La crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus offre l’opportunité pour engager des réformes urgentes sur différents plans, a souligné, Abdelaaziz Ait Ali, Senior Economist au Policy Center for the New South (PCNS)..

Dans un podcast publié par le PCNS sous le titre «Quel bilan de la situation économique de 2020», M. Ait Ali a mis en avant le lancement du chantier de la généralisation de la couverture sociale, eu égard à la précarité dans laquelle se sont retrouvées de larges catégories de la société durant cette crise.

«Le Maroc ne disposait pas d’un registre social unifié qui définit clairement les ménages qui peuvent bénéficier des programmes d’aides sociaux», a fait remarquer l’économiste, notant qu’avec la difficulté de déployer des transferts directs aux ménages impactés, l’État a décidé d’ériger le sujet en «priorité nationale».

Ce chantier figure dans la loi de finances avec des délais précis. L’objectif étant de doter chaque Marocain d’un système de couverture à même de prévenir le basculement vers une situation financière difficile en temps de crise, a précisé l’économiste, notant que «le Maroc est conscient du rôle que doit jouer l’État à l’ère post-Covid».

L’État providence s’impose actuellement, eu égard aux besoins exprimés par les citoyens vis-à-vis de l’État, a-t-il estimé, appelant à «une redéfinition des priorités publiques pour accorder davantage d’importance aux secteurs sociaux», ce qui représente un investissement dans le capital humain avec des répercussions éventuelles sur l’activité économique.

En outre, M. Ait Ali a mis l’accent sur la montée en force de la dimension climatique et environnementale au cours de cette crise, ajoutant que le Royaume a adopté une politique industrielle verte, avec comme ligne directrice le volet environnemental, ce qui témoigne, a-t-il dit, de l’ambition du Maroc de devenir «une plateforme industrielle verte sur les portes de l’Europe».

«La pandémie nous a amenés aussi à accélérer la réforme du régime des changes, les autorités ont élargi les bandes de fluctuations pour fluidifier davantage les capacités de l’économie à gérer les chocs économiques», a-t-il fait observer, notant qu’il faut penser aux prochaines étapes de cette réforme.

Quant aux perspectives de l’année 2021, l’économiste a anticipé une croissance aux alentours de 5%, grâce aux prémices d’une bonne année agricole, ce qui dynamisera le secteur primaire et les activités y associées, notant qu’en revanche, les équilibres externes seront mis à l’épreuve cette année, suite au ralentissement de l’activité touristique, une reprise d’importations portée par la demande intérieure et la hausse des prix du pétrole.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here