
Le Maroc pleure l’un de ses plus grands héros sportifs. Ahmed Faras, légende incontestée du football national et capitaine emblématique des Lions de l’Atlas dans les années 1970, s’est éteint ce mercredi 16 juillet 2025 à l’âge de 78 ans. Une disparition qui marque la fin d’une époque, celle des pionniers, des artisans d’un football noble et généreux, au service de la patrie.
Né le 7 décembre 1946 à Mohammadia, Ahmed Faras a très tôt été remarqué pour son élégance balle au pied, sa vision du jeu et sa force de caractère. Fidèle à ses racines, il aura consacré toute sa carrière de joueur au Chabab Mohammadia, son club de toujours, avec lequel il remportera le championnat du Maroc en 1980 et deux Coupes du Trône. Une fidélité devenue rare, à l’image de son humilité.
Mais c’est sous les couleurs de l’équipe nationale que Faras marquera à jamais l’histoire du football marocain et africain. En 1975, il devient le premier Marocain et premier joueur arabe à recevoir le Ballon d’Or africain, décerné par le magazine France Football. Un exploit individuel d’autant plus remarquable qu’il fut immédiatement suivi, un an plus tard, d’un triomphe collectif : la victoire du Maroc en Coupe d’Afrique des Nations 1976, unique sacre continental du pays à ce jour.
Capitaine exemplaire, Faras a mené les Lions de l’Atlas avec un sens du devoir et une discipline remarquables. Meilleur joueur de la CAN 1976, il termine également meilleur buteur de l’histoire de la sélection nationale avec 36 buts en 94 sélections. Au-delà des statistiques, son jeu, fait de finesse, de combinaisons précises et d’une grande intelligence tactique, a inspiré des générations entières.
Sa popularité dépassait les frontières du sport. Faras était une figure rassurante, respectée pour sa droiture, son attachement aux valeurs de solidarité et son refus de l’exil lucratif, préférant élever le niveau du football marocain depuis l’intérieur. Il incarna, à sa manière, l’idéal d’un sport au service de la nation.
Après sa retraite sportive en 1982, il restera impliqué dans le football, encadrant les jeunes, partageant son expérience avec modestie, loin des projecteurs. Jusqu’à ses derniers jours, il restera cette figure tutélaire, écoutée et respectée dans les sphères sportives marocaines.
L’annonce de son décès a suscité une vague d’émotion à travers tout le Royaume. Le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances émouvant à sa famille, saluant un homme d’exception « qui a marqué de son empreinte glorieuse l’histoire du football national et qui restera à jamais une source de fierté pour les Marocains ». Sur les réseaux sociaux, les hommages affluent : anciens coéquipiers, clubs, supporters, journalistes et simples citoyens évoquent tous la même chose : la grandeur d’un homme qui ne s’est jamais détourné de sa mission de servir le Maroc.
Aujourd’hui, au-delà du deuil, c’est une immense reconnaissance qui entoure la mémoire d’Ahmed Faras. Celle due aux monuments. Celle que l’on doit à un homme qui, par son talent et sa loyauté, a donné au football marocain ses lettres de noblesse.
Qu’il repose en paix. Et que son nom continue d’inspirer les futures générations de Lions de l’Atlas.