ENTRETIEN – Amandine Lepoutre, Présidente de “Thinkers & Doers”, qui a organisé la 2e édition des Etats généraux des Entreprises citoyennes conjointement avec l’Association Essaouira-Mogador, et Chidiogo Akunyili, Fondatrice de « She Roars » au Nigeria, reviennent sur cet événement qui a réuni, du 28 au 30 juin 2019 à Essaouira, près de 250 personnalités venues de 40 pays autour du thème de la prospérité.
IDM: Cette année, pendant Les États Généraux des Entreprises Citoyennes, vous semblez donner une place toute particulière à la question de l’égalité. Vous affirmez que l’égalité est une question de performance pour les entreprises et de prospérité pour nos sociétés. Comment expliquez-vous cela ?
- Chidiogo Akunyili:
Très vite, avec She Roars nous avons voulu montrer le pouvoir des femmes. Et le pouvoir des femmes quand elles se soutiennent. Nous travaillons ensemble, nous accompagnons les femmes sur leur leadership et nous montons des groupes pour faire marcher l’intelligence collective et contribuer ainsi à développer le business de chacun. Notre réseau est très fort. Avec ce mouvement, nous voulons montrer à quel point les femmes sont performantes sur les sujets économiques, entrepreneuriaux ce qui est encore un enjeu. Mais ce mouvement a été créé évidemment pour travailler avec les hommes ! Il a ce mot que j’aime. La sororité. Par la solidarité entre nous, les formations, l’intelligence collective, nous montrons, avec force et douceur, notre performance. Nous sommes, nous les femmes, avec les hommes, un puissant levier de croissance. Et ce ne sera pas là même que celle que développe les hommes, je vous l’assure (rires) ! Le succès ne veut pas dire la même chose si on le conjugue au féminin. Il a quelque chose de plus collectif peut-être. De plus généreux. De plus inclusif. Sans tomber dans les clichés.
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Amandine Lepoutre:
Pour nous She Roars est un modèle au sens de modélisation d’un mouvement. Autour d’elle, Chidiogo rassemble naturellement des femmes qui ont un pouvoir, une puissance. Premièrement, elles croient qu’elles peuvent faire changer les choses, bouger les lignes. Et elles ont une conscience aigüe de l’urgence à agir. Pour elles. Leurs familles. La planète. Il a cette conscience féminine que je retrouve très fort chez Chidiogo. Elle se connecte aux autres, elle connecte les autres. C’est la première marche en fait pour parler de performance. Et de prospérité. La question du genre est clé. Comme celle de la diversité. De la réduction des inégalités. C’est pour cela que le sujet de l’égalité est au cœur des États Généraux. Au cœur de notre action chez Thinkers & Doers.
Doit-on parler d’égalité plutôt que du genre ? Vous, Chidiogo Akunyili vous valorisez le rôle des femmes, le pouvoir qu’elles ont dans nos sociétés, dans notre économie. Pourquoi cet engagement ?
- Chidiogo Akunyili: Le sujet du genre est traité dans le monde entier. Avec des niveaux de maturité et de protection très différents. Il y a encore beaucoup de choses à faire sur l’égalité pour les femmes, je ne vous apprends rien. Et je pense que cela passera forcément aussi par le biais de l’économie, de l’entreprise. Généralement, l’emploi est là, les résultats, la performance d’un projet économique, cela permet de mettre tout le monde d’accord ! En tous les cas de faire avancer les choses. C’est pour cela que je soutiens, j’adhère totalement à l’approche de Thinkers & Doers : Economy for Humanity. Si on pense la performance économique comme un levier pour faire avancer le progrès social, les sujets liés à l’égalité, alors nous irons beaucoup plus vite, vous verrez !
En revanche, au sein de Thinkers & Doers, vous ne traitez pas spécifiquement de la question des femmes. C’est un choix ?
- Amandine Lepoutre: les femmes sont très fortes dans notre réseau, regardez Chidiogo ! (rires). La question des femmes est abordée, tout le temps, transversalement. Mais nous n’avons jamais souhaité être sur un registre militant. Notre approche est celle de l’exemple. Nous mettons en avant les personnes, les organisations qui permettent de faire prendre conscience d’un sujet. Nous travaillons en revanche pour établir des équilibres : au moins autant de femmes que d’hommes dans nos réunions, dans nos conférences, dans nos publications ! Nous avons annoncé à Essaouira le lancement d’un Cercle, ‘’Equality for Growth’’. Les femmes sont sur-représentées. C’est très volontaire ! Elles iront porter leur vision, leurs expériences, leurs réalisations dans les médias, à la tribune de grands organismes internationaux, dans leurs réseaux et leurs organisations. Grâce à elles, peu à peu, les mentalités changent. Et elles abordent le sujet de l’égalité plus largement que la seule question du genre. Ce qui nous intéresse profondément.
Vous a vez annoncé donc le lancement d’une initiative très importante pendant ces Etats Généraux : ce Cercle que vous venez de mentionner appelé ‘’Equality for Growth’’. Chidiogo Akunyili, vous avez accepté d’être une des ambassadrices de ce Cercle. Qu’est cela signifie ? Et quel va être le rôle de ce Cercle ?
- Chidiogo Akunyili: Cela signifie encore que nous allons accélérer la solidarité. Au sein de ce Cercle, il y a des personnalités engagées, très fortes, qui ont un grand pouvoir d’influencer. Avec elles, nous allons porter ces sujets dans nos réseaux, dans la presse, dans nos pays respectivement. C’est très important. Nous allons également, nous réunir 3 fois dans l’année, à Paris, à Abu Dhabi et Kenya, pour proposer des modules, des outils concrets qui permettront aux entreprises d’aborder ces sujets. Certains d’entre nous pourront même venir et intervenir dans vos entreprises, dans vos organisations pour aider les dirigeants à mettre en œuvre ces sujets qui touchent à bien plus que l’organisation ou la simple déclaration d’intention !
- Amandine Lepoutre: C’est un moment clé pour nous. Nous avons la chance d’être soutenu par plusieurs entreprises et organisations qui sont déjà très engagées sur le sujet, BNP Paribas, la French Tech, l’OCDE. Ensemble, nous allons pouvoir travailler à deux niveaux : un programme d’advocacy, c’est à dire comment porter le sujet de la croissance inclusive, de l’égalité moteur de la performance économique au plus haut niveau de décision (gouvernements, direction des entreprises, institutions, media). Et également un programme d’accompagnement via des outils et des méthodes pour implémenter ce sujet au sein même des entreprises.
Toutes les deux, vous êtes finalement à la tête d’un réseau. Pensez-vous qu’il est important d’être nombreux à agir pour cette idée d’Economy for Humanity comme vous aimez le dire chez Thinkers & Doers ?
- Chidiogo Akunyili: C’est fondamental ! Ça apporte le soutien. La force. Mais ça montre aussi au reste du monde que nous ne sommes pas une minorité isolée. Par le réseau, les coalitions, les mouvements, les rencontres que nous provoquons, nous montrons que les choses changent. Et qu’elles peuvent aller dans un sens différent !
- Amandine Lepoutre: La question de la masse, de l’impact, de la mise en commun pour la mise à l’échelle résument exactement le cadre dans lequel nous intervenons. Si nous travaillons autant chez Thinkers & Doers, si nos partenaires, nos membres sont aussi présents et engagés c’est bien parce qu’ils ont conscience que nous sommes à un moment clé : celui qui doit transformer un discours pionnier à une nouvelle norme comportementale ! Car c’est bien cela dont il s’agit.
L’une et l’autre, en tant que femme, en tant qu’entrepreneur, comment vous soutenez vous mutuellement ? Qu’est-ce que vous appréciez particulièrement dans votre collaboration ?
- Chidiogo Akunyili: Les Etats Généraux m’ont beaucoup marqué l’année dernière. La ville d’Essaouira a contribué fortement à cette sensation. Nous étions au bout du monde. Ou au cœur de monde, je ne sais pas. Nous avons puisé dans nos ressources les plus intimes, avec beaucoup de sincérité, pour proposer des solutions des actions. C’est une rencontre vraiment unique. Une alchimie très difficile à raconter. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est notre alignement en termes de valeurs entre SheRoars et Thinkers & Doers, entre Amandine et moi !
- Amandine Lepoutre : Chidiogo est solaire. Naturellement les personnes se tournent vers elle. C’est ce genre de leadership que j’aime particulièrement. Elle emmène ses troupes, elle accompagne. Vers le progrès. On se soutient bien sûr ! Tout est une histoire de coalition, donc de cohésion, de solidarité entre les membres du réseau, et avec les personnes qu’on admire encore plus !
Chidiogo, vous étiez présente l’année dernière, à la précédente édition des États Généraux. Amandine, vous avez sollicité à nouveau Chidiogo pour intervenir dans les Conversations qui ont été menées pendant ces 3 jours. Quels ont été les moments forts pour vous?
- Chidiogo Akunyili: À nouveau, nous avons eu un grand shot d’énergie et rencontré encore les acteurs exceptionnels qui sont venus du monde entier, invités par Thinkers & Doers. Voir la pièce de Rachid Benzine. Parler avec les chefs réfugiés du Refugee Food Festival. Signer un plaidoyer pour l’ONU. Faire porter notre voix, par-delà les remparts d’Essouira. Prendre le temps de discuter avec Amandine des projets de l’année à venir et au sein desquels je peux m’engager.
- Amandine Lepoutre : Comme l’année dernière, la magie d’Essaouira a opéré ! Nous avons placé les Etats Généraux sous le signe de l’action et proposé 5 initiatives. Mon souhait est que ces 5 projets soient accompagnés par nos membres, nos partenaires. Et plus largement par le réseau des 250 personnes qui nous ont rejoint du 28 au 30 juin.
Cette année, pendant Les ÉTATS GÉNÉRAUX des Entreprises Citoyennes, vous avez donné une place toute particulière à la question de l’égalité. Vous affirmez que l’égalité est une question de performance pour les entreprises. Et de prospérité pour nos sociétés. Comment expliquez-vous cela ?
- Chidiogo Akunyili:
Très vite, avec SheRoars nous avons voulu montrer le pouvoir des femmes. Et le pouvoir des femmes quand elles se soutiennent. Nous travaillons ensemble, nous accompagnons les femmes sur leur leadership et nous montons des groupes pour faire marcher l’intelligence collective et contribuer ainsi à développer le business de chacun. Notre réseau est très fort. Avec ce mouvement, nous voulons montrer à quel point les femmes sont performantes sur les sujets économiques, entrepreneuriaux ce qui est encore un enjeu. Mais ce mouvement a été créé évidemment pour travailler avec les hommes ! Il a ce mot que j’aime. La sororité. Par la solidarité entre nous, les formations, l’intelligence collective, nous montrons, avec force et douceur, notre performance. Nous sommes, nous les femmes, avec les hommes, un puissant levier de croissance. Et ce ne sera pas là même que celle que développe les hommes, je vous l’assure (rires) ! Le succès ne veut pas dire la même chose si on le conjugue au féminin. Il a quelque chose de plus collectif peut-être. De plus généreux. De plus inclusif. Sans tomber dans les clichés.
- Amandine Lepoutre:
Pour nous SheRoars est un modèle au sens de modélisation d’un mouvement. Autour d’elle Chidiogo rassemble naturellement des femmes qui ont un pouvoir, une puissance. Premièrement, elles croient qu’elles peuvent faire changer les choses, bouger les lignes. Et elles ont une conscience aigüe de l’urgence à agir. Pour elles. Leurs familles. La planète. Il a cette conscience féminine que je retrouve très fort chez Chidiogo. Elle se connecte aux autres, elle connecte les autres. C’est la première marche en fait pour parler de performance. Et de prospérité. La question du genre est clé. Comme celle de la diversité. De la réduction des inégalités. C’est pour cela que le sujet de l’égalité est au cœur des Etats Généraux. Au cœur de notre action chez Thinkers & Doers.
Doit-on parler d’égalité plutôt que du genre ? Vous, Chidiogo Akunyili vous valorisez le rôle des femmes, le pouvoir qu’elles ont dans nos sociétés, dans notre économie. Pourquoi cet engagement ?
- Chidiogo Akunyili: Le sujet du genre est traité dans le monde entier. Avec des niveaux de maturité, de protection très différents. Il y a encore beaucoup beaucoup de choses à faire sur l’égalité pour les femmes, je ne vous apprends rien. Et je pense que cela passera forcément aussi par le biais de l’économie, de l’entreprise. Généralement, l’emploi est là, les résultats, la performance d’un projet économique, cela permet de mettre tout le monde d’accord ! En tous les cas de faire avancer les choses. C’est pour cela que je soutiens, j’adhère totalement à l’approche de Thinkers & Doers : Economy for Humanity. Si on pense la performance économique comme un levier pour faire avancer le progrès social, les sujets liés à l’égalité, alors nous irons beaucoup plus vite, vous verrez !
En revanche, au sein de Thinkers & Doers, vous ne traitez pas spécifiquement de la question des femmes. C’est un choix ?
- Amandine Lepoutre: les femmes sont très fortes dans notre réseau, regardez Chidiogo ! (rires). La question des femmes est abordée, tout le temps, transversalement. Mais nous n’avons jamais souhaité être sur un registre militant. Notre approche est celle de l’exemple. Nous mettons en avant les personnes, les organisations qui permettent de faire prendre conscience d’un sujet. Nous travaillons en revanche pour établir des équilibres : au moins autant de femmes que d’hommes dans nos réunions, dans nos conférences, dans nos publications ! Nous avons annoncé à Essaouira le lancement d’un Cercle, ‘’Equality for Growth’’. Les femmes sont sur-représentées. C’est très volontaire ! Elles iront porter leur vision, leurs expériences, leurs réalisations dans les médias, à la tribune de grands organismes internationaux, dans leurs réseaux et leurs organisations. Grâce à elles, peu à peu, les mentalités changent. Et elles abordent le sujet de l’égalité plus largement que la seule question du genre. Ce qui nous intéresse profondément.
Vous avez annoncé donc le lancement d’une initiative très importante pendant ces Etats Généraux : ce Cercle que vous venez de mentionner appelé ‘’Equality for Growth’’. Chidiogo Akunyili, vous avez accepté d’être une des ambassadrices de ce Cercle. Qu’est cela signifie ? Et quel va être le rôle de ce Cercle ?
- Chidiogo Akunyili: Cela signifie encore que nous allons accélérer la solidarité. Au sein de ce Cercle, il y a des personnalités engagées, très fortes, qui ont un grand pouvoir d’influencer. Avec elles, nous allons porter ces sujets dans nos réseaux, dans la presse, dans nos pays respectivement. C’est très important. Nous allons également, nous réunir 3 fois dans l’année, à Paris, à Abudhabi et Kenya, pour proposer des modules, des outils concrets qui permettront aux entreprises d’aborder ces sujets. Certains d’entre nous pourront même venir et intervenir dans vos entreprises, dans vos organisations pour aider les dirigeants à mettre en œuvre ces sujets qui touchent à bien plus que l’organisation ou la simple déclaration d’intention !
- Amandine Lepoutre: C’est un moment clé pour nous. Nous avons la chance d’être soutenu par plusieurs entreprises et organisations qui sont déjà très engagées sur le sujet, BNP Paribas, la French Tech, l’OCDE. Ensemble, nous allons pouvoir travailler à deux niveaux : un programme d’advocacy, c’est à dire comment porter le sujet de la croissance inclusive, de l’égalité moteur de la performance économique au plus haut niveau de décision (gouvernements, direction des entreprises, institutions, media). Et également un programme d’accompagnement via des outils et des méthodes pour implémenter ce sujet au sein même des entreprises.
Toutes les deux, vous êtes finalement à la tête d’un réseau. Pensez-vous qu’il est important d’être nombreux à agir pour cette idée d’Economy for Humanity comme vous aimez le dire chez Thinkers & Doers ?
- Chidiogo Akunyili: C’est fondamental ! Ça apporte le soutien. La force. Mais ça montre aussi au reste du monde que nous ne sommes pas une minorité isolée. Par le réseau, les coalitions, les mouvements, les rencontres que nous provoquons, nous montrons que les choses changent. Et qu’elles peuvent aller dans un sens différent !
- Amandine Lepoutre : La question de la masse, de l’impact, de la mise en commun pour la mise à l’échelle résument exactement le cadre dans lequel nous intervenons. Si nous travaillons autant chez Thinkers & Doers, si nos partenaires, nos membres sont aussi présents et engagés c’est bien parce qu’ils ont conscience que nous sommes à un moment clé : celui qui doit transformer un discours pionnier à une nouvelle norme comportementale ! Car c’est bien cela dont il s’agit. Si les entreprises se comportent différemment, le sujet de l’impact sera
L’une et l’autre, en tant que femme, en tant qu’entrepreneur, comment vous soutenez vous mutuellement ? Qu’est-ce que vous appréciez particulièrement dans votre collaboration ?
- Chidiogo Akunyili: Les États Généraux m’ont beaucoup marqué l’année dernière. La ville d’Essaouira a contribué fortement à cette sensation. Nous étions au bout du monde. Ou au cœur de monde, je ne sais pas. Nous avons puisé dans nos ressources les plus intimes, avec beaucoup de sincérité, pour proposer des solutions des actions. C’est une rencontre vraiment unique. Une alchimie très difficile à raconter. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est notre alignement en termes de valeurs entre SheRoars et Thinkers & Doers, entre Amandine et moi !
- Amandine Lepoutre : Chidiogo est solaire. Naturellement les personnes se tournent vers elle. C’est ce genre de leadership que j’aime particulièrement. Elle emmène ses troupes, elle accompagne. vers le progrès. On se soutient bien sûr ! Tout est une histoire de coalition, donc de cohésion, de solidarité entre les membres du réseau, et avec les personnes qu’on admire encore plus !