Dessalement-mobile-Une-solution-face-à-la-crise-de-l-eau-en-zones-rurales

Transformer l’eau de mer en eau potable par des infrastructures de dessalement mobile afin de garantir  la survie de milliers de foyers ruraux durement impactés par la sécheresse, telle est la trouvaille du Maroc pour faire face à la pénurie d’eau qui ne cesse de s’accroître au fil des années.

Le Maroc, face à une sécheresse persistante, mise sur des stations de dessalement mobiles pour fournir de l’eau potable à ses zones rurales, où les pénuries deviennent critiques. Ces installations, initiées en 2023, visent à compenser la raréfaction des ressources hydriques traditionnelles, notamment les eaux souterraines et les barrages, affectés par le changement climatique.

Depuis avril 2023, le Maroc a déployé 44 stations de dessalement mobiles, avec 219 autres en cours de réalisation. Ces unités mobiles, dont la capacité varie entre 360 et 3 600 mètres cubes par jour, sont distribuées dans plusieurs régions. À Cap Beddouza, une station installée depuis juin 2023 alimente gratuitement 45 000 personnes dans un rayon de 180 kilomètres. Ces stations sont conçues pour être facilement installées et adaptées, à un coût relativement abordable, soit environ 12 millions de dirhams (1,1 million d’euros).

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Les autorités ont choisi de se tourner vers le dessalement en réponse à la baisse des précipitations et à l’augmentation des températures. En 2023, le barrage d’Al Massira, deuxième plus grand du pays, était rempli à seulement 0,4 %, contre 75 % en 2017. La sécheresse prolongée affecte l’ensemble des infrastructures hydrauliques du pays, dont les barrages, qui ne dépassent plus 28 % de leur capacité en moyenne. Le ministère de l’Agriculture prévoit une aggravation de la situation d’ici 2050, avec une diminution des pluies (-11 %) et une hausse des températures (+1,3 °C).

Outre l’approvisionnement en eau potable, le Maroc s’appuie également sur le dessalement pour répondre aux besoins agricoles. En 2023, 25 % de l’eau dessalée a été utilisée pour ce secteur, qui consomme plus de 80 % des ressources en eau du pays. Le groupe OCP (Office chérifien des phosphates), acteur clé de cette stratégie, a construit plusieurs usines de dessalement pour ses besoins industriels et pour l’approvisionnement des populations locales. La ville de Safi, par exemple, reçoit de l’eau dessalée depuis août 2023, et cette couverture a atteint 100 % en février 2024. D’ici 2026, cette capacité sera étendue pour alimenter également Marrakech et ses environs.

Le Maroc vise à fournir plus de 1,7 milliard de mètres cubes d’eau dessalée par an d’ici 2030, ce qui devrait couvrir plus de la moitié des besoins en eau potable du pays. Cette politique ambitieuse a été saluée par le roi Mohammed VI, qui en a fait une priorité nationale pour sécuriser l’accès à l’eau face aux défis climatiques futurs.

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