Dans un contexte où les sciences et la technologie façonnent chaque jour un peu plus notre avenir, les chercheurs se distinguent comme des acteurs clés de ce changement. Le professeur Omar Mounkachi fait partie de ceux qui marquent leur époque. Ses contributions remarquables à la recherche scientifique lui valent d’être classé parmi les 2 % des meilleurs scientifiques au monde, selon le rapport 2024 de l’Université de Stanford et d’Elsevier. Dans cette interview, nous revenons sur son parcours académique, les motivations qui l’ont conduit à la recherche scientifique, ainsi que ses réalisations pionnières et leur impact sur la communauté scientifique et l’innovation au Royaume.

Comment s’est déroulé votre parcours académique et qu’est-ce qui vous a attiré vers le monde de la recherche scientifique ?

Mon parcours académique a commencé ici à la Faculté des sciences de Rabat. J’ai obtenu une licence en sciences physiques, puis j’ai poursuivi des études approfondies en nanotechnologie sous la direction de professeurs renommés. Par la suite, j’ai eu la chance de travailler à la Fondation MAScIR de 2009 à 2018 en tant que chercheur et chef de plusieurs projets scientifiques. Cette période a été extrêmement importante dans ma vie, elle m’a permis d’affiner mes compétences académiques et d’enrichir mes connaissances dans plusieurs domaines. J’ai ensuite décidé de revenir à la Faculté des sciences en tant que professeur-chercheur pour rendre hommage à l’endroit où j’ai grandi.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous engager dans la recherche scientifique ?

En réalité, j’avais une forte motivation pour cela. Quand j’étais enfant, un membre de ma famille qui étudiait en Allemagne m’a envoyé une carte postale alors que j’étais en sixième année primaire. Sur cette carte, figurait une image du grand scientifique Albert Einstein, et c’est là que tout a commencé. J’ai été fasciné par l’engagement des Allemands envers la science, et cela a éveillé ma curiosité sur la manière dont la science peut améliorer la vie. Cette expérience a eu un impact profond sur moi et m’a poussé à m’intéresser davantage à la recherche scientifique.

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Vous avez été classé parmi les 2 % des meilleurs scientifiques au monde selon le rapport de l’Université de Stanford. Quel a été votre sentiment en recevant cette nouvelle et que représente cet accomplissement pour vous ?

C’est un sentiment indescriptible, car c’est l’aboutissement de nombreuses années d’efforts et de réalisations scientifiques. J’ai travaillé dur sur plusieurs articles scientifiques, obtenu des brevets et participé à divers projets de recherche. Cette reconnaissance est le fruit d’un travail collectif, car j’ai fait partie d’une équipe de chercheurs. Ce classement ne me représente pas seulement, mais reflète également nos efforts communs en tant qu’équipe scientifique, ce qui me motive à continuer.

Quels sont les principaux critères adoptés dans ce classement et qu’est-ce qui distingue les scientifiques qui ont été sélectionnés dans cette liste ?

Les critères reposent principalement sur l’impact des recherches. Les recherches sont évaluées en fonction du nombre de citations et d’articles publiés dans des revues scientifiques de renom. Si vous écrivez un article scientifique, son influence et l’intérêt qu’il suscite au sein des laboratoires mondiaux sont des facteurs clés. Ce classement englobe environ 22 domaines différents, dont la physique, la chimie et les énergies renouvelables, reflétant ainsi la diversité de la recherche scientifique et l’intérêt des chercheurs.

En parlant de votre domaine, quels sont les sujets principaux sur lesquels vous vous êtes concentré au cours de votre carrière scientifique ?

Je me suis particulièrement concentré sur les domaines du stockage de l’électricité et de la production d’hydrogène. J’ai fait partie d’une équipe de chercheurs qui a publié environ 200 articles scientifiques dans des revues reconnues. Les recherches que j’ai menées ont un impact important, notamment dans le développement de matériaux utilisés pour le stockage d’énergie. Nous avons mené des études importantes sur l’amélioration de l’efficacité dans le stockage de l’électricité, un aspect crucial face à la demande croissante en énergie propre.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre expérience au sein du projet “Fondation MAScIR” et comment cela a influencé votre carrière ?

Mon expérience au sein du projet “Fondation MAScIR” a été incroyable. J’ai eu l’honneur de faire partie des premiers chercheurs de ce projet national sous la supervision de la fondation. Pendant cette période, nous avons travaillé sur plusieurs projets scientifiques, tant théoriques qu’appliqués, cherchant à appliquer les idées théoriques que nous avions étudiées dans des domaines pratiques. Nous avions un objectif clair : avoir un impact réel sur la société grâce à la recherche.

Quels sont, selon vous, les principales opportunités pour renforcer la recherche scientifique au Maroc ?

Renforcer la recherche scientifique au Maroc nécessite plusieurs éléments. Tout d’abord, il est essentiel de fournir un soutien financier solide aux projets de recherche. Ensuite, le gouvernement devrait collaborer avec les universités et le secteur privé pour soutenir ces projets. Créer un environnement propice aux chercheurs et aux jeunes intéressés par la recherche scientifique est crucial. De plus, il est important d’encourager les jeunes à s’engager dans les domaines des sciences et de la technologie.

Comment voyez-vous l’impact de vos recherches sur la communauté scientifique et sur l’évolution des sciences dans le monde ?

Je ressens l’impact de mes recherches à travers les nombreux chercheurs du monde entier qui me contactent. Je reçois des questions sur mes recherches, ce qui montre que le travail que nous avons accompli a un impact positif. Je crois que la science doit être accessible à tous et que la recherche doit servir l’humanité. C’est la motivation principale derrière mon travail.

Quels rôles jouent les universités dans le développement de la recherche scientifique au Maroc ?

Les universités jouent un rôle fondamental dans le développement de la recherche scientifique. Elles doivent offrir un environnement stimulant pour l’apprentissage et la recherche, permettant aux étudiants de s’immerger dans la recherche scientifique dès leurs premières années d’études. Il doit également y avoir des partenariats entre les universités, les centres de recherche et l’industrie, offrant aux étudiants la possibilité d’appliquer leurs connaissances dans des domaines pratiques. Ces partenariats renforcent l’innovation et facilitent le transfert des connaissances.

Quel est votre message pour la nouvelle génération de chercheurs au Maroc ?

Mon message pour la nouvelle génération est de poursuivre leurs rêves dans le domaine de la recherche scientifique. Je leur dirais : n’hésitez pas à poser des questions et à chercher des réponses. La science est la clé du changement, et vous devez faire partie de ce changement.

Propos recueillis par Rachid Mahmoudi

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