ 7.000 espèces et sous-espèces de plantes, dont 4.500 plantes vasculaires, est le résultat de l’éventail complet des bioclimats méditerranéens qui caractérisent notre pays, ainsi que sa situation géographique stratégique avec deux grandes façades maritimes d’environ 3.500 km, et à l’opposé, une frontière de plus de 2.000 km qui longe les ergs et surtout les hamadas désertiques.
Ceci est renforcé par un relief puissant des montagnes de l’Atlas et du Rif, dont les hauts sommets dépassent 4.000 m et offrent refuge à une biodiversité très spéciale.
Le bois de feu exploité comble près de 20% des besoins énergétiques nationaux, mais la quantité prélevée dépasse de loin les possibilités de régénération de la forêt. Beaucoup d’autres espèces sont exploitées pour leur bois de service ou comme plantes à fibres ou plantes mellifères, ou encore pour leurs vertus médicinales.
L’exploitation abusive de cette biodiversité entraîne annuellement une perte d’environ 30.000 Ha/an du domaine forestier et 100 millions de m3 de sols par an.
Des études récentes démontrent que plus de mille espèces sont menacées d’extinction.
En conclusion, la disparition de la biodiversité compromet gravement la sécurité alimentaire pour les pays développés et ceux en voie de développement.
Les risques de cette disparition sont majeurs et incite à prendre des mesures urgentes.
En plus des activités et techniques d’utilisation durables des espèces cultivées, il ya lieu de promouvoir la préservation et la conservation des espèces en péril.
Beaucoup d’efforts de sensibilisation sont à déployer pour gagner le pari.
Beaucoup de recherches restent à entreprendre par la communauté scientifique.
Ce qui est en balance n’est pas seulement le bien-être des populations actuelles, mais surtout la survie des générations futures.