À l’instar de la conjoncture internationale, l’activité économique nationale donne de bon signe de reprise, nonobstant quelques poches de vulnérabilités. Ainsi tranche la dernière revue de conjoncture publiée par la Banque centrale (BAM).
La résilience énergétique de l’Europe, couplée au redémarrage de l’activité économique en chine ont favorisé un regain plus rapide que prévu de l’activité économique mondiale. Ce qui a favorisé un dynamisme, au niveau national, des différents secteurs économiques. C’est l’analyse que fait Bank Al Maghrib (BAM) dans sa revue de la conjoncture économique, monétaire et financière publiée le 14 juillet dernier.
Une contexte international favorable
Dans cette publication BAM rapporte des données traduisant une accélération au niveau mondial au terme des 6 premiers mois de l’année. Tant au niveau des économies avancées, avec quelques disparités dans la zone euro, que celui économies émergentes, la Russie y compris. Ce qui a comme impact d’entrainer dans ce sillage de croissance retrouvée, un léger repli du chômage, une progression des principaux indices boursiers, s’accompagnant d’une réduction de l’aversion au risque. Ce bon entrain est également perceptible sur les divers autres agrégats tels que les marchés obligataires souverains, celui des changes, les décisions de politique monétaire.
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Une dynamique en partie tributaire aux baisses observées sur les matières premières, notamment énergétique avec un prix du Brent stabilisé à 74,89 dollars le baril en juin (soit un repli de 37,6% en glissement annuel), et hors énergie reculant globalement à 1,9%. Cette situation a donc contribué à maintenir l’atténuation ou, dans une moindre mesure, la stagnation des tensions inflationnistes à travers le monde.
Un effet d’entrainement sur l’économie nationale
Conséquence somme toute logique de cette conjoncture internationale, les données des comptes nationaux indiquent un accroissement de la croissance économique à fin juin. D’abord à 3,5% au premier trimestre, contre 0,5% un an auparavant, puis une poursuite de cette croissance au second trimestre. Au cœur de cette amélioration du contexte économique, un net rebond observé principalement dans les secteurs primaire et tertiaire. En effet, BAM relève d’une part, en ce qui concerne le secteur primaire, l’estimation faite par le ministère de l’agriculture d’une production céréalière de à 55,1 millions de quintaux (MQx) au titre de la campagne 2022-2023, en hausse de 62% par rapport à la campagne précédente ; et d’autre part une progression de 6,9%, après une contraction de 12,2%, de la valeur ajoutée agricole.
Quant au tertiaire, il est fait mention d’une tendance haussière accrue dans les activités d’hébergement et de restauration, se soldant par une hausse de plus de 30% des recettes voyages, passées de 10,9 MMDH à 15,7 MMDH, d’une année à l’autre.
Pour BAM l’industrie en reste
A contrario de ce dynamisme, les performances du secteur secondaire restent édulcorées par un bilan du second semestre plombant le décollage amorcé un trimestre auparavant. En effet, selon la source, alors que la valeur ajoutée des industries manufacturière s’est accrue, au premier trimestre de 1,8% comparé à la même période de l’année d’avant, le Taux d’utilisation des capacités (TUC) a légèrement décru. Même son de cloche pour le BTP et les industries extractives. Si pour le BTP les ventes de ciment au second trimestre laissent augurer « la diminution des ventes de ciments de 3,9% après celle de 9,9%. », l’activité ne demeure pas moins en baisse.
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Pour les industrie extractives, l’institution documente la persistance de la régression de leur valeur ajoutée au deuxième trimestre, déjà en recul de 11,8% au premier trimestre. La branche « Electricité, gaz, eau, assainissement et déchets », elle également est sous tension. Entre recul de 2,4% de sa valeur ajoutée, et hausse de 1,6% de la production d’électricité, d’un trimestre à l’autre. Une production portée par le solaire et l’éolien respectivement en hausse de 24% et de 23% presque.
Outre les principaux secteurs économiques, la note de conjoncture de l’instante en charge de la politique monétaire du Royaume relève des tendances régressives pour certains autres agrégats macro-économiques, tels que la situation de l’emploi, les comptes extérieurs, et les politiques monétaires. S’agissant de l’inflation, il est fait mention d’une tendance baissière « ramenant sa moyenne à 8,4% au cours des cinq premiers mois ».
En clair, malgré la présence de certaines poches de vulnérabilité, l’’activité économique donne des signaux viables d’une reprise économique. Une reprise qui reste toutefois sujette aux facteurs exogènes, notamment à l’évolution de la crise russo-ukrainienne.
Frère John