ÉVÉNEMENT – Lors de la 4 e édition des Matinées de l’Industrie, organisée le 18 février 2020 à Casablanca, le second panel concocté par les organisateurs autour de l’énergie comme facteur clé de compétitivité de l’industrie marocaine a réuni 7 experts nationaux et internationaux.
A ce sujet, Hatim Senhaji, Directeur Général de Maghreb Steel, a indiqué que pour un opérateur dans la sidérurgie, l’énergie représente la deuxième facture. «Nous parlons de 20 % du chiffre d’affaire et c’est énorme. Chaque économie que l’on peut faire, a un impact certain sur une activité comme la nôtre. Le volet technologie est vital dans ce sens, et nécessite des financements mais aussi une culture de l’efficacité énergétique dans l’activité au quotidien», a-t-il soulevé.
De son côté, Hakim Marrakchi, PDG Maghreb industries, a souligné que «grâce à l’intégration du photovoltaïque, la sobriété dans la consommation, la récupération du froid, nous avons réussi à faire chuter de 50 % le total de notre facture énergétique ». Mohamed Lacham, Président de l’AMICA, a expliqué que « dans la pratique, l’efficacité énergétique nécessite l’intervention sur plusieurs volets de notre activité».
D’abord, cette démarche, selon Lacham intervient dans le choix des matières premières moins énergivores, ensuite, «il faut investir dans des technologies moins exigeantes en termes de besoins énergétiques, enfin il faut agir au niveau du comportement au quotidien. Nous sommes, à l’AMICA, en cours d’élaboration d’un référentiel des bonnes pratiques de la performance énergétique qui sera à même d’améliorer cette efficacité sur l’ensemble du secteur», a-t-il ajouté.
Pour sa part, Said Mouline, Directeur Général de L’A. M. E. E (agence marocaine pour l’efficacité énergétique), estime que le coût de l’énergie dans notre pays reste assez élevé. «La seule manière d’être compétitif est d’être le plus efficace possible, on ne peut plus gaspiller de l’énergie. Ensuite, il faudra combiner la production centralisée avec celle décentralisée qui représente aujourd’hui plus de 400 MW», a-t-il noté.
Et d’ajouter : «pour l’industriel, il faut à la fois investir dans les nouvelles technologies. Heureusement que les financiers sont conscients de cette réalité et suivent les industriels dans leur transition énergétique car ce sont des investissements rentables ».
Sébastien Robert, Directeur Général VOLTALIA, soutient de son côté que « il y a un besoin de communication autour des moyens légaux pour atteindre l’efficacité énergétique mais aussi à propos des acteurs sur ce marché qui sont en mesure d’apporter des solutions pour l’industrie ».
Pour un développement inclusif de l’industrie de l’énergie
Quant au troisième panel, il s’est enquis du financement pour la promotion des nouvelles technologies de l’industrie de l’énergie, mais aussi de la formation, du conseil, R&D pour un développement inclusif de l’industrie de l’énergie. Hanan Hanzaz, Représentante Pays de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), affirme que « dans le cadre des partenariats pays, nous avons signé une convention avec le Maroc où l’énergie fait partie des 6 priorités sur lesquels nous allons travailler sur les 5 années avenir» Lamiae Derraji, Principal Banker de la BERD Maroc, a pour sa part indiqué que « depuis 2006 nous avons de manière progressive financer les démarches d’efficacité énergétique notamment dans le renouvelable, en 2013 nous avons intégré les ressources ( eau, matières premières, et l’adaptation aux changements climatiques), enfin en 2015, nous avons lancé la «Green Economy Transition» qui intègre la protection de l’environnement et le transfert de technologie. Notre objectif pour 2020 était d’atteindre 40 % de financement labélisé vert, nous avons dépassé ce but car nous sommes actuellement à 46 % ».