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Chakib Achour est le Représentant du GITEX Africa Morocco

A quelques heures de l’ouverture du GITEX AFRICA 2024, qui se déroulera les 29,30 et 31 mai à Marrakech, Chakib Achour, le Représentant de l’événement a accordé une interview exclusive à Industrie du Maroc Magazine. Dans cette entrevue réalisée par téléphone, il évoque les facteurs de différenciation de cette édition par rapport à la précédente, et les perspectives de retombées, tant pour le continent en général, que pour ses startups en particulier. 

Le GITEX AFRICA 2024 suscite un engouement vraiment particulier. Est-ce que vous pouvez nous expliquer les facteurs qui expliquent un tel engouement ?

Ecoutez, déjà premièrement, comme vous le savez, la première édition était un franc succès. Donc la première édition qui a eu lieu l’année dernière, c’était en 2023. Il y a eu des retombées, des contrats ont été signés, bien sûr. Maintenant, pour la deuxième édition, nous avons réalisé une augmentation de plus de 77%, et c’est concrétisé par le nombre de sociétés qui exposent cette année. L’année dernière, on était à 900. Cette année, nous sommes à plus de 1400 sociétés qui vont exposer venant de 130 pays différents. Rendez-vous compte de l’ampleur de l’événement : il y aura 130 pays qui seront présents, représentés par plus de 1400 sociétés qui vont exposer. Un autre facteur non moins important est la forte participation institutionnelle, notamment des gouvernements. Il y aura en effet un espace dédié pour les vegetal cities, e-gov, où des gouvernements vont discuter entre eux d’innovations, de solutions e-gov, ainsi que des villes intelligentes. Les autorités de la ville de Dubaï qui seront présentes pour partager leur expérience en terme  d’innovation,  des villes intelligentes et services e-gov.

Quels seront les sujets phares et les nouveautés de cette édition ?

Nous allons parler d’internet des objets, du Cloud, puisqu’il y aura un espace dédié pour le cloud avec des grandes sociétés qui vont parler des services qu’elles lancent pour l’Afrique, pour mettre en place cette innovation dont on a tant besoin ici en Afrique. Il y aura également des opérateurs télécoms pour parler des télécommunications, pour généraliser la connectivité à l’échelle nationale, au Maroc, en Afrique, les régulateurs, etc. Et tout ça, ne peut avoir lieu qu’avec le cyber sécurité, donc il y aura un espace pour la cyber sécurité où différents organismes qui portent la responsabilité de cyber sécurité de différents pays vont parler de la cyber sécurité. Et puis nous avons rajouté une thématique qui est la Fin-tech. On va parler d’inclusion financière, il y aura donc des banques marocaines qui seront présentes, d’autres banques africaines… et également des experts, et les sociétés de paiement, dans le digital wallet, des Fintech, également des startups dans la fintech. Et, le dernier point, nous lançons la première édition d’une conférence dédiée à la santé, aux innovations de la santé, à la e-santé, et à la télémédecine. Bien sûr, à côté de ça, nous allons discuter des sujets qui sont d’actualité pour l’Afrique, qui sont la gestion de l’eau, l’irrigation, l’Agri-tech, la connectivité, l’inclusion financière dont j’ai déjà parlé, l’énergie verte… Donc, voilà, tous ces sujets-là seront discutés par des experts dans des conférences qui seront effectivement à suivre pendant cette deuxième édition de GITEX AFRICA.

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Que prévoit cette édition pour stimuler davantage l’écosystème des startups africaines ?

Il y aura un espace dédié à 750 startups. L’année dernière, nous en avons enregistré 400, cette année nous sommes à 750 startups. Dans ces 750 startups, il y aura quand même 700 startups africaines, c’est dire toute l’ampleur de l’événement, venant de la Tunisie, de l’Égypte, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Nigéria, d’Afrique du Sud, du Kenya, de plusieurs pays africains. Donc ces 700 startups qui sont là pour représenter l’Afrique feront directement face à quelques 450 sociétés de capital-risque et d’investissement. Et les startups auront tout le loisir pour présenter leurs solutions, et surtout, convaincre les investisseurs pour des levées de fonds. Vous conviendrez avec moi que ce contexte unique impactera systématiquement l’innovation, et accroîtra sensiblement les levées de fonds des startups, et contribuera par ricochet au développement de l’économie numérique dont a tant besoin l’Afrique.

Comment est-ce que, de manière concrète, le GITEX AFRICA 2024, pourra-t-il apporter un élan particulier à l’innovation et à l’écosystème startup et PME ?

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Ghita Mezzour, ministre chargée de la Transition numérique lors du lancement du GITEX AFRICA 2024

Comme je vous l’ai dit, il y a quand même 700 startups africaines qui seront connectées avec 450 investisseurs pendant cette deuxième édition, ce qui est une opportunité inouïe pour le développement de cette économie numérique. L’intelligence artificielle qui est aussi un pilier fondamental pour le développement de l’innovation en Afrique sera aussi présente, et va être discutée par des experts. Bien entendu, je ne peux pas tout dévoiler, mais il y aura de grandes annonces. De grandes annonces des investisseurs, et surtout de grandes sociétés, multinationales, qui vont annoncer des investissements en Afrique, avec des retombées sur le continent africain. Donc, il faut rester connecté et suivre toute l’actualités du GITEX AFRICA 2024 pendant ces trois jours. .

Quelles retombées concrètes pour le Maroc, qui est au centre de ce grand événement ?

Pour le Maroc, c’est une chance extraordinaire. Beaucoup de sociétés marocaines sont présentes. Je ne dirais pas la quasi-totalité, mais la plupart des sociétés qui sont dans l’intégration des services IT, l’intégration des services de télécommunications ; celles qui fournissent des solutions dans l’innovation, qui font du consulting, etc., elles sont tous présentes, avec bien sûr des sociétés africaines également. Et donc tout ça, c’est bien pour le développement du continent africain. Et ça va continuer avec la troisième édition qui se tiendra l’année prochaine. Également, l’année prochaine, il y aura la première édition de GITEX Berlin. Le but, c’est de créer cette synergie, cette complémentarité entre GITEX AFRICA et GITEX Europe, pour créer des ponts d’innovation et des synergies entre le continent africain et le continent européen.

Pouvez-vous nous donner un aperçu des volumes d’investissement qui seront évoqués lors de cette édition du GITEX AFRICA 2024 ?

Il est difficile de quantifier précisément les montants en jeu, mais soyez assuré que les chiffres seront considérables. Imaginez seulement le potentiel de 700 startups africaines en interaction directe avec des investisseurs. Ajoutez à cela les annonces d’investissement des grandes multinationales et le lancement de nouveaux services. De plus, de nombreux protocoles d’entente (MoU) seront signés, facilitant des partenariats entre gouvernements et entre secteurs public et privé. Ces engagements sont de bon augure pour le développement de l’innovation et auront des retombées économiques bénéfiques et considérables pour l’ensemble du continent.

 Propos recueillis par Gethème YAO

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