Le Comité stratégique de l’ASMEX, élargi à d’autres membres du Bureau Exécutif, a tenu une visioconférence, le 16 avril 2020, afin de s’enquérir de l’évolution des exportations en cette période de pandémie Covid-19 et proposer des mesures concrètes pour accompagner les membres et minimiser une partie des risques.

Les constats sont alarmants. Plusieurs secteurs sont à l’arrêt en raison notamment de la demande en Europe, principal marché des exportations nationales. La demande reste néanmoins soutenue sur les USA, notamment à travers les grandes surfaces et la vente en ligne. Les secteurs des BTP, l’automobile, l’industrie électrique et mécanique et le textile sont à l’arrêt. Les industriels du fast-fashion essaient de compenser leurs pertes par la production de masques subventionnés par l’Etat mais cela est loin d’éponger les dégâts de la pandémie sur le secteur.

L’industrie pharmaceutique, elle, est soumise plus que jamais à des autorisations pour exporter. Seuls les secteurs des produits alimentaires et des produits de la mer semblent tirer leur épingle du jeu. Ils continuent à exporter malgré les perturbations des chaînes logistiques mondiales. A noter que des restrictions ont été faites pour l’exportation de produits de base afin d’alimenter le marché local en priorité. Ce contexte défavorable, est accentué par l’augmentation du taux de changes du Dirham face à l’Euro et le Dollar sans qu’aucune décision ne soit prise à cet effet par la Banque Centrale.

« Plusieurs faillites sont à prévoir dans les jours qui viennent si des mesures concrètes et spécifiques au secteur ne sont pas prises d’urgence », déplore M. Hassan Sentissi Idrissi, président de l’ASMEX. Les entreprises ont de plus en plus de mal à maintenir leurs emplois, les retards de paiement des clients perturbent significativement leur trésorerie et l’accès au financement et à l’assurance est de plus en plus compliqué. Les aides mises en place par l’Etat, bien qu’elles soient encourageantes, sont loin d’être suffisantes et les banques restent frileuses en matière de financement (trésorerie, matières premières …) et de couverture des risques pour soutenir les exportateurs, notamment les PME et les TPE.

Véritable levier de croissance de l’économie nationale, le secteur de l’export présente plusieurs particularités qui gagneraient à être prises en compte dans la gestion de la crise et dans la préparation de la sortie de crise.

« Le problème de l’export ne semble pas préoccuper les autorités publiques. Il est vraiment dommageable de ne pas intégrer l’ASMEX dans le Comité de Veille Economique afin de prendre en considération les contraintes particulières des exportateurs telles que les turbulences et les coûts logistiques, le risque de changes, le financement, l’assurance… Nous avons envoyé plusieurs courriers aux ministères de l’Economie et des Finances, du Commerce et de l’Industrie et à la primature pour rétablir la situation, nous attendons leur réponse », souligne M. Sentissi.

Pour le Président et tous les membres du Bureau qui ont pris part à la réunion du 16 avril, il est évident que la crise du Covid-19 impose dès à présent une réflexion stratégique pour adapter notre dynamisme économique aux nouvelles exigences du commerce international.
A ce titre, l’ASMEX a créé un groupe de travail et a mis en place les dispositifs nécessaires pour assurer le suivi de la situation dans le secteur et s’inscrit en tant que cellule de veille et force de proposition pour le gouvernement pour prévenir les impacts du Covid-19 et préparer la sortie de crise.

Plusieurs mesures ont été mises en avant et des réunions sont sollicitées avec Bank Al Maghrib, le GPBM, les assurances, la Caisse Centrale de Garantie et différents partenaires et des visioconférences par thématiques sont prévues avec la participation des partenaires de l’administration et des institutions publiques pour sortir avec des recommandations et des réponses urgentes qui permettront d’accompagner le secteur et de recenser des opportunités à saisir pour sortir de la crise avec un minimum de dégâts.

D’ores et déjà une première réunion avec la Société Marocaine d’Assurance à l’Exportation est prévue le 22 avril 2020. D’autres suivront.

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