Des investissements massifs dans les infrastructures durables sont nécessaires pour renforcer la résilience face au changement climatique, selon un nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dévoilé mardi.
Intitulé “Des infrastructures pour un avenir résilient face au changement climatique”, ce rapport décrit la pression croissante que les événements climatiques (vagues de chaleur, inondations, sécheresses à grande échelle…) exercent sur les infrastructures dans tous les secteurs, depuis les réseaux d’électricité, de communication et de transport jusqu’au traitement de l’eau et des déchets, indique un communiqué de l’Organisation basée à Paris.
Le document, publié au cours du Forum de l’OCDE sur les infrastructures (9 et 10 avril), recommande aux pouvoirs publics de prendre systématiquement en compte la résilience climatique dans la planification et les décisions relatives aux infrastructures, y compris en donnant la priorité aux projets durables, afin de réduire la vulnérabilité économique et sociétale et d’éviter les coûts à long terme.
Les mesures de résilience face au changement climatique peuvent aussi protéger le rendement des investissements, garantir la continuité de l’activité et soutenir la croissance économique et le développement, d’après le rapport.
“Bien choisis, les investissements dans les infrastructures peuvent améliorer la qualité de la croissance, en soutenant l’action climatique tout en protégeant la biodiversité, réduisant la pollution et renforçant la résilience face aux risques induits par le changement climatique”, a souligné le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, cité dans le communiqué.
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“Mais les investissements requis sont considérables. Pour libérer le potentiel des investissements privés dans la résilience face au changement climatique, il faudra planifier les projets à long terme, lever les obstacles réglementaires, mettre en place des mécanismes efficaces de partage des risques et, le cas échéant, faire un usage ciblé et stratégique des aides publiques pour attirer les fonds privés – surtout lorsque les délais nécessaires pour rentabiliser les investissements dans la résilience risquent de faire obstacle à la participation du secteur privé”, a-t-il ajouté.
Les pays en développement sont beaucoup plus exposés aux catastrophes climatiques, surtout les pays les moins développés et les petits États insulaires en développement, qui sont entre 10 et 30 fois plus vulnérables que les pays de l’OCDE, selon le rapport, notant que ceux-ci sont confrontés à d’importantes pénuries de ressources et à des coûts de financement plus élevés, ce qui limite leur capacité à bâtir des infrastructures de qualité.
Pour relever ces défis, le rapport souligne la nécessité d’inventer de nouvelles formes de partenariats internationaux et d’accroître la mobilisation des ressources par les banques de développement.
Au-delà des besoins financiers, le rapport met également en évidence l’efficacité des solutions fondées sur la nature – comme le recours aux mangroves ou aux récifs coralliens pour réduire les risques d’inondations côtières ou d’ondes de tempête – qui constituent des mesures efficaces par rapport à leur coût pour protéger les actifs d’infrastructure et les services.