Sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a intégré le développement durable dans son projet sociétal, matérialisé par la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD), adoptée en 2017. Cette stratégie vise une transition vers une économie verte et inclusive d’ici 2030, et est alignée avec l’Agenda 2030 des Nations Unies, le Nouveau Modèle de Développement et l’Accord de Paris.
Pour renforcer sa mise en œuvre, une Commission Nationale de Développement Durable et un Comité de Suivi et d’Accompagnement ont été créés. En 2023, des consultations publiques ont permis d’actualiser la SNDD, aboutissant à une vision à l’horizon 2035, déclinée en 6 domaines de transformation, 20 objectifs stratégiques et 225 cibles, suivis par 75 indicateurs nationaux.
L’administration marocaine, moteur de cette transformation, a adopté une Charte de l’Exemplarité de l’Administration, avec des objectifs comme l’approche environnementale dans les bâtiments publics, la gestion des déchets, et la promotion des achats publics durables. Les administrations ont été incitées à réaliser des audits environnementaux et à proposer des plans d’administration exemplaire. Une nouvelle version de cette charte a élargi son champ d’application et actualisé ses objectifs pour inclure les collectivités territoriales et les institutions publiques.
Cette approche participative et inclusive vise à garantir une croissance économique durable et une autonomie stratégique, avec des actions concrètes comme l’installation de panneaux solaires et l’utilisation d’équipements économes en énergie, permettant des économies significatives.
L’engagement du Maroc dans la lutte contre le changement climatique : une vision intégrée
Le Maroc, engagé dès le début dans les efforts internationaux contre le changement climatique, a ratifié plusieurs accords majeurs comme la Convention-cadre des Nations Unies et l’Accord de Paris. La loi-cadre n° 99-12 et la stratégie nationale de développement durable guident sa politique climatique, incluant des projets pour une transition à faible émission de carbone.
Plan Climat National 2030
Ce plan cherche à établir un modèle de développement durable en impliquant tous les acteurs locaux. Il inclut des plans régionaux pour anticiper les impacts climatiques et réduire les émissions de gaz à effet de serre à travers des projets d’adaptation et de mitigation.
Contribution déterminée au niveau national (CDN)
La CDN du Maroc pour 2021 vise une réduction des émissions de 45,5 % d’ici 2030, avec un objectif inconditionnel de 18,3 %. Elle comprend des mesures dans divers secteurs, avec un coût total estimé à 78,8 milliards de dollars pour la réduction et l’adaptation. La CDN 3.0 prévoit une ambition accrue avec des projets en énergies renouvelables, biomasse, et hydrogène vert.
Stratégie nationale à long terme pour la réduction des émissions de carbone (SNBC-LT)
Pour limiter le réchauffement à 1,5°C, le Maroc a élaboré une stratégie avec des objectifs sectoriels pour 2050, incluant une production d’électricité décarbonée à 96 %, une agriculture durable, et des villes “intelligentes”. La feuille de route implique des investissements, des besoins technologiques et une collaboration internationale.
Plan National Stratégique d’Adaptation 2030
Ce plan vise à renforcer la résilience du Maroc face aux impacts climatiques en adoptant une approche coordonnée à tous les niveaux. Un projet régional a été lancé pour améliorer les systèmes d’information sur les risques climatiques et soutenir le financement privé des projets d’adaptation.
Communications nationales et rapports internationaux
Depuis la ratification de la Convention-cadre, le Maroc a soumis plusieurs communications nationales et rapports, avec un rapport de transparence biennal prévu pour 2024. Une plateforme MRV est en cours de déploiement pour suivre les émissions et les mesures de mitigation.
Comité national sur le changement climatique et la biodiversité
Le Maroc a réactivé ce comité pour renforcer la gouvernance climatique et coordonner la mise en œuvre des politiques nationales.
Renforcement de l’accès au financement
Le Maroc aligne son secteur financier avec les objectifs climatiques, développant des obligations vertes et une stratégie de financement des CDN. Quatre entités nationales sont accréditées pour le Fonds vert pour le climat, ayant déjà obtenu 265,6 millions de dollars pour divers projets.
Protection et valorisation de la biodiversité
La stratégie nationale de développement durable met l’accent sur la gestion des ressources naturelles et la préservation de la biodiversité. Le programme national de protection des milieux naturels, financé à hauteur de 225 millions de dirhams, soutient divers projets, incluant l’aménagement de parcs et la valorisation des zones humides. Pour 2025-2027, des projets supplémentaires sont prévus pour la protection et l’aménagement de divers sites écologiques.
Économie circulaire et lutte contre la pollution : réponse stratégique aux défis du développement durable
L’économie circulaire comme solution stratégique
Face aux défis climatiques et énergétiques, l’économie circulaire se démarque comme une réponse clé pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Depuis 2014, le Maroc a renforcé ses engagements avec la loi-cadre n° 12-99, qui prône une gestion durable des ressources naturelles et une gestion améliorée des déchets. Le pays a mis en place des initiatives pour réduire les déchets, promouvoir le recyclage et intégrer la responsabilité élargie des producteurs. La Stratégie nationale de développement durable 2035 et la Stratégie nationale à faible émission de carbone soulignent l’importance de l’économie circulaire pour une transition vers une économie verte. Des efforts sont en cours pour améliorer les cadres juridiques, notamment avec la révision des lois sur la gestion des déchets et l’élaboration de nouvelles lois pour soutenir la transition vers des pratiques circulaires.
Vers une industrie propre
Deux décennies de lutte contre la pollution industrielle Depuis 1998, le Maroc a investi dans des fonds pour lutter contre la pollution industrielle, avec des mécanismes tels que le Fonds de dépollution industrielle (FODEP) et le Mécanisme volontaire de lutte contre la pollution industrielle des rejets liquides (MVDIH). Ces fonds ont soutenu de nombreux projets pour traiter les rejets polluants. Le Fonds national de l’environnement et du développement durable a également contribué à des projets de traitement des eaux usées et à la mise à niveau environnementale de secteurs comme l’huile d’olive et la poterie. Un nouveau programme vise à mettre à niveau les zones industrielles et autres secteurs économiques polluants avec un budget estimé à 20 milliards de dirhams.
Quinze ans de gestion durable des déchets ménagers : bilan et perspectives
La gestion des déchets au Maroc a progressé avec la mise en œuvre du Programme national des déchets ménagers lancé en 2008. Ce programme a amélioré la collecte, la valorisation, et la gestion des déchets, atteignant des taux de collecte de 96 % en 2022. Cependant, des défis demeurent, notamment les impacts environnementaux liés à l’enfouissement des déchets. Une nouvelle vision intégrée propose de renforcer la collecte sélective, le recyclage, et de développer des modèles spécifiques pour les collectivités moins grandes. Un projet de loi en cours vise à intégrer ces principes dans la législation actuelle pour une gestion plus durable des déchets.
Programme national intégré d’assainissement liquide et traitement des eaux usées
Pour améliorer l’assainissement liquide, le Département du Développement Durable et le ministère de l’Intérieur ont lancé en 2007 un programme visant à atteindre 80 % de raccordement urbain d’ici 2020 et à réduire la pollution domestique de 60 %. En 2018, des progrès notables ont été réalisés : le raccordement a atteint 76 % et le traitement des eaux usées 52 %, avec 134 stations, dont 8 maritimes. En 2018, un programme intégré de 42,76 milliards de dirhams a été lancé pour étendre l’assainissement aux zones rurales et améliorer la réutilisation des eaux usées traitées, avec des objectifs de raccordement de 90 % et une réduction de pollution de 80 % d’ici 2040. En 2023, le taux de raccordement a atteint 83,5 % et le traitement des eaux usées 57,5 %, avec 176 stations opérationnelles.
Protection des côtes marocaines
Le Maroc, avec ses littoraux Atlantique et Méditerranée, est exposé aux risques de pollution marine due au transport maritime de produits polluants. Pour y faire face, un plan national d’urgence a été établi en 1996, coordonné par le secteur du développement durable, avec des interventions des Forces Armées Royales et des secteurs publics. Des exercices biannuels évaluent l’efficacité de ce plan ; le onzième est prévu en septembre 2024 au port de Tanger Med.
Programme national de l’air
La pollution de l’air, un risque majeur pour la santé, est surtout un problème dans les grandes agglomérations. En 2014, la dégradation de l’air a été estimée à 9,7 milliards de dirhams, soit 1,05 % du PIB. En réponse, le Programme National de l’Air (PNAir) 2018-2030 a été mis en place pour réduire la pollution et renforcer le réseau de surveillance, avec un objectif de 140 stations d’ici 2030. En 2020, 50 stations étaient opérationnelles, et 20 autres en cours d’installation, avec un budget de 127 millions de dirhams.
Lutte contre les polluants climatiques de courte durée
Le Maroc lutte contre les polluants climatiques de courte durée (SLCP) tels que le méthane, l’ozone et le carbone noir. Depuis 2014, le pays est membre de la Coalition pour le climat et l’air pur (CCAC). Un plan d’action national a été élaboré en 2018 pour réduire ces polluants, avec 51 mesures proposées. Le Maroc a aussi rejoint l’Initiative pour l’engagement mondial en faveur du méthane (GMP), visant une réduction de 30 % des émissions mondiales de méthane d’ici 2030. Trois projets spécifiques sont en cours pour évaluer et réduire les émissions de méthane dans différents secteurs.
Pour améliorer la lutte contre la pollution de l’air, plusieurs textes législatifs ont été adoptés, notamment la Loi n° 03-13 et divers décrets et arrêtés fixant les normes de qualité de l’air et les limites d’émission pour différents secteurs. Ces mesures visent à renforcer le cadre réglementaire et à mieux surveiller la qualité de l’air.
En ce qui concerne la gestion des produits chimiques, le Maroc s’engage à une gestion durable conformément aux conventions internationales telles que celles de Stockholm, Rotterdam, et Minamata. Le Maroc a ratifié ces accords pour contrôler les polluants organiques persistants, les pesticides dangereux, et le mercure. Un programme national a été mis en place pour la gestion des biphényles polychlorés (PCB), avec des résultats notables comme la création d’une plateforme de traitement des PCB, l’élimination de quantités importantes d’équipements contaminés, et le renforcement des capacités de surveillance.
La stratégie énergétique nationale du Maroc, initiée il y a plus d’un demi-siècle sous Hassan II, vise la transition vers les énergies propres en valorisant les ressources locales et en développant l’efficacité énergétique. Depuis 2009, sous la direction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette stratégie se concentre sur un mix énergétique diversifié et durable, avec un objectif de 52 % d’énergies renouvelables d’ici 2030.
L’impulsion donnée par le Roi lors de la COP21 en 2015 a accéléré la mise en œuvre de cette stratégie. En 2021, le Maroc a adopté un nouveau modèle de développement pour renforcer l’attractivité économique du secteur énergétique, réduire les coûts, et encourager la production décentralisée et l’accès à l’énergie à des prix compétitifs, tout en établissant un cadre régulatoire transparent.
Le Maroc renforce son réseau électrique pour accélérer la transition énergétique, avec un investissement d’environ 20,38 milliards de dirhams depuis 2000. Les projets à venir incluent une augmentation des investissements et la participation du secteur privé pour améliorer le transport d’électricité, notamment par une nouvelle interconnexion de très haute tension.
Le pays vise également une électrification rurale complète, avec un programme 2024-2027 pour atteindre un taux de 99,96 % d’ici fin 2027, en électrifiant 759 douars et 1 550 écoles.
Pour renforcer l’intégration régionale, le Maroc développe des interconnexions électriques avec l’Espagne, le Portugal, et quatre pays européens. En matière de production, le Maroc a ajouté 2 794 mégawatts d’énergies renouvelables depuis 2009, avec un objectif de dépasser les sources fossiles d’ici 2027 grâce à un plan d’investissement de 87,9 milliards de dirhams.
Le Maroc a amélioré son cadre législatif avec des réformes pour encourager l’investissement et la production décentralisée. L’Autorité nationale de régulation de l’électricité, créée pour garantir une régulation transparente, a mis en place des mesures telles que des codes techniques et des tarifs réduits pour attirer les investisseurs.
Les énergies renouvelables au Maroc : bilan et perspectives
Suivi royal et progrès des projets
Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a intensifié ses efforts pour développer les énergies renouvelables. Les séances de travail présidées par le Roi ont permis de suivre les avancées et d’ajuster les objectifs. Le 26 avril 2018, le PDG de l’Agence Marocaine pour l’Énergie Durable (MASEN) a présenté les projets solaires « Noor » et éoliens en cours, ainsi que les objectifs pour 2030. En novembre 2018, le Roi a encouragé la transformation publique pour l’usage des énergies renouvelables, tandis qu’en octobre 2020, il a appelé à accélérer les projets en cours malgré les retards. En novembre 2022, il a souligné la nécessité d’accélérer la transition énergétique et de promouvoir l’hydrogène vert pour renforcer la souveraineté énergétique du Maroc.
Réalisations et investissements
Depuis 2009, le Maroc a investi environ 60 milliards de dirhams dans les énergies renouvelables, atteignant une capacité de 4,6 GW. Les projets en cours visent à augmenter cette capacité de 7 500 MW d’ici 2027, avec un investissement annuel prévu de 15,1 milliards de dirhams. Le complexe solaire Noor Midelt, les améliorations du réseau électrique et la promotion de l’utilisation du gaz naturel sont des priorités. Des efforts sont également faits pour atteindre la neutralité carbone dans l’industrie, notamment avec le Groupe OCP.
Nouvelles initiatives et réformes
De nouvelles initiatives incluent le développement de l’hydrogène vert et des projets photovoltaïques, ainsi que l’alimentation en énergies renouvelables des stations de dessalement d’eau. Des programmes visent aussi à fournir de l’énergie propre aux zones industrielles et à valoriser la biomasse et les courants marins. En matière de législation, des réformes récentes ont simplifié les procédures d’investissement et renforcé la transparence pour attirer les investisseurs dans le secteur des énergies renouvelables.
Développement de l’efficacité énergétique comme levier de la stratégie énergétique nationale du Maroc
Le Maroc place l’efficacité énergétique comme pilier central de sa stratégie énergétique, initiée avec le Plan National des Actions Prioritaires (PNAP) 2009-2013. Parmi les réalisations notables, l’installation de 5 millions d’ampoules basse consommation et l’initiative tarifaire économique ont permis des économies substantielles en énergie. En 2013, le Maroc a adopté une Stratégie Nationale de l’Efficacité Énergétique à l’horizon 2030, visant les secteurs du transport, des bâtiments, de l’industrie, de l’agriculture et de l’éclairage public. Actuellement, des plans régionaux d’efficacité énergétique et de décarbonation sont en développement.
Les projets incluent la réhabilitation énergétique des bâtiments publics, ayant déjà réhabilité plus de 6 500 mosquées, économisé 2 000 mégawattheures et installé 3,3 mégawatts de panneaux solaires. Un programme d’audit énergétique industriel a révélé des économies potentielles importantes. Le secteur des transports bénéficie d’une assistance technique pour les véhicules électriques et l’éclairage public solaire est testé en zones rurales et dans la région de l’Oriental.
L’effort de sensibilisation comprend des récompenses pour la réduction de consommation d’électricité et des ateliers de formation. Législativement, la loi n° 09-47 de 2011, les décrets de 2014 et 2019, ainsi que les décrets récents sur la performance énergétique et les mesures incitatives ont structuré le cadre légal. La Société d’Investissements Énergétiques (SIE) est réorientée pour superviser les projets d’efficacité énergétique et la décarbonation des secteurs économiques.
L’hydrogène vert : un projet prometteur dirigé par Le Roi
Le Maroc, doté d’un potentiel considérable en énergies renouvelables (49 000 térawattheures/an pour le solaire et 11 500 térawattheures/an pour l’éolien), vise une transition énergétique majeure depuis 2009. Avec une capacité installée actuelle de 4,6 gigawatts et un investissement de 6 milliards de dollars, le pays prévoit d’ajouter 9,6 gigawatts d’ici 2027, incluant éolien, solaire, et stockage d’énergie. Le Maroc améliore son cadre législatif avec des lois récentes pour encourager les investissements et la production d’électricité renouvelable.
Développement de l’hydrogène vert
Sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc a lancé un projet d’hydrogène vert en trois phases : le lancement royal, le développement par le gouvernement, et la mise en œuvre. Le projet vise à établir une chaîne de valeur complète pour l’hydrogène vert, avec des investissements dans les énergies renouvelables pour soutenir l’industrie de l’hydrogène. Des réunions sous la présidence du Chef du Gouvernement ont structuré le développement de cette offre, avec une mise en œuvre officielle prévue en mars 2024.
Principes de l’offre hydrogène vert
L’offre marocaine en hydrogène vert repose sur : la prise en charge des risques par le secteur privé, la création de zones de production dédiées, une approche claire et transparente, et le développement d’infrastructures adaptées (dessalement, stockage, transport). Le projet inclut une cartographie des ressources, un plan pour le stockage et l’exportation de l’hydrogène, et un soutien au développement industriel et technologique.
Contribution à la stratégie de développement bas-carbone
La stratégie à long terme du Maroc, présentée lors de la COP28, vise la neutralité carbone d’ici 2050. L’hydrogène vert est central pour décarboner le mix électrique, réduire les émissions dans les transports et l’industrie, et contribuer à une croissance économique durable avec une augmentation significative du PIB et de l’emploi.
Rôle de l’hydrogène vert dans la transition énergétique
L’hydrogène vert est crucial pour la transition énergétique du Maroc. En diversifiant son mix énergétique et en réduisant sa dépendance aux combustibles fossiles, le Maroc se positionne comme un leader régional en énergies renouvelables. Le développement de l’hydrogène vert contribuera à l’innovation, à la création d’emplois, et à renforcer la position du Maroc sur le marché des énergies propres.
L’Infrastructure gazière du Maroc et le développement de l’hydrogène vert
Dans un contexte énergétique international volatile, marqué par la pandémie, les conflits géopolitiques, et l’accent mis sur les énergies renouvelables, le Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s’engage dans une stratégie ambitieuse pour renforcer sa souveraineté énergétique. La mise en place d’une infrastructure gazière moderne vise à soutenir cette souveraineté tout en promouvant une économie verte.
À court terme (2024-2027), le Maroc prévoit la construction de pipelines reliant les champs de gaz à Tendrara et Larache au gazoduc Maghreb-Europe (GME), l’installation de stations de gaz naturel liquéfié (GNL) à Nador et Mohammedia, et le développement de nouveaux pipelines. À moyen terme, des stations de GNL supplémentaires seront mises en place, et à long terme, des interconnexions internationales seront développées, notamment avec les réseaux gaziers mauritanien et sénégalais via le gazoduc Nigeria-Maroc.
Le projet du gazoduc Nigeria-Maroc, avec une capacité de 30 milliards de mètres cubes par an et un budget de 25 milliards de dollars, est essentiel pour intégrer les réseaux africains et européens. Ce projet favorisera le développement économique régional et l’intégration énergétique.
Développement et sécurité de l’énergie nucléaire au Maroc
Depuis 2009, le Maroc explore les options de l’énergie nucléaire pour l’électricité et le dessalement de l’eau. La réflexion s’est déroulée en trois phases : une évaluation initiale (2009-2011), une revue externe par l’AIEA (2013-2016), et la mise en œuvre d’un plan de travail intégré depuis 2017. Ce plan couvre les domaines nécessaires à l’intégration de l’énergie nucléaire au Maroc, incluant le cadre juridique, la gestion des ressources humaines et les infrastructures.
Le Maroc s’intéresse particulièrement aux réacteurs modulaires petits (SMR) pour leur flexibilité et leur faible empreinte carbone. Le pays soutient les initiatives internationales pour leur déploiement sécurisé et leur contribution aux objectifs de neutralité carbone.
Les applications pacifiques des technologies nucléaires sont renforcées par des programmes de coopération technique avec l’AIEA, couvrant des domaines tels que l’eau, la santé et l’agriculture. Le Maroc, grâce à ce partenariat, développe des compétences et des infrastructures nucléaires tout en respectant les normes internationales.
Enfin, le cadre législatif et réglementaire a évolué, avec des réformes significatives et la création d’institutions dédiées à la sécurité nucléaire. Le Maroc a mis en place des lois et décrets pour renforcer la sécurité et la sûreté nucléaires, en réponse aux exigences internationales et pour soutenir le développement des applications nucléaires. Les évaluations internationales de l’AIEA ont souligné la préparation et la performance du Maroc dans ce domaine.
Cadre législatif et réglementaire des autorisations
Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a lancé des stratégies ambitieuses pour un développement durable dans les secteurs de l’énergie, des mines et de la géologie. Ces stratégies comprennent la diversification énergétique, la promotion des énergies renouvelables, et la gestion durable des ressources. Le Ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable s’assure du respect des lois en élaborant des textes législatifs, en gérant les contentieux, et en contrôlant les installations.
Les révisions législatives incluent divers décrets relatifs aux explosifs et aux installations énergétiques, ainsi que des mesures spécifiques sur les matières explosives, la sécurité des installations, et les normes de qualité des produits pétroliers. Des textes complémentaires ont été élaborés en collaboration avec l’autorité gouvernementale du travail, et des lois ont été modifiées pour améliorer le cadre réglementaire des hydrocarbures et des produits pétroliers.
Le ministère a également soutenu les investissements dans les explosifs civils, en délivrant des autorisations pour plusieurs usines et dépôts. Le Laboratoire National de l’Énergie et des Mines a été renforcé avec des laboratoires annexes et des équipements modernes, et il a lancé des projets de numérisation pour améliorer la surveillance des activités liées aux machines à vapeur.
Le Laboratoire National de l’Énergie et des Mines prévoit plusieurs projets clés pour améliorer ses capacités d’analyse et de surveillance. Parmi ces projets, l’acquisition de laboratoires mobiles pour l’analyse du carburant, d’un budget de 4,8 millions de dirhams, est prévue pour la période 2025-2026. Ces unités permettront d’assurer la qualité du carburant directement sur le site. Par ailleurs, un investissement de 8,3 millions de dirhams est alloué pour l’achat d’équipements destinés à améliorer les tests de qualité des produits pétroliers et renforcer le laboratoire comme une référence dans ce domaine. En outre, un budget de 6 millions de dirhams sera consacré à l’acquisition d’équipements pour le contrôle des matériaux miniers, afin de surveiller les exportations et soutenir les investissements dans le secteur minier.
Pour renforcer la sécurité des installations, une cartographie des risques des installations métalliques et pyrotechniques est prévue pour 2026 avec un budget de 1,6 million de dirhams. De même, une analyse des risques des installations énergétiques sera réalisée en 2025 avec un budget équivalent pour améliorer leur sécurité.
Développement des infrastructures géologiques et dynamisation du secteur minier
Le développement des infrastructures géologiques est une priorité avec la mise en œuvre de la Feuille de Route 2015-2025, qui vise à établir une couverture nationale par des cartes géologiques et géochimiques de qualité. En complément, le Plan National de Géologie 2021-2030 propose une mise à jour de cette feuille de route, incluant des objectifs pour une infrastructure géoscientifique avancée, des plateformes numériques, et la valorisation des ressources minérales et hydriques.
La redynamisation du secteur minier se poursuit avec la Stratégie de Développement 2013-2025, qui se concentre sur la modernisation législative, la cartographie géologique, la régularisation du patrimoine minier, et la promotion du secteur. Le Plan Maroc Mines 2021-2030 complète cette stratégie en visant un secteur minier durable, compétitif, et intégré.
Hydrocarbures et stratégie énergétique
La stratégie énergétique du Maroc comprend des initiatives spécifiques pour les hydrocarbures, notamment une stratégie d’exploration pétrolière visant à encourager l’exploration dans les bassins sédimentaires inexplorés, accompagnée d’une promotion internationale accrue. L’augmentation des investissements dans l’exploration et la recherche a permis des découvertes significatives dans plusieurs bassins.
Enfin, des réformes législatives sont en cours pour moderniser les lois sur les mines et les hydrocarbures, dans le but d’attirer les investissements et de stimuler le développement durable du secteur.