Le consortium guinéo-chinois Société minière de Boké (SMB-Winning), qui exploite la bauxite dans le nord-ouest de la Guinée, et les autorités guinéennes ont signé le 26 novembre trois conventions de trois milliards de dollars. Elles concrétisent notamment son projet de ligne de chemin de fer pour désenclaver le corridor de Bossa, annoncé en décembre 2017. Elles portent sur la construction d’une ligne de chemin de fer de 135 km reliant les préfectures de Boffa à Boké ; la production et l’exploitation de bauxite dans de nouvelles zones minières situées dans la préfecture voisine de Télimélé et enfin la construction et l’exploitation d’une raffinerie d’alumine dans la zone économique spéciale de Boké.

Ces conventions «répondent à la volonté du président de la République qui tient à la transformation locale des matières premières et veut faire du secteur minier un levier de développement et un facteur d’intégration économique », a indiqué Abdoulaye Magassouba, le ministre guinéen des Mines et de la Géologie.

Ayant démarré ses activités en 2015, la SMB, qui a vu sa production de bauxite passer de 12 millions en 2016 à 31 millions de tonnes en 2017, projette de doubler ces chiffres grâce à ses nouveaux gisements de Santou et de Houda, dans la préfecture de Télimélé, d’où devraient être extraites dix millions de tonnes de minerai en 2022, année d’entrée en production des sites, vingt millions l’année suivante et trente millions en 2024, selon un communiqué de la SMB.

L’acheminement du minerai de bauxite des nouvelles zones de production de Santou et de Houda au port fluvial de Dapilon, dans la sous-préfecture de Kolaboui (Boké), «nécessitera la construction de six ponts et de deux longs tunnels pour un investissement total de 1,2 milliard de dollars. Les études techniques seront achevées fin 2018 pour un démarrage de la construction en 2019 et un début des opérations en 2022», précise le communiqué.

La future raffinerie, quant à elle, devra atteindre une capacité de production d’un million de tonne d’alumine par an. D’un coût total d’investissement oscillant entre 700 et 900 millions de dollars, la raffinerie sera alimentée par une centrale électrique et devrait générer des milliers d’emplois, selon la SMB. «Cette usine permettra de créer de la valeur ajoutée et propulsera la Guinée dans l’ère industrielle», a déclaré Fadi Wazni, président du conseil d’administration de SMB, lors de la cérémonie de signature.

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