IDM : Quelles sont les grandes tendances de l’utilisation des TIC dans le secteur industriel ?
OK : Les industriels sont en train d’investir dans des technologies de l’information et de la communication (TIC) qui peuvent les aider à avoir une croissance rentable,
à s’adapter au changement continu, à devenir plus centrés sur le client et à améliorer la qualité de leurs produits.
Les plus avancés à l’échelle mondiale sont en mesure d’intégrer les technologies de la 3ème plateforme dans leurs modèles d’affaires, dont le clouds, la mobilité et le Big Data.
Notre département IDC Manufacturing Insights, chargé de l’analyse de l’utilisation des TIC au sein du secteur Industriel, a relevé plusieurs tendances.
Les plus importantes sont :
- les départements informatiques qui sont devenus plus productifs, améliorant ainsi les services et produits des entreprises industriels pour chaque dollar dépensé;
- les normes, telles que ITIL, COBIT et TOGAF, qui ont un impact positif, même si elles ne sont pas appliquées uniformément en passant d’une entreprise industrielle à une autre;
- les départements informatiques qui se sont fait une réputation de fiabilité et sont plus susceptibles d’être invités à participer à des activités non traditionnelles mais informatiques, telles que l’innovation produit ou le commerce sur Internet.
IDM : Qu’en est-il pour le Maroc ?
OK : Les investissements TIC du secteur industriel au Maroc se développent de façon moins rapide comparativement à d’autres secteurs, notamment les banques et les télécommunications.
En revanche, nous avons constaté, depuis quelques années, que l’industrie commence à se doter des nouvelles technologies pour assurer une meilleure productivité et répondre aux exigences des métiers de l’entreprise et des besoins des clients.
Plusieurs industriels marocains ont déjà adopté des technologies de la 3ème plateforme.
Et les perspectives s’annoncent prometteuses.
En effet, 53 % des répondants marocains à nos sondages admettent que les TIC jouent un rôle important et peuvent les aider à atteindre leurs objectifs annuels.
Certains d’entre eux prévoient d’utiliser la technologie comme un outil important pour l’amélioration de l’efficacité de leur production et réduire l’écart de productivité qui existe actuellement comparativement à des pays de la région MENA.
Cette stratégie se manifeste dans leurs budgets informatiques, puisque 50 % des personnes interrogées reconnaissent que ces budgets ont augmenté en 2014.
IDM : Quelles sont vos prévisions d’utilisation des TIC qui peuvent inspirer l’industrie marocaine ?
OK : Les principales prévisions 2015 d’IDC pour le secteur industriel au niveau mondial sont :
• en 2015, la qualité des produits, y compris la conformité, qui est à l’origine des deux tiers de tous les investissements en applications informatiques ;
• toujours en 2015, l’orientation client qui nécessitera des normes plus élevées pour l’excellence du service client, l’innovation efficace et réactive du secteur industriel, ce qui va motiver 75 % des industriels à investir dans les technologies orientées clients ;
• en 2016, 30% du secteur industriel investira essentiellement dans l’accroissement de la visibilité, de l’analyse et de l’échange des informations et des processus métier, au sein de l’entreprise et avec les partenaires ;
• en 2016, 70 % de certains industriels mondiaux offriront des produits connectés ;
• d’ici 2017, le secteur industriel canalisera activement 25 % de son budget informatique vers le Clouds ;
• 75 % des industriels coordonneront, en 2018, leurs activités à l’échelle de l’entreprise dans le cadre d’une planification rapide des activités intégrées ;
• en 2018, 40 % du top 100 de certains industriels fourniront des plateformes produit-as-a-Service, à l’image des services -as-a-services ou SaaS.
IDM : Comment les petites et moyennes industries marocaines peuvent tirer profit des TIC ?
OK : Les entreprises marocaines peuvent gagner énormément en adoptant des technologies innovantes qui leur permettront non seulement de se différencier, mais aussi de pouvoir offrir des services de qualité à leurs clients de plus en plus exigeants.
Je prendrai l’exemple de la technologie SPP (Service parts planning).
Cette dernière fait office d’un centre de contrôle de tout processus de gestion de service.
L’évolution des technologies de 3eme plateforme, tels que le Clouds, le Big Data et l’analytique, le mobile, le social et l’internet des objets (IDO), fournit les éléments supplémentaires à cette technologie pour faciliter la gestion des services et des pièces de rechange et rendre possible une planification pertinente et une facilité dans la prise de décision.
Or, les services de plusieurs industriels comptent encore sur les tableurs ou un système ERP modifié en interne pour planifier les besoins uniques et très complexes de réseaux de gestion de service et de pièces de rechange.
Trop souvent, les décisions d’investissement sont retardées jusqu’à ce que la performance de service soit mise en question.
L’investissement dans la planification des pièces de rechange constitue le fondement critique et le centre névralgique pour permettre des capacités de planification prédictives et prescriptives, optimiser l’inventaire des pièces et offrir des possibilités d’effet de levier plus large de plateformes de services connectés.
Dans les prochaines années, les industriels continueront à assurer la différenciation concurrentielle par l’association des services avec des produits, y compris des modèles d’affaires du produit-as-a-service où les clients paient pour la disponibilité opérationnelle de produit et de la performance, au fil du temps.
Les services après-vente vont également se transformer grâce à l’innovation et aux produits connectés.
L’objectif des plateformes de services connectés est de transformer le service après-vente réactif à un service prédictif axé sur les processus.
En mettant l’accent sur le service prédictif, le paradigme de la chaîne d’approvisionnement de service migre vers des mécanismes d’alerte précoce.
IDM : Que pensez-vous de l’effort fourni par le Gouvernement pour faciliter l’accès des PMI marocaines aux TIC ?
OK : Le soutien du Gouvernement, notamment via l’ANPME, en matière de mise en place de programmes d’appui à l’investissement en TIC est à saluer.
Néanmoins, dans un environnement concurrentiel de plus en plus difficile et une conjoncture économique privilégiant l’optimisation des investissements, il serait plus que vital de repositionner ces programmes pour réduire le gap de l’efficience et productivité.
Les actions doivent s’orienter dans ce sens.
ce qui permettrait aux entreprises industrielles marocaines de rester compétitives grâce aux technologies de forte valeur ajoutée.
IDM : Qu’offre votre cabinet aux industriels dans ce domaine ?
OK : Notre département IDC Manufacturing Insights est chargé de l’analyse de l’utilisation des TIC au sein du secteur industriel.
Il aide les entreprises manufacturières ainsi que leurs fournisseurs à prendre de bonnes décisions en matière d’investissement dans des technologies plus efficaces, opportunes et perspicaces. et ce, sur la base des recherches fondées sur des faits et des services de consultation.
Doté d’analystes seniors avec plusieurs années d’expérience dans l’industrie, IDC Manufacturing Insights publie mensuellement des bonnes pratiques et guides autour des TIC au sein du secteur industriel à l’échelle mondiale et locale.