Le Maroc doit capitaliser sur le mouvement «inédit» de transformation digitale constaté lors de la pandémie de Covid-19, et qui a fortement contribué à maintenir une continuité des services administratifs, économiques et informationnels, a estimé Nour-Eddine Saoudi, enseignant-économiste et expert en économie sociale et solidaire (ESS).
Cette transformation digitale nécessite d’accélérer la réforme pédagogique des systèmes scolaire et universitaire, en s’appuyant sur le numérique, avec l’introduction, dès le primaire, de l’apprentissage des nouvelles techniques de l’information, a suggéré M. Saoudi dans une interview accordée à la MAP.
Le co-auteur de l’ouvrage «Renouveau pour le Maroc» (Janvier 2020) a également souligné que le secteur de la recherche scientifique devrait être renforcé par l’augmentation de son budget et le développement de partenariats public/privé.
En outre, il a souligné la nécessité d’accélérer la transformation digitale de l’économie et de l’administration et la pérenniser dans le cadre de la mise en œuvre de l’open-government, car c’est un facteur, a-t-il dit, à même d’«améliorer la compétitivité de notre économie, et par conséquent, le climat des affaires».
L’expert a fait remarquer que le digital a permis aux citoyens de préserver le contact et les liens entre eux en cette période de confinement, ajoutant que la crise sanitaire a permis de révéler l’importance de la télémédecine pour améliorer l’accessibilité aux soins de base, et celle du e-commerce, comme facteur important d’accroissement des transactions commerciales aux niveaux national et international.
Dans cet entretien, l’économiste s’est également arrêté sur le potentiel qui s’est exprimé pour la fabrication d’appareils de respiration et des masques lors de cette épreuve du Covid-19, le qualifiant de «très révélateur» des potentialités dont regorge le pays et auxquelles «il faudrait assurer une durabilité» par une stratégie d’industrialisation pour optimiser le taux d’intégration (intra et extra-sectorielle) et de densification du tissu industriel pour en relever la valeur ajoutée.
Cette stratégie, a-t-il dit, devrait s’élaborer en concertation avec les diverses composantes du tissu productif (grandes entreprises, TPME, start-up, entités de l’ESS…), dans laquelle l’Etat jouerait un rôle important en matière de Recherche-Développement, d’investissement et de financement.