Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement, accompagné de 4 ministres, a rendu visite, mercredi 2 février 2022 à Casablanca, à la Confédération générale des entreprises du Maroc (Patronat marocain). Une réunion phygitale, suivie par un millier d’internautes.
C’est dans des discours francs et sans langue de bois que le gouvernement et le patronat se sont entretenus ce mercredi 2 février 2022 au quartier Palmiers à Casablanca, siège de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc).
D’abord Chakib Alj, président de la CGEM, a salué la démarche et souhaité la bienvenue à son hôte Aziz Akhannouch, Chef du gouvernement, et les ministres qui l’accompagnent. Il s’est réjoui des efforts entrepris par l’exécutif en direction du secteur privé, notamment le plan de relance de 2 milliards de dh pour le secteur du tourisme. En dépit d’une conjoncture difficile, le secteur privé national continue de croire à l’économie, louant une démarche pragmatique pour le développement des activités. La première phase de la généralisation de la protection sociale, sous l’impulsion de SM le roi Mohammed VI, a été aussi magnifiée par le patronat. Entre autres satisfécits, le patron des patrons a loué le lancement des travaux d’une unité de production de vaccins à Benslimane par le souverain.
Doléances et suggestions
Au chapitre des doléances, il n’en a pas moins appelé à l’accélération du remboursement des arriérés de la TVA. Son appel le plus vibrant ira à la gestion de la dette, suite à la conjoncture difficile que des milliers d’entreprises, notamment des TPME, ont traversé. Des structures confrontées à différents challenges, avec des flux de trésorerie tendus, l’impact du remboursement des crédits, l’impact sanitaire.
En termes de suggestions de sortie de crise, Chakib Alj a renvoyé le gouvernement au Livre Blanc publié par la CGEM et qui concernent des mesures adéquates et en congruence avec le nouveau modèle de développement (NMD). Il n’a pas manqué de solliciter un PPP fort et concret devant servir de feuille de route pour donner un coup de pouce à la compétitivité des Entreprises et améliorer le climat des affaires. Une roadmap qui permettrait au Maroc de se positionner dans les chaines de valeur mondiales…
Enfin, la CGEM attire l’attention de l’exécutif sur 4 sujets à savoir le financement (diversification nécessaire), le foncier (implication dans l’érection de parc industriel dans les régions en PPP), l’énergie (porter rapidement le prix du kWh à moins de 50 centimes), et enfin la formation (faire du Maroc une nation digitale en conformité aux recommandations du NMD et former 50 000 talents aux métiers numériques).
Un élan de solidarité nationale
A son tour, le Chef du gouvernement s’est dit enclin à travailler avec le patronat la main dans la main. Il a promis que l’Etat sera aux côtés du secteur privé pour que l’économie retrouve son lustre d’antan. Il a ainsi évoqué les efforts faits par l’Etat, singulièrement à travers le Plan de relance de secteurs sinistrés. Aziz Akhannouch a quand même rappelé que nous ne sommes pas encore sortis de la crise sanitaire et qu’il va falloir tous ensemble lutter pour respecter les mesures de sauvegarde sanitaire. Plus d’une fois, il a insisté sur l’importance de la 3ème dose de vaccination.
Lui emboîtant le pas, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, est revenu sur tous les efforts et acquis du Maroc face à la pandémie. Il a plaidé la 3ème vaccination pour éviter que Covid ne fasse plus de ravages, sachant que la pandémie peut se muer en endémie.
Un train de mesures urgentes souhaité
Grosso modo, les présidents de commissions et représentants de secteurs, tels que le tourisme, l’automobile, le ciment… présenteront des griefs et entraves auxquels ils font face. De concert, ils ont appelé à un moratoire sur les remboursements de crédits, un train de mesures comprenant des contrats-programmes (Etat-Privé) à mettre en place sur un large spectre et sans délais pour éviter la précarité et un marasme. De toutes les façons, ils restent optimistes et croient que cette crise sanitaire peut-être saisie comme une opportunité, à condition de faire un travail d’inventaire globale et de se projeter sur le long-terme.
Mohamed El Kettani, président du groupe Attijariwafa bank, venu représenter le GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc), a annoncé des dépôts et crédits de 1 000 milliards de dh, soutenant que chaque dirham collecté a été distribué sous forme de crédit. Des crédits qui ont bénéficié à quelque 515 000 entreprises. A en croire le président du groupe Attijariwafa bank, les banquiers seront moins regardant et accompagneront le privé dans cette phase de relance.