ÉVÉNEMENT – Comme une pomme que l’on croque à pleines dents, la thématique retenue « Quelle énergie pour l’industrie marocaine ?», pour la 4 e édition des Matinées de l’Industrie a suscité l’engouement de plus de 800 participants et a réuni à Casablanca 25 experts de divers horizons. L’un des moments forts de cette édition est le keynote de clôture donné par le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy.
Pour faire bon poids, bonne mesure, la quatrième édition des Matinées de l’Industrie s’est penchée sur un thème fort important pour le tissu économique et industriel marocain : l’énergie. Une édition réussie de par le nombre croissant des participants, la qualité des experts venus de plusieurs horizons pour échanger et débattre des enjeux de l’énergie dans l’industrie.
Mis à part les trois panels organisés lors de cette édition, un des moments forts qui ont marqué les Matinées de l’Industrie : le keynote de clôture donné par le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy.
Ce dernier, dans son allocution de clôture, a rappelé le chemin parcouru par le Maroc pour devenir un pays industrialisé. « Nous avons mis en place une vision pilotée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI parce l’industrialisation d’un pays ne se fait pas sans ce cadre-là. Cela prend des décennies d’incertitude, de positionnement, de réussite et de correction de tirs…. Nous avons aussi réfléchi à mettre nos secteurs industriels ensemble en intégrant la notion d’écosystème. Nous avons décidé ensuite d’accompagner l’amorçage de l’industrie par un fonds dédié, qui a été doté grâce à sa Majesté le Roi de 20 milliards de dirhams, de dons d’accompagnement des industriels», a-t-il soulevé.
Valeur aujourd’hui, selon le ministre, le Maroc est devenu un véritable concurrent pour bien des pays, devenant leader africain devant l’Afrique du Sud. «Nous sommes en train de titiller pas mal de pays européens et nous avons renversé la balance commerciale avec quelques pays», a-t-il ajouté.
Selon le ministre, le Maroc devrait être un pays industrialisé. «Nous n’avons pas le choix. Nous y allons à pas forcés avec un regard vigilant de SM le Roi», a-t-il souligné notant que l’objectif est d’augmenter le taux d’intégration dans le secteur de l’automobile par exemple. Elalamy a souligné les réalisations dans ce secteur en termes d’intégration en profondeur. «Cela a nécessité un travail d’arrache-pied pour que ce soit réalisable. Pour y arriver, il faut passer de 60 ou 85% de taux d’intégration dans le secteur de l’automobile, le premier secteur d’exportation au Maroc tous secteurs confondus : 77 milliards de dirhams en 2019 et l’objectif est d’atteindre 100 milliards d’euros»
En termes de compétitivité dans le secteur, il reste encore beaucoup à faire tant qu’il y a, selon Moulay Hafid Elalamy, deux pays majeurs qui « nous battent encore» à savoir la Chine et l’Inde.
«Toutes ces industries sont énergivores, consomment beaucoup d’énergie. Il faut les réaliser et être compétitif. Et si on devient décarboné? Et si notre industrie au Maroc pouvait devenir décarbonée?», s’interroge le ministre. Et d’ajouter : « Sa Majesté avait lancé les énergies renouvelables. Personne n’y a cru. Cela était difficilement imaginable. Cela paraît un projet qui ne correspond pas au Maroc».
Cela dit qu’aujourd’hui, le Maroc a réalisé 42% de taux d’utilisation d’énergies renouvelables par rapport à la consommation globale d’énergie. L’objectif est d’atteindre 52% dans l’horizon 2030. «Nous sommes aujourd’hui en train de passer en dessous de l’énergie fossile, tandis que l’éolien est d’ores et déjà acquis. Ceci veut dire qu’il est possible que le Maroc décide d’orienter son énergie renouvelable vers son industrie. Cela veut dire aussi que les produits peuvent être décarbonés. Peu de pays européens peuvent prétendre aujourd’hui qu’ils fabriquent du décarboné», a-t-il indiqué.
Ceci veut dire, selon le ministre, que le Maroc ne subirait pas les mesures européennes ciblant les produits carbonés. L’adoption d’une telle mesure permettrait au pays de sauter le pas de la barrière non-tarifaire de l’Union européenne.