Bruxelles alerte : la mauvaise application des lois environnementales coûte 180 milliards d’euros par an à l’UE

L’Union européenne perd chaque année environ 180 milliards d’euros, soit près de 1 % de son produit intérieur brut, en raison de la non-application de sa propre législation environnementale. C’est le principal constat du quatrième examen de la mise en œuvre de la politique environnementale de l’UE, publié lundi 7juillet par la Commission européenne.

Ce coût colossal est lié aux conséquences de la pollution de l’air et de l’eau, à la dégradation des écosystèmes, à la mauvaise gestion des déchets et à l’inefficacité de certaines politiques environnementales nationales.

Le rapport souligne l’urgence d’améliorer l’application des lois environnementales dans l’ensemble des États membres. Si des progrès sont observés en matière d’économie circulaire, de nombreux pays restent en retard sur les objectifs de recyclage fixés pour 2025. Le document recommande une meilleure prévention des déchets et la mise en conformité des décharges non réglementaires.

Sur la question des ressources en eau, la Commission appelle à une action rapide pour garantir la qualité et la disponibilité de l’eau douce, face à des risques croissants de pénurie et de sécheresse dans plusieurs régions.

Le constat est tout aussi préoccupant sur le front de la biodiversité. Le recul de la faune et de la flore continue de dépasser les efforts de restauration. Cette perte s’explique notamment par la conversion des terres à des fins agricoles et par l’intensification des pratiques agricoles.

Malgré certaines améliorations, la pollution atmosphérique reste problématique dans de nombreux États membres. La Commission juge cette situation très préoccupante pour la santé publique et encourage un passage plus rapide vers une mobilité propre, une meilleure efficacité énergétique et l’adoption de pratiques agricoles à faibles émissions.

L’examen met aussi en lumière les lacunes des États membres dans leur adaptation au changement climatique. Si l’UE est parvenue à découpler la croissance économique des émissions de gaz à effet de serre, plusieurs pays peinent encore à mettre en œuvre le système d’échange de quotas d’émission dans des secteurs clés comme les bâtiments, les transports routiers et les petites industries.

Pour Jessika Roswall, commissaire européenne à l’environnement, à la résilience en matière d’eau et à l’économie circulaire compétitive, « investir dans l’application du droit environnemental est un excellent rapport qualité-prix ». Elle considère cet examen comme un rappel que performance économique et protection de l’environnement vont de pair.

La Commission indique que les financements disponibles pour soutenir les États membres dans leurs efforts environnementaux atteignent environ 122 milliards d’euros par an, mais souligne que la volonté politique et la mise en œuvre concrète restent déterminantes pour atteindre les objectifs fixés.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here