Le discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de l’ouverture de la session législative a suscité de nombreuses réactions au sein du paysage politique et intellectuel marocain.
Pour l’analyste politique Mohamed Chiker, ce discours royal se distingue par la clarté de ses orientations et par son appel direct à la responsabilité collective des institutions politiques du Royaume.
Selon lui, l’un des points saillants du discours réside dans l’appel du Souverain adressé à l’ensemble des composantes du champ politique – Parlement, Gouvernement et partis – à accélérer la mise en œuvre des chantiers ouverts, en particulier au cours de cette dernière année du mandat législatif.
Chiker estime que cette injonction royale constitue une réponse implicite aux voix ayant récemment réclamé un remaniement ou un changement de gouvernement.
« L’insistance sur la nécessité de poursuivre et d’intensifier le travail gouvernemental traduit la volonté royale de maintenir la continuité institutionnelle », explique-t-il.
L’analyste note également que le discours a interpellé directement les partis politiques et les médias, les invitant à renforcer leur rôle d’encadrement et de formation des citoyens, notamment des jeunes.
Pour lui, cette référence royale subtile renvoie à un constat préoccupant : la participation de jeunes aux manifestations récentes reflète une faiblesse des capacités de mobilisation et d’encadrement des acteurs politiques et médiatiques, qui doivent désormais « assumer leur part de responsabilité et revoir leurs méthodes d’action pour regagner la confiance de la jeunesse ».
Par ailleurs, le Roi a réaffirmé la nécessité de concrétiser les orientations du dernier discours du Trône, en particulier celles relatives à la mise en œuvre du nouveau cycle de chantiers structurants destinés à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes et à dynamiser le développement local.
Mohamed Chiker souligne que le discours actuel y a ajouté une dimension supplémentaire, en insistant sur le développement des zones montagneuses, qui représentent près de 30 % de la population marocaine, et sur leur intégration dans le tissu économique national.
Pour l’analyste, cette vision traduit une conviction constante du Souverain : toute politique de développement d’un État émergent ne peut réussir sans une véritable inclusion territoriale et sociale.
Autrement dit, la croissance nationale ne prend sens que lorsqu’elle se traduit par une amélioration concrète des conditions de vie dans les territoires les plus reculés.
Rachid Mahmoudi































