Les industries chimiques et parachimiques (ICP)occupent une place importante dans l’économie Marocaine .En effet, ce secteur accapare à lui seul 30,4% des investissements industriels et fédère pas moins de 950 entreprises qui génèrent 63,5 milliards de chiffre d’affaires avec 58 .000 personnes employées .Et le secteur ambitionne de porter ces chiffres encore plus loin d’ici 2020.

Un secteur en pleine expansion

Au Maroc, le secteur chimie-parachimie a connu un développement soutenu entre l’année 2003 entre 2012. Ce secteur se trouve au cœur du développement d’une multitude d’autres branches à savoir l’agriculture, la fabrication de produits alimentaires, au bâtiment et à la construction…
Globalement, 5 acteurs majeurs (hors industrie pharmaceutique) occupent le devant de la scène, selon une étude réalisée par la Fédération de la chimie et de la Parachimie. Aux côtés de l’Office Chérifien des phosphates, on retrouve procter & Gamble, spécialisé dans les produits de soins et de beauté, le spécialiste des fertilisants CharafFertima, le groupe minier Managem et enfin Unilever spécialisé dans les produits de grande consommation.
Pour soutenir sa croissance, deux écosystème ont été lancés dans le secteur des industries chimiques , en décembre 2015, à Rabat , lors d’une cérémonie présidée par Moulay Hafid Elalamy , ministre de l’Industrie du Commerce , de l’Investissement et de l’Economie Numérique et Mohammed Boussaid , ministre de l’Economie et des Finances ,et en présence de Mamoune Bouhdoud, ministre délégué chargé des petites entreprises et de l’intégration du secteur informel.
Ainsi, l’écosystème « Chimie Verte » , qui se positionne en aval du plan Maroc Vert et englobe 5 filières distinctes (Extraits de plantes aromatiques ,Extraits de caroube , Colorants naturels ,Arômes & fragrances ,Cosmétiques bio)permettre de répondre aux défis de compétitivités se posant encore à ses acteurs qui doivent faire face à la faible qualité et l’irrégularité d’approvisionnement en ressources végétales et à la dépendance vis-à-vis des importations (entreprises de l’amont de filière ), pesant sur les coûts de production et le besoin en fonds de roulement , à un positionnement sur des activités d’extraction à faible valeur ajoutée , c’est le cas des entreprises nationales principalement (elles représentent 6% du CA du secteur contre 25% pour les activités de formulation (cosmétiques , arômes & fragrance ), et à un faible niveau de structuration et une prépondérance de l’informel qui constitue un frein au développement de la filière.

Une stratégie sectorielle sur mesure
et des organismes dédiés

Afin de développer les écosystèmes du secteur, une convention-cadre de partenariat a été signée le 02 avril 2014 entre le ministère de l’Economie et des Finances, le ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique, et l’Office Chérifien des Phosphates (OCP). Dans ce sens, le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique dévoile que l’objet de cette convention-cadre est le développement de filières industrielles de valorisation du phosphore dans le giron de l’OCP, entreprise locomotive dans le domaine.
Aussi, 2 contrats de performance ont été conclus entre les ministères en charge de l’Industrie, des Finances et la Fédération de la chimie-parachimie afin d’accompagner le déploiement de 2 écosystèmes structurés à ce jour dans les filières de la chimie verte et de la chimie organique. Ces 2 premiers écosystèmes contribueront d’ici 2020 à créer 12.430 nouveaux emplois directs stables et 20.570 emplois indirects, générer un C.A. additionnel de 14,6 milliards de dhs, une valeur ajoutée additionnelle de 3,8 milliards de dhs ainsi qu’un C.A. à l’export additionnel de 9,8 milliards de
dirhams.
S’agissant des aides et accompagnement, les entreprises des écosystèmes des industries chimiques bénéficient d’un appui ciblé visant à l’appui à l’investissement, à travers le Fonds de Développement Industriel (FDI), à un taux variant entre 15 et 30% du montant global investi, l’appui à la compétitivité des TPME et auto-entrepreneurs, l’accompagnement des entreprises pour la conclusion de contrats de performance mais aussi l’accès au foncier à prix attractifs (39,6 Ha et 60 Ha réservés respectivement aux écosystèmes « Chimie organique » et « Chimie verte »).
La formation fait aussi partie des préoccupations du gouvernement à travers la mise en place d’une offre de formation au profit des 12.430 futurs emplois directs générés par le secteur de la chimie à l’horizon 2020. Elle sera déployée au niveau des établissements de formation professionnelle et en ingénierie (OFPPT, Ecole Mohammadia d’Ingénieurs, Ecole Hassania des Travaux Publics, Ecole Nationale de l’Industrie Minérale) dont la capacité de formation en génie des procédés, notamment sera augmentée,
Par ailleurs, le secteur dispose d’une association professionnelle dédiée à savoir la Fédération de la Chimie et de la Parachimie (FCP). Cette dernière a mis en place des objectifs de développement pour le secteur à savoir la réalisation du Plan d’action commun de la FCP avec le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique mais également la mise en place du Centre Technique de la Chimie, ainsi que la création d’une zone Industrielle Classe 1 pour abriter les Industries du secteur de la Chimie et de la Parachimie.
Pour mener à bien sa mission, la FCP regroupe de sociétés adhérentes et six associations professionnelles à savoir: Association marocaine des industries de peintures , d’encres , de colles et adhésifs, Association marocaine de détergent, Association marocaine de l’industrie pharmaceutique ,Association marocaine des gaz industriels et médicaux, Association marocaine des négociants ,importateurs et formulateurs de Produits phytosanitaires ,Association Cosmétiques Maroc et Association marocaine des importateurs et fabricants d’engrais.
À travers la Fédération, le Maroc a été officiellement accepté en tant que membre du « Responsible Care », qui est l’initiative mondiale de l’industrie chimique pour l’amélioration continue des performances dans les domaines de la santé, de la sécurité et de l’environnement (HSE). Ainsi, la Fédération a organisé la signature officielle du « Responsible Care » le 17 Février 1998 à Casablanca et actuellement, 26 Sociétés ont adhéré et signé la charte « Responsible Care ». Le Maroc est ainsi le 2ème pays en Afrique, après l’Afrique du sud, a avoir adopté le « Responsible Care ».
Récemment, la Fédération a organisé une rencontre la conférence Africaine pour la gestion responsable des produits chimiques, visant à promouvoir les bonnes pratiques pour une gestion responsable des produits chimiques en Afrique à travers le « Responsible Care », jeter les bases pour la création d’une future confédération Africaine de la chimie et à communiquer autour des Ecosystèmes de la chimie lancés sous la houlette du ministère de l’Industrie.
Ainsi, la FCP a réuni autour de cet événement, plus de 500 participants, du Maroc et de pays africains dont une dizaine de représentants de fédérations de chimie ou de patronats d’Afrique francophone ( Algérie, Tunisie, Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali..), des intervenants et experts européens et américains ainsi que des représentants des Nations-Unies ( UN Environnement), de la Confédération mondiale de la Chimie (ICCA) et de la Confédération Européenne de la Chimie ( CEFIC). La conférence a également connu la participation d’intervenants marocains à l’instar du président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, ainsi que des représentants du groupe OCP ; Lesieur, BASF et Unilever.

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