La crise russo-ukrainienne a mis plusieurs secteurs dans une situation difficile, dont l’industrie agroalimentaire au Maroc. Toutefois, le secteur qui avait déjà fait face à la période pandémique, a su à nouveau montrer sa résilience et continuer à demeurer vital pour le pays.

Le secteur de l’agroalimentaire au Maroc est non seulement l’un des fleurons de l’économie nationale, mais aussi une filière cruciale et vitale pour le Royaume. Contribuant à hauteur de 25% de la production industrielle, l’agroalimentaire absorbe 22 % des emplois formels, 16% des investissements industriels et 15% de l’export des produits transformés pour une production de plus de 102 milliards de Dirhams.

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C’est ce secteur dont les entreprises représentent aujourd’hui plus de 27% de l’Industrie marocaine qui s’est vu impacté un tant soit peu par la crise russo-ukrainienne. Selon le directeur général de la Fédération Nationale de l’Agroalimentaire (FENAGRI), Hamid Felloun, le Maroc est l’un des rares pays à avoir su faire face à la présente crise. Pour lui, les opérateurs et fournisseurs de la filière sont à féliciter, pour ne pas avoir courbé l’échine. Une action qui a permis à l’agroalimentaire de ne pas être véritablement impacté par la crise en Ukraine. « Ayant déjà fait l’exercice avec la pandémie de la Covid-19, nous étions parés depuis le départ à toute éventualité. Il n’y a que nos branches liées aux oléagineux et céréales qui ont subi des renchérissements de coûts », a souligné le DG de la FENAGRI.

Couvrir les besoins et créer des emplois

Une croissance des prix, dont avait fait part le Haut-commissariat au Plan (HCP), signalant des hausses de l’indice des produits alimentaires observées entre mai et juin 2022, avec 2,7%, sachant que l’indice des prix à la consommation a connu une hausse de 0,5% par rapport au mois précédent.

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En vue de pallier le contexte actuel, Hamid Felloun a révélé une forte mobilisation de sa filière pour une atteinte de l’autonomie alimentaire du pays. Atteindre un niveau raisonnable de taux de couverture par la production locale demeure un enjeu de taille. Au Maroc, l’industrie des oléagineux a de grandes ambitions. Dans sa nouvelle stratégie dénommée «Al Jayl Al Akhdar», la filière envisage de doubler les superficies emblavées à 80.000 hectares à l’horizon 2030, dont 30.000 ha en colza et 50 000 pour le tournesol.

Elle devrait permettre d’atteindre une production capable de satisfaire, à cette échéance, 15% des besoins de consommation du marché intérieur contre 1,7% en 2019 et générer 170.000 emplois», confie notre interlocuteur. Il convient tout de même de préciser que la réussite de la stratégie repose notamment sur l’adhésion des agriculteurs ciblés, les aléas climatiques, ainsi que l’accès à des semences de qualité et à fort potentiel de rendement. Un levier essentiel au développement des cultures oléagineuses.

Hervée Mona

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