Au regard de la crise économique et sociale induite par la pandémie du Covid-19, la Fédération du Commerce et Services (FCS) de la CGEM a élaboré une proposition de plan de relance adapté aux différentes branches des secteurs du commerce et des services, adoptant une approche d’intelligence collective.
«Ce plan de relance établi en étroite concertation avec nos membres vise le maintien de la continuité de l’activité des entreprises des deux secteurs tout en créant de la valeur et évitant ainsi une vulnérabilité sociale à travers la préservation des emplois», a indiqué la présidente de la FCS, Bouchra Outaghani, dans un communiqué.
Selon le communiqué, la crise de la pandémie du Covid-19 a engendré une récession économique impactant tous les secteurs d’activité et principalement le commerce et services représentant conjointement 17,7% du PIB et employant 6,5 millions d’emplois.
«Depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sanitaire, les entreprises du commerce et des services ont subi un impact fort sur leur activité variant de 30 à 70%, certaines sociétés sont même en arrêt d’activité», souligne la même source, précisant que la perte d’emplois pour les 2 secteurs est évaluée à 361.130 affectant par conséquent le pouvoir d’achat des ménages.
Établi autour de 3 axes majeurs, ce plan de relance contient 75 mesures effectives adaptées aux spécificités des secteurs représentés et leur capacité de création de la valeur ajoutée, selon la même source. L’ensemble des mesures proposées sont équilibrées entre celles destinées à relancer l’offre et d’autres à la demande.
Commençant par le 1er axe relatif à la sauvegarde de continuité de l’activité, il vise la préservation en urgence des secteurs du commerce et services en permettant aux entreprises de supporter leurs besoins immédiats de liquidités pour le paiement des charges courantes critiques et éviter les faillites, ajoute le communiqué, notant que, dans ce sens, la FCS a proposé le report de toutes les échéances, bancaires, assurances, sociales et fiscales, et leur étalement sur l’année 2021.
Quant au 2e axe qui concerne la préservation des emplois et le soutien de l’offre, il vise la sauvegarde des compétences des entreprises et particulièrement celles des services, afin de préparer de manière proactive la sortie de crise, et maintenir ainsi les emplois afin d’éviter une éventuelle baisse de la demande.
En ce qui concerne le 3e axe relatif à l’octroi de la visibilité et préservation de la compétitivité, il contient des mesures structurantes visant à renforcer la confiance des acteurs en assurant un climat des affaires favorable à l’investissement, l’export, la digitalisation et la valorisation du capital humain.
Dans ce cadre, la FCS prône un rôle primordial de l’État à travers l’instauration de la préférence nationale de la commande publique, une stratégie pragmatique d’encouragement du Made in Morocco, sans tomber dans le protectionnisme, des programmes d’appui adaptés aux ambitions des secteurs et la mise en place d’une stratégie de redynamisation inclusive et la mise en place de mesures pour la réduction des délais de paiement inter-entreprises.
«Consciente du poids financier de ces mesures sur le budget de l’État, la FCS a proposé des pistes de financement à l’appréciation du gouvernement. Certaines mesures relatives également à la préservation du niveau de la balance des paiements ont été également recommandées», fait savoir la même source, soulignant qu’afin d’anticiper l’ouverture des activités, la FCS s’attelle à élaborer des kits de reprise par branche avec l’appui des associations de branche et des pouvoirs publics afin de garantir le respect strict des mesures sanitaires et des règles instaurées par les autorités compétentes.
Créée en 1960, la FCS représente 64 associations professionnelles et plus de 2.000 entreprises opérant dans les secteurs du commerce et des services. Sa mission fédératrice est de participer au développement des différentes formes de commerce et services en accompagnant ses membres dans leurs réflexions, en clarifiant leurs spécificités par rapport à d’autres modèles, et en participant à la construction d’une doctrine juridique et fiscale adaptée.