AUTOMOBILE – Le patron du groupe PSA, Carlos Tavares, compte produire la nouvelle Opel Astra dans l’usine d’Ellesmere Port en Angleterre. Mais en cas de Brexit sans accord, il menace de fermer le site et de transférer la production dans un autre pays.
Le constructeur automobile français PSA est prêt à tirer un trait sur l’usine britannique de Ellsmere Port et transférer l’activité dans un autre pays d’Europe si le Brexit tourne mal, prévient son patron Carlos Tavares dans un entretien au Financial Times paru le 29 juillet 2019.
Cette nouvelle mise en garde de PSA intervient peu après la prise de fonction de Boris Johnson comme nouveau Premier ministre britannique, dont la priorité est de préparer le pays à un Brexit sans accord.
Deja à la fin du mois de juin, PSA avait déjà lancé un sévère avertissement en prévenant qu’il fabriquerait sa nouvelle Astra, qui sera disponible sous les marques Opel et Vauxhall pour le Royaume-Uni, dans l’usine Ellsmere Port au nord-ouest de l’Angleterre, seulement en cas d’accord sur le Brexit. Mais dans son entretien accordé au quotidien britannique des affaires, le patron de PSA est encore plus explicite concernant la production de la nouvelle Astra.
“Franchement je préférerais la confier à Ellesmere Port mais si les conditions sont mauvaises et que ce n’est pas rentable alors je dois préserver le reste du groupe et je ne le ferai pas”, a expliqué Carlos Tavares.
“Nous avons une alternative à Ellsmere Port”, a-t-il précisé, évoquant un site dans le sud de l’Europe et réclamant avant tout de la visibilité sur ce que seront les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l’UE fin octobre lors de la date prévue du Brexit.
L’industrie automobile britannique ne cesse d’avertir contre les risques d’un tel scénario, qui ferait perdre au secteur jusqu’à 70 millions de livres par jour via le rétablissement des droits de douanes et de contrôles douaniers.
L’Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT) a d’ailleurs écrit, le 26 juillet, à Boris Johnson en répétant qu’un Brexit sans accord “n’est simplement pas possible”.
Le secteur automobile s’inquiète d’autant plus du scénario d’un Brexit sans concession qu’il est déjà fragilisé par plusieurs annonces récentes de fermetures d’usines, par le japonais Honda et l’américain Ford notamment, qui ont eu un effet retentissant au Royaume-Uni.