Sur les 50 % prévus d’ici 2020, seulement 10% des procédures administratives ont été dématérialisées. La numérisation concerne principalement le télé-paiement, la télé-réclamation et les télé-services.

Le Maroc accuse du retard en matière de la réduction du « Digital Divide », en l’occurrence la fracture numérique. Si le ministère de l’Industrie, de l’investissement et de l’économie numérique a prévu de digitaliser un pourcentage de 50 % des démarches administratives à l’horizon 2020, 10% seulement de ces procédures ont été dématérialisées, regrette Youssef Guerraoui Filali, président du Centre marocain pour la gouvernance et le management. Le modérateur d’une conférence débat organisée par l’école d’ingénieur et de management marocaine « ISGA » à Rabat le vendredi 23 février sur le thème «Comment le Maroc peut mettre en place une filière innovante et performante en matière de compétitivité digitale?», a fait savoir que la numérisation qui concernent majoritairement le télé-paiement, la télé-réclamation et les télé services, restent insuffisantes pour faire bouger le Maroc de son classement mondial e-gouvernement, dont il occupe la 4e place en Afrique et 95e place sur les 195 pays classés. Un énorme effort reste encore à déployer pour réaliser les 40 % sur les trois années à venir. À commencer par la qualification des ressources humaines et la formation dans le numérique. A ce titre, il faut rappeler qu’au Maroc, selon les dernières statistiques, un nombre de 3.000 techniciens ingénieurs et techniciens seulement sont formés par an, soit 3 ingénieurs par 10.000 habitants. A cela il faut ajouter, « Une grande partie des ingénieurs marocains qui partent à l’étranger pour poursuivre leur carrière professionnelle», signale Fréderic Michel Chevalier, directeur et fondateur du cabinet Legal e-services à Casablanca. Pour ce dernier, la donne change entièrement dans le secteur privé. Selon ses propos, la machine est bien mise en marche particulièrement dans les grandes entreprises. « Pour accompagner les mutations que connait le monde d’aujourd’hui, les grandes entreprises se digitalisent en s’appuyant sur leurs propres ressources », explique-t-il. Ce qui n’est pas le cas pour les PME dont l’Etat marocain ambitionne de compter 20% d’entre eux parmi les entreprises numériquement connectées d’ici 2020. Pour rappel, la nouvelle stratégie digitale est lancée en 2015. Une de ses grandes promesses est le lancement de l’agence de développement digital, effectuée en début de l’année en cours. Outre la digitalisation des services administratifs et l’intégration du numérique au système éducatif, le plan qui s’étale jusqu’à 2020 ambitionne également la généralisation du Wifi-OutDoor gratuit dans les espaces publics.

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