IDM : Les découvertes de gaz et de pétrole n’ont cessé de faire polémiques. En quoi consiste votre plan d’action ?
A.A. : Nous poursuivrons et intensifierons l’exploration pétrolière et gazière, ainsi que la recherche appliquée pour la mise en valeur des immenses gisements de schistes bitumineux dont notre pays est doté, conformément à l’un de nos objectifs stratégiques visant la mobilisation des ressources nationales fossiles.
C’est ainsi que 31 sociétés pétrolières internationales, parmi lesquelles des majors, des super indépendants et des indépendants opèrent actuellement dans les différentes régions du Maroc aussi bien en offshore qu’en onshore.
Les activités en cours d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures concernent 11 concessions d’exploitation en onshore, 134 permis de recherche dont 82 en offshore et 8 autorisations de reconnaissance dont 2 en offshore.
Cependant, nous sommes conscients que malgré les efforts entrepris, les bassins sédimentaires marocains restent largement sous explorés avec une moyenne de 0,04 puits pour 100 km² contre 10 puits pour 100 km² à l’échelle internationale.
Le challenge est donc d’arriver, comme nous le faisons, à intéresser des compagnies internationales et pourquoi pas des opérateurs nationaux qui seront à même de mener les travaux d’exploration: La libéralisation du marché de l’électricité sera d’un apport bénéfique pour les PME-PMI.
IDM : Qu’en pensez-vous ?
A.A. : Nous nous apprêtons à lancer deux chantiers importants qui feront suite à l’ouverture à la concurrence de la production de l’électricité produite à partir de sources d’énergies renouvelables pour les clients Très Haute Tension (THT) et Haute Tension (HT) et le libre accès au réseau de transport et aux interconnexions.
En effet, en raison de notre engagement envers l’Union Européenne, en réponse à la demande des industriels marocains raccordés au réseau Moyenne Tension et des développeurs des centrales de sources renouvelables et de notre engagement également envers les bailleurs de fonds à l’ouverture progressive et partielle de notre réseau et de notre marché de l’électricité, nous avons lancé incessamment une étude relative à la définition des conditions et des modalités de l’ouverture du marché électrique de sources renouvelables de la moyenne tension à la concurrence et de l’accès au réseau électrique MT (moyenne tension).
Cette étude qui sera bouclée mai 2014 permettra la proposition d’une feuille de route pour la mise en oeuvre de cette ouverture. Le second chantier vise la mise en place des bases juridiques et réglementaires pour l’utilisation à grande échelle du photovoltaïque connecté au réseau BT (basse tension).
Il faut préciser, sur ce point, que nous avons mené une consultation qui a démontré l’impact positif de l’utilisation du photovoltaïque résidentiel à grande échelle au Maroc tant au niveau énergétique, économique qu’environnemental.
Ces deux chantiers donneront, sans conteste, une impulsion aux PMI-PME intéressées par le développement au Maroc de projets de petites et moyennes capacités en PV (photovoltaïque).
IDM : Quelle place pour la Recherche– Développement dans votre feuille de route ?
A.A. : Il est clair qu’à travers les atouts considérables des énergies renouvelables, notre pays vise à donner une impulsion forte à la recherche, au développement et à l’innovation technologique, orientés vers le développement durable.
Pour ce, le Maroc entreprend une Recherche– Développement qui gagnera progressivement en maturité dans ses universités, ses instituts de recherche et certaines agences en vue de donner une impulsion ciblée à la recherche, au développement et à l’innovation technologique.
Les structures de recherches nationales ont été enrichies par la création d’un Institut de Recherche en Énergie Solaire et en Énergies Nouvelles (IRESEN), qui permettra de consolider et de mettre en réseau nos capacités de recherche et développement sur des thèmes ciblés, notamment liés au développement et à l’industrialisation de solutions et de filières technologiques innovantes, bien sûr en accompagnement à nos projets intégrés dans ces domaines.
IDM : Quid de l’efficacité énergétique ?
A.A. : Une autre priorité est jugée majeure pour réduire notre vulnérabilité.
Il s’agit d’intensifier les politiques et la promotion de l’efficacité énergétique.
Certes, nous consommons, de plus en plus, mais il est indispensable de se préoccuper de la maîtrise de la demande et de consommer mieux.
Nous commençons progressivement la mise en place des règles visant l’utilisation rationnelle de l’énergie.
Une stratégie de l’efficacité énergétique est en cours de préparation autour d’un débat national à grande échelle participatif, inclusif et transparent.
Certains secteurs clés, gros consommateurs d’énergie, sont directement concernés : les transports, l’industrie et le bâtiment.
Nous ferons en sorte d’atteindre les objectifs fixés qui sont d’économiser 12% de notre consommation d’énergie en 2020 et 15% en 2030.
Propos recueillis par M.M