Afin de s’adapter à l’évolution de la propagation du COVID-19 et de préserver au mieux la santé de ses collaborateurs, de ses clients et de ses partenaires, ENGIE poursuit l’adaptation de son dispositif de déploiement des mesures de prévention internes et externes. Pour mieux nous éclairer sur ses mesures, le Président Directeur Général d’ENGIE Services Maroc et CEO de la Business Line Customer solutions d’ENGIE Afrique, Philippe Miquel, a bien voulu répondre à nos questions.
1. ENGIE a signé dernièrement un contrat portant sur l’ingénierie, le financement, la réalisation, l’exploitation et la maintenance d’une centrale solaire destinée à alimenter une pompe d’irrigation d’une exploitation agricole d’agrumes à Taroudant. Pouvez-vous nous parler de ce projet ?
Nos équipes vont installer la première centrale solaire photovoltaïque d’une puissance installée de 71 kWc destinée au pompage d’irrigation pour le secteur agricole d’une exploitation d’agrumes d’une trentaine d’hectares à Taroudant réputée pour son stress hydrique. Cette solution de pompage solaire que nous finançons pour le compte de nos clients est un nouvel exemple de notre ambition de devenir leur interlocuteur de référence dans les énergies renouvelables, en développant des solutions innovantes et en nous engageant sur une performance énergétique dans la durée. Avec notre offre solaire dédiée à l’autoproduction, nous offrons à nos clients la possibilité de produire tout ou partie de leurs propres besoins énergétiques en utilisant les surfaces “solarisables” dont ils disposent, d’éviter de porter eux-mêmes l’investissement et de bénéficier d’un prix compétitif de l’électricité sur toute la durée du contrat. A travers ce projet, nous concrétisons, encore une fois, notre nouvelle stratégie dédiée à une transition zéro carbone mise en place par ENGIE dans le monde, et en particulier au Maroc.
2. Le groupe a bouclé avec succès la mise en service du nouveau poste de raccordement de distribution électrique de 60/22 kV de l’usine de l’équipementier automobile à Kénitra. Quelle est la particularité de cette nouvelle infrastructure ?
Dans le contexte de pandémie actuelle, et tout en veillant à la santé et la sécurité de nos
collaborateurs, nous avons maintenu nos engagements à la demande d’AGC Automotive Induver Morocco pour permettre le raccordement au réseau électrique de l’usine de Kénitra. En effet, le projet a nécessité 10 mois de travail et a pu être finalisé fin Avril en dépit du contexte particulier lié au COVID19. Cette nouvelle infrastructure permettra à l’usine AGC Kénitra d’augmenter la puissance électrique installée de manière à pouvoir accroître sa production et d’en assurer la continuité sans rupture. Nous sommes fiers d’avoir finalisé ce projet dans les délais convenus, et je tiens à féliciter nos équipes sur le terrain pour ce succès.
3. En cette période de crise pandémique mondiale du Covid-19, quelles sont les mesures prises par le groupe pour veiller à la santé et la sécurité de ses collaborateurs ?
En adéquation avec les nouvelles recommandations des Autorités Marocaines, ENGIE a poursuit l’adaptation de son dispositif de déploiement des mesures de prévention internes et externes, pour s’adapter à l’évolution de la propagation du COVID-19 et préserver au mieux la santé de nos collaborateurs, de nos clients et de nos partenaires. Nous n’avons maintenu que les activités opérationnelles les plus sensibles en accord avec nos clients, pour assurer le niveau de service attendu, tout en demandant à notre personnel de suivre les recommandations de confinement. Pour cela, des Plans de Continuité d’Activité ont été élaborés dans le strict respect de mesures sanitaires, afin d’organiser au mieux l’affectation de nos équipes en fonction des priorités de service et en pleine concertation avec nos clients. En outre, nous avons favorisé les mesures de télétravail lorsque cela était possible, avec toute l’infrastructure et les outils nécessaires pour assurer nos activités à distance, et ce afin de contribuer à l’effort national de lutte contre la propagation du COVID-19.
4. Que pensez-vous de la stratégie adoptée par le Maroc pour contrer l’évolution du coronavirus ?
Sur le plan sanitaire, l’Etat Marocain a tout de suite pris les mesures qui s’imposaient pour limiter l’expansion du virus : état d’urgence sanitaire, distanciation sociale, puis obligation du port du masque.
Sur le plan économique, la réponse a également été très rapide avec la mise en place, dès le 16 mars du Comité de Veille Economique chargé d’élaborer les mesures nécessaires à la sauvegarde de l’économie et à la protection de l’emploi. Les premières mesures visaient à venir en aide très rapidement aux entreprises ou aux salariés qui étaient susceptibles d’être les plus impactées par la crise économique :suspension du paiement des charges sociales, la mise en place d’un moratoire pour le remboursement des crédits bancaires ou prime de 2000 dirhams pour les salariés des entreprises en difficulté. La mise en place du fond national COVID-19 a également été un élément clé de la réponse à la crise économique et sociale. Le Comité de Veille Economique travaille désormais à l’élaboration de mesures pour assurer la relance de l’économie dans un contexte post-COVID. Les mesures sont là encore très attendues.
Enfin, le Maroc s’est distingué par la grande agilité de son industrie et par la capacité de celle-ci à s’adapter très vite aux besoins d’équipements nouveaux que la crise a généré : la réorientation d’une partie de l’industrie textile pour subvenir aux besoins nationaux en masques, l’accélération de la production locale de certains médicaments spécifiques à la lutte contre le virus ou de gel hydro alcoolique, ou encore la rapide transformation de chaînes de production dans l’industrie aéronautique pour produire des respirateurs localement sont autant d’exemples très remarquables.
Le Maroc a fait preuve de courage dans sa prise des décisions, et d’une grande flexibilité pour faire face au contexte actuel, et éviter de se retrouver dans une situation encore plus délicate par la suite.
5. Quels enseignements tirer de cette crise sanitaire et économique ?
Pour ENGIE, la crise a été riche d’enseignement sur notre capacité d’adaptation et sur les nouvelles méthodes de travail. Nous avons également fait preuve d’agilité en initiant des réflexions de transformation de nos activités afin de s’adapter aux besoins actuels et futures de nos clients, et créer, ainsi, de nouvelles opportunités de développement pour l’entreprise dans ce contexte de crise économique. Cela a été traduit par la constitution, en un temps record, d’un package de solutions techniquesliées au COVID-19 pour accompagner nos clients dans la reprise d’activité, notamment dans la transformation des lieux de travail avec un seul objectif : protéger les collaborateurs et assurer la continuité des services à la reprise et dans le futur.
Pour le Maroc, comme pour beaucoup de pays du monde atteints par COVID-19, la réflexion a été lancée sur la remise en question et l’adaptation des stratégies économiques et industrielle pour réduire la dépendance aux importations dans les secteurs clés (Santé, Industrie…etc.), en améliorant la protection des populations et des entreprises. De vraies leçons sont à tirer pour construire des dispositifs de gestion de crise plus proactifs et plus efficaces dans le futur. Plus globalement, cette volonté globale de repenser les circuits d’approvisionnement au plus près des besoins pourrait être très bénéfique pour le Maroc par sa proximité avec l’Europe et le rôle essentiel qu’il joue comme moteur économique en Afrique.
Enfin, concernant l’énergie, secteur qui nous est cher, il y a fort à parier que le monde d’après sera beaucoup plus responsable et résolument tourné vers un développement énergétique durable. Un monde où l’énergie renouvelable sera la norme. Un secteur où là encore, le Maroc a pris quelques longueurs d’avance.