Dans cet entretien, Alessandro Corticelli, Market Development Manager et Dana Mosora, Marketing Director, nous livrent la stratégie de The DOW Chemical Company en matière de lutte contre la profération des déchets plastiques.

IDM : quelle est votre stratégie pour le développement durable ?

Dana Mosora : On croit en la valeur positive et aux qualités de l’emballage plastique. Notre rôle c’est d’apporter de nouvelles technologies pour préserver les produits tout en diminuant les matières qui entrent dans la fabrication de l’emballage. Ceci permet de réduire de manière significative les déchets. En améliorant l’emballage, on favorise le recyclage. Qui dit recyclage, dit aussi la fin des débris marins. Il s’agit, comme vous le voyez d’une stratégie qui s’engage pour le développement de solutions écologiques. C’est notre vision stratégique.

Que fait DOW pour contribuer à l’élimination des déchets dans les pays où elle opère ?

 Dana Mosora : On est très engagés dans les projets qui apportent des solutions pertinentes dans les pays où on opère. C’est le cas d’un projet energy bag, aux États-unis. Il s’agit d’un programme pilote qu’on soutient car il est innovant. Dans la ville de Citrus Heights en Californie, une start-up a mis en place un procédé pour réutiliser le plastique difficilement recyclable en le transformant en carburant. L’objectif principal de ce programme était de savoir comment on pouvait faire pour qu’il n’y ait presque plus de déchets en plastique dans la décharge.

Quelle est votre stratégie en matière d’élimination des déchets ?

Dana Mosora : Généralement, d est très impliquée dans l’éradication des rejets plastiques. Car pour nous, il peut y avoir de développement sans un environnement sain et non-pollué. Ainsi, dans chaque pays, notre entreprise travaille avec les autorités locales afin de trouver des solutions qui permettront de réduire les déchets. notre collaboration avec les gouvernements peut porter sur le volet législatif ou encore réglementaire. il ne s’agit pas pour nous de faire du lobbying afin de booster notre activité, mais plutôt d’encourager les pays à lutter contre la pollution. DOW soutient, comme je vous l’avez expliqué, les associations écologiques en parrainant des projets innovants.

Quelles sont les actions que vous entreprenez au Maroc?

Alessandro Corticelli : La première action de DOW, aussi bien au Maroc comme partout dans le monde, c’est de rendre l’emballage plus fin, beaucoup plus souple et flexible plus qu’il ne l’est maintenant. Vous devez savoir qu’on est actuellement en contact avec la fédération marocaine de plasturgie. On a eu plusieurs rencontres avec les professionnels afin de trouver des solutions pour maitriser le rejet des déchets en plastique. Notre souhait, c’est d’impliquer les autorités marocaines dans cette démarche. On y travaille actuellement et on espère sortir avec des solutions concrètes.

Que pensez-vous de la dernière loi adoptée au Maroc visant à interdire les sacs en plastique ?

Alessandro Corticelli : On a eu le même cas au ghana. Ce genre de loi est, en plus d’être carrément contre-productif, inefficace. Il y a un an, le gouvernement du ghana a promulgué une loi qui interdit l’utilisation des sachets en plastique. On a pris contact avec les professionnels de plasturgie, ainsi qu’avec les autorités ghanéennes. Ces dernières ont manifesté un intérêt particulier à notre approche et ont aussitôt fait marche-arrière sur cette loi. Sauf qu’elles nous ont demandé d’ajouter un additif chimique pour que les déchets plastiques deviennent dégradables. On leur a expliqué que cette méthode allait nuire à l’environnement car au lieu d’être ramassé et recyclé, le plastique va fondre dans la nature. Ceci risque d’empoisonner, l’eau, la nappe phréatique et les ressources halieutiques. Le rejet de déchets plastiques non-dégradables est beaucoup plus simple. On peut les ramasser alors que les petites particules se dispersent un peu partout. pire encore, on ne pourra jamais les assembler car elles sont microscopiques. L’autre grand problème c’est qu’en mentionnant sur l’emballage le terme «biodégradable», les gens seraient encore plus tentés de les jeter car ils vont croire que ces déchets s’élimineront naturellement comme le bois ou encore le papier.

Et c’est quoi la solution la plus adaptée ?

 Alessandro Corticelli : Le problème ce n’est pas l’emballage, mais plutôt son élimination. Il y a deux étapes importantes pour combattre ce fléau. Premièrement, le Maroc doit agir le plus vite possible pour qu’il ait un système plus performant en matière de recyclage. Deuxièmement, il faut sensibiliser les citoyens sur l’intérêt du recyclage et les dangers environnementaux que peuvent causer le rejet de l’emballage dans la nature.

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