Avec une hausse des revenus estimée à plus de 60% en glissement annuel, le secteur aéronautique a atteint un niveau historique en 2022. Toutefois des points de vigilance demeurent.

« Le secteur aéronautique se porte comme un charme ».  C’est la réponse des acteurs de l’aéronautique quant à l’impact de la crise russo-ukrainienne sur leurs activités. À en croire le président de Midparc, Hamid Benbrahim, la zone industrielle dédiée à la filière, jusqu’à présent, le Maroc aéronautique n’est en rien secoué par le conflit qui se passe en Europe de l’est. Comme il le dit, « La reprise aujourd’hui montre que nous ne sommes pas impactés par cette crise. On s’est posé la question sur les matières premières, notamment pour la fabrication des moteurs et équipements. Mais aujourd’hui, nous n’avons pas connu un manque de matière première ».  En clair le secteur se porte très bien.

Prometteur aéronautique

Un avis partagé par Karim Cheikh, le président du Groupement des Industries Marocaines de l’Aéronautique et du Spatial (GIMAS), la faîtière du secteur. Pour lui, la résilience et la stabilité de l’industrie aéronautique marocaine ne sont plus à démontrer. Elle qui a su résister au choc mondial inédit de la crise sanitaire, l’érigeant en un modèle à l’échelle internationale.

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Pour ceux qui douteraient de cette performance, l’homme (que nous avons interrogé en juillet 2022) évoque à souhait, « Les derniers chiffres à fin juillet [qui] montrent une croissance de 60% par rapport à 2021 ». Toujours selon lui, au regard de leur carnet de commande, les opérateurs du secteur sont en passe d’atteindre un niveau historique dépassant celui de 2019, qui était pourtant une année record. Toute chose qui l’emmène à dire que « l’avenir est prometteur ».

Vigilance toutefois

Le risque zéro n’existant toutefois pas, le secteur n’est donc pas à l’abri d’éventuelles surprises. Notamment en ce qui concerne la chaîne d’approvisionnement de matières premières telles que le titane, dont la Russie détient 50% des réserves mondiales. Un matériau pourtant stratégique au domaine puisqu’il « forme 6 à 9% de la masse des avions ».

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Par ailleurs, une analyse que nous avons effectuée sur les exportations des produits remarquables a révélé une variation régressive dans la rubrique “Avions et autres véhicules aériens ou spatiaux“. Entre janvier et juillet 2021, 227 unités pour une valeur de plus de 227 MMDH avait été exportées, contre 11 unités pour à peine 43 MMDH de recette en 2022. Une baisse drastique qui pourrait ne pas être imputable à la guerre en cours en Ukraine, mais démontre bien une contre-performance sur cet écosystème.

Qui plus est certains opérateurs dans la chaîne de valeur refusent littéralement de communiquer sur la courbe de leurs activités au regard de la crise. Ce qui laisse à croire que les effets de la crise ne sont pas mirobolants pour tous.

Gethème Yao

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