Le laboratoire Pharma 5, entreprise pharmaceutique marocaine spécialisée dans le développement et la fabrication de médicaments génériques, a récemment annoncé le lancement prochain du premier médicament à base de cannabis 100 % marocain. Ce médicament, baptisé Cannabidiol Pharma 5, 100 mg/ml, a été conçu pour traiter l’épilepsie rebelle, une forme sévère de la maladie qui touche près de 100 000 Marocains sur les 400 000 personnes souffrant de ce mal, dont une grande partie sont des enfants. Ce lancement marque une étape importante dans l’entrée du Maroc sur le marché mondial du cannabis médical, et au-delà, du cannabis légal en pleine expansion.
Comme l’a récemment annoncé Pharma 5 sur ses réseaux sociaux, le laboratoire s’apprête à lancer, en première mondiale, un médicament générique à base de cannabis, 100 % produit au Maroc. Bien que la date exacte de commercialisation n’ait pas encore été confirmée, le lancement est prévu pour le premier semestre 2025.
Ce produit, déjà autorisé par la Direction des Médicaments et de la Pharmacie (DMP) en septembre dernier, est le signe concret de l’engagement du Maroc dans le développement du cannabis médical.
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Dans le détail, ce traitement repose sur le cannabidiol (CBD), une molécule non psychotrope extraite localement, et qui contrairement au THC, ne présente aucun effet psychoactif, ce qui le rend parfaitement adapté à un usage médical en toute sécurité.
Pharma 5, qui a investi pas moins de 250 millions de dirhams dans ce projet, a mis en place une chaîne de production intégrée, garantissant une traçabilité totale, de la culture de la plante à la fabrication du médicament.
Les perspectives économiques prometteuses du cannabis légal
Au-delà de son potentiel médical, le cannabis légal ouvre également d’importantes perspectives économiques pour le Maroc. Depuis la légalisation de l’usage médical, pharmaceutique et industriel du cannabis en 2021, le Royaume a amorcé une transformation en profondeur de son secteur, en mettant en place des bases solides pour répondre à la demande locale et internationale.
À l’instar de la création de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC), le 14 juillet 2021, dont la mission est d’accompagner et de contrôler la filière du cannabis licite. Dans ce cadre, l’agence a délivré, en 2024, environ 3 000 licences, dont 2 800 pour des cultivateurs, facilitant ainsi la transition vers une culture légale et contrôlée.
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Le 1er juin 2024, le Maroc a officiellement franchi le pas en permettant la commercialisation de produits à base de cannabis dans les pharmacies marocaines, notamment des compléments alimentaires et des produits cosmétiques.
Un marché mondial en pleine croissance
L’option de légalisation choisie par le Maroc a pour ambition de répondre aux besoins locaux, à l’instar du Cannabidiol Pharma 5, mais pourrait également permettre au Royaume de capter une part importante du marché mondial du cannabis licite.
Depuis l’adoption de la loi en 2021 autorisant l’usage du cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles, le Maroc est devenu très attractif pour les investisseurs de ce secteur, avec près de 200 opérateurs déjà actifs. Une évolution qui fait du Royaume un nouvel acteur entrant sur un marché mondial dont la valeur, uniquement pour le volet thérapeutique, pourrait dépasser les 50 milliards de dollars d’ici 2028.
La Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques (FMIIP), interrogée par le journal français Le Monde, estime des revenus annuels compris entre 4,2 et 6,3 milliards de dirhams d’ici 2028, sous réserve que le Maroc atteigne une part de marché européenne de 10 % à 15 %.
