Le 17e Sommet des BRICS s’est ouvert dimanche au Musée d’Art Moderne de Rio de Janeiro, en présence des chefs d’État et de gouvernement des pays membres, dans un contexte de fortes tensions commerciales et géopolitiques. Cette édition du sommet se déroule pour la première fois depuis l’élargissement du groupe à 11 membres.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, hôte du sommet, a dressé un constat alarmant de la situation internationale, dénonçant un « effondrement sans précédent du multilatéralisme ». Dans son discours d’ouverture lors de la session consacrée à la paix, à la sécurité et à la réforme de la gouvernance mondiale, Lula a appelé à une transformation en profondeur du Conseil de sécurité de l’ONU. Il a plaidé pour un organe « plus légitime, représentatif, efficace et démocratique », intégrant de nouveaux membres permanents d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.
Le chef d’État brésilien a également fustigé la prolifération des conflits : « Jamais nous n’avons vu autant de guerres depuis la Seconde Guerre mondiale », a-t-il averti, tout en critiquant les priorités budgétaires des grandes puissances qui, selon lui, consacrent 5 % de leur PIB à l’armement, contre seulement 0,7 % à l’aide au développement.
Il a souligné l’urgence d’un dialogue direct pour parvenir à un cessez-le-feu en Ukraine et à la création d’un État palestinien sur la base des frontières de 1967. Lula a insisté sur la responsabilité des BRICS dans la construction d’un nouvel ordre mondial « plus inclusif et pacifique », capable de prévenir les conflits dans un système qu’il a qualifié « d’archaïque et d’exclusif ».
Ce sommet intervient alors que les BRICS – qui comptent désormais le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie et l’Indonésie – tentent de renforcer leur poids sur la scène internationale. Le bloc regroupe près de la moitié de la population mondiale et représente environ 40 % du PIB planétaire.
Les discussions de cette première journée portent également sur le multilatéralisme, les chaînes d’approvisionnement, les enjeux financiers, le commerce numérique et l’intelligence artificielle, en présence de chefs de délégation d’organisations internationales, dont le secrétaire général de l’ONU António Guterres.
Le président chinois Xi Jinping est absent, représenté par son Premier ministre Li Qiang, tandis que Vladimir Poutine intervient par visioconférence.
La question d’une alternative au dollar refait surface dans les débats, mais la présidente de la Nouvelle banque de développement du groupe, Dilma Rousseff, a estimé que « personne aujourd’hui ne veut assumer la place des États-Unis ». Un scénario d’autant plus improbable après les menaces du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane de 100 % aux pays contestant la suprématie du billet vert.
Le sommet se poursuivra lundi avec des sessions dédiées à l’environnement, à la santé mondiale, et à la COP30 que le Brésil accueillera en novembre.