Le déficit de financement des Objectifs de développement durable de l’Afrique se chiffre à environ 1.600 milliards de dollars jusqu’en 2030, selon un rapport conjoint de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et l’Union Africaine (UA), présenté mardi à Casablanca.
Selon les estimations du rapport intitulé “Dynamiques de développement en Afrique : investir dans le développement durable”, le continent aurait ainsi besoin de financements supplémentaires à hauteur de 194 milliards de dollars par an pour atteindre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030.
Ce déficit annuel équivaut à 7 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique, 34 % de ses investissements en 2021, et à moins de 0,2 % du stock mondial et 10,5 % du stock africain d’actifs financiers, précise le rapport.
Selon la même source, les économies africaines disposent des atouts pour combler le déficit de financement des Objectifs de développement durable du continent, en termes notamment de croissance et de la jeunesse de sa population.
Par ailleurs, les ressources naturelles constituent des atouts inestimables pour les économies africaines, relève le rapport qui revient sur
Les ressources financières intérieures de l’Afrique en tant que potentiel pour le développement durable.
“Malgré ce formidable potentiel, les crises mondiales affectent davantage les investissements en Afrique que dans d’autres régions”, fait remarquer le rapport.
Et de noter que la part de l’Afrique dans les investissements directs étrangers mondiaux en faveur de nouveaux projets (dits “greenfield”) est en outre à la baisse ces dernières années, passant à 6 % en 2020‑2021, son niveau le plus faible en 17 ans.
“En Afrique, le coût du capital dépasse désormais les niveaux des autres régions du monde, excluant certains États africains des marchés obligataires et freinant l’investissement dans des secteurs à fort potentiel transformateur comme celui des énergies renouvelables”, selon la même source.
Dans ce sens, le rapport recommande aux responsables politiques africains de travailler main dans la main avec les partenaires internationaux et la société civile africaine à la mobilisation de l’investissement au service de l’Agenda 2063 et du développement durable, pour renforcer la résilience aux chocs extérieurs et améliorer la confiance des investisseurs.
Et de conclure que la communauté internationale doit respecter ses engagements en matière de restructuration de la dette et de financement de la lutte contre le changement climatique, tandis que les gouvernements africains, les partenaires de développement, le secteur privé et la société civile doivent s’attacher à collaborer plus étroitement pour améliorer le paysage de l’investissement en Afrique.
Le rapport a été présenté lors d’une conférence organisée par Casablanca Finance City Authority (CFCA) en partenariat avec le Centre de développement de l’OCDE.