À l’occasion de la 12ᵉ édition de l’Africa CEO Forum, qui se tient à Abidjan, plusieurs chefs d’État africains ont lancé un appel clair en faveur d’un partenariat renouvelé, plus solide et plus stratégique, entre les gouvernements et le secteur privé. Un impératif jugé essentiel pour accélérer le développement du continent.
Lors d’un panel présidentiel très attendu, le président rwandais Paul Kagame a insisté sur la nécessité de poursuivre les réformes en profondeur. Selon lui, les États africains disposent des ressources, des compétences et d’une vision suffisante pour transformer leur potentiel en réussite. « Nous avons tout ce qu’il faut : les ressources naturelles, le savoir, la volonté. Il ne nous manque que l’organisation et la confiance en nos propres capacités », a-t-il affirmé.
Le président mauritanien Mohamed Cheikh El-Ghazouani a abondé dans le même sens, en soulignant l’importance d’un partenariat stratégique avec le secteur privé pour répondre aux défis majeurs, notamment dans l’énergie. Il a évoqué à titre d’exemple le projet énergétique national de son pays, qui mobilise un investissement de 1,25 milliard de dollars et intègre activement les opérateurs privés.
De son côté, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a mis en avant le rôle central des infrastructures comme levier commun pour les secteurs public et privé. « Les deux doivent avancer ensemble. Les infrastructures créent des emplois, stimulent l’économie et renforcent l’intégration régionale », a-t-il déclaré.
Le vice-président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné a, pour sa part, mis l’accent sur la gouvernance. Il a souligné que l’attractivité d’un pays repose avant tout sur la transparence et la stabilité de ses institutions. Il a également rappelé que le secteur privé contribue de manière décisive au financement du Plan national de Développement (PND) de la Côte d’Ivoire, dont l’objectif est de maintenir un taux de croissance d’environ 7 % par an.
Avant ce panel présidentiel, les discussions se sont ouvertes autour du thème central de cette édition : « Un nouveau deal public-privé peut-il rebattre les cartes en faveur du continent ? » Les intervenants ont souligné qu’avec des États plus efficaces et des politiques publiques ambitieuses, l’Afrique peut s’appuyer sur un secteur privé dynamique pour accélérer sa transformation.
L’édition 2025 de l’Africa CEO Forum réunit plus de 2 800 participants venus de 75 pays, dont le Maroc. La délégation marocaine est composée de représentants du ministère de l’Investissement, de l’OCP, de Casablanca Finance City, de la CGEM, de l’Université Mohammed VI Polytechnique, du port Tanger Med et de plusieurs entreprises opérant dans les secteurs bancaire, industriel, pharmaceutique, extractif et financier.
Un rendez-vous qui confirme la volonté des décideurs africains d’unir leurs forces autour d’un même objectif : bâtir un modèle de croissance durable porté par une collaboration renforcée entre l’État et le secteur privé.