Hicham RAHIOUI est le fondateur du Premier magazine de l'industrie, de la R&D et des technologies au Maroc

Inventer, innover, créer ou concevoir. Voici une série d’actions qui sont non seulement  dans l’air du temps , mais également une (sinon La) pièce maîtresse  dans l’ère économique actuelle. Une économie du savoir où la production intellectuelle est devenue la matière ultime. Il suffit de se pencher sur le cas des plus grosses capitalisations mondiales pour s’en rendre compte : la recherche et le développement concret de nouvelles idées, ainsi que la production intellectuelle qu’ils génèrent, conditionnent l’ampleur du succès rencontré dans le monde des affaires. ces grands groupes mondiaux consacrent en effet des pourcentages à deux chiffres de leurs revenus à la r&d et même, quelques fois, à la recherche fondamentale. au Maroc, malheureusement, l’on est encore loin de ce niveau d’évolution dans le monde des affaires. les businessmen marocains sont encore occupés à courir derrière les mauvais payeurs.

Réflexe

Dans l’industrie, l’innovation est encore plus difficile d’accès pour les entreprises marocaines. Si, au niveau des process, elles peuvent relever d’une démarche d’excellence peu coûteuse et d’une forte implication des ressources humaines, les innovations sur les produits peuvent nécessiter de lourds investissements. du coup, l’innovation inclut en soi un risque financier tangible, alors que les retombées restent dans le champ du théorique, jusqu’au moment d’une éventuelle commercialisation. Or, en plus du risque mesurable et direct relatif à l’effort d’investissement en R&D, s’ajoute un risque plus insidieux, mais non moins menaçant. Il porte sur la protection de la propriété intellectuelle des outputs finaux. Il est vrai que les entreprises marocaines les plus innovantes    pensent à breveter leurs créations. Mais, dans la globalité du tissu industriel national, l’on est encore loin d’avoir intégré les brevets dans la culture d’entreprise. Plus qu’une démarche réfléchie, le recours systématique aux brevets doit s’ancrer comme un réflexe naturel.

Un gisement à l’abandon

d’autres lacunes entravent encore l’évolution de notre culture d’innovation. Mais, dans le processus de rentabilisation de la r&d, le brevet est le chaînon manquant. Pourtant, un précieux gisement enfoui dans l’histoire de l’innovation reste encore inexploité. celui des milliers de brevets qui, au terme de la période légale protégeant les droits de leurs auteurs, sont tombés dans le domaine public. en devenant une propriété de la collectivité, cette montagne d’innovations de toutes na- tures et de tous horizons, devient librement exploitable par les entreprises. un mine d’or à l’abandon, que les businessmen marocains, étrangement, rechignent toujours à déblayer.

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